Le FC Val-Bal et Jean-Yves Bonnard ont de grandes ambitions

Le FC Vallorbe-Ballaigues (3e ligue) est entraîné, depuis la fin de la saison dernière, par Jean-Yves Bonnard. Celui-ci a mis un terme à sa carrière de joueur, mais a dû rechausser exceptionnellement les crampons pour affronter La Sarraz-Eclépens II lors de la première journée. Le résultat? Une défaite (3-6) et une luxation du bras droit! Une douleur monumentale pour un bras enflé et une drôle de façon d’arrêter définitivement sa carrière. Car là, c’est sûr, il ne remettra plus son maillot, même pour rendre service. Si le Français de 35 ans a dû se titulariser face à la II de La Sarraz, c’est parce que nombre de ses renforts ne sont pas encore qualifiés, dont le Magyaro-Roumain Daniel Ambrus. Celui-ci, qui avait été très bon avec Orbe en 2e inter il y a quelques saisons, ne sera toujours pas disponible pour la réception de Chavannes-le-Chêne, ce samedi 7 septembre à 19h.

Car le FC Val-Bal a changé beaucoup de choses cet été, accueillant six joueurs de catégorie supérieure. Leur nom? Matthieu Lacausse (AS Lattes), Sofien Ben Othmane (Vernier, Genève), Yamin Brouki (Jura Sud), Mehdi Millot (CA Pontarlier), Daniel Ambrus (Roumanie) et Julien Vives (Vesoul). A noter qu’Yvan Essobo (Grandson), fait son retour à Vallorbe, et que Roger Ondigui (La Vallée de Joux) s’est également engagé. Une belle équipe, donc, d’autant que les valeurs sûres de la saison dernière sont restées. Guillaume Riss, le gardien Geoffrey Bardin, Maurizio Rocca: tous ont rempilé.

On l’a compris, les ambitions sont là du côté de Jean-Yves Bonnard, le moral aussi. Même avec un bras en écharpe.

Jean-Yves Bonnard, déjà, comment va votre bras?

Mieux (sourire). Mais j’ai encore vraiment mal, même quelques jours après. Le pire souvenir, je crois, c’est lorsque j’étais couché par terre et que je voyais tous les joueurs arriver… et repartir aussitôt qu’ils avaient vu mon bras! Un vrai film d’horreur, il était à l’équerre. Le match a été interrompu bien trois-quart d’heures.

Et le pire dans tout ça, c’est que vous avez perdu!

Il paraît, oui (sourire). Bon, nous n’avions pas encore notre effectif au grand complet. C’est le début de saison, je ne m’inquiète pas trop, mais il ne faut pas prendre trop de retard.

Ne pas prendre de retard, cela veut bien dire que vous avez des ambitions. Quelles sont-elles exactement?

Si vous écoutez le comité, ils vous diront que l’on vise une place dans les cinq premiers. C’est le discours officiel, et j’y adhère. Disons que l’idée, c’est de monter dans les deux ans, voilà. Mais je suis un battant, et mes joueurs aussi. Alors si on peut monter cette année, et je suis convaincu qu’on a la qualité pour y arriver, on va le faire. En fait, je vais préciser: je suis convaincu qu’on a largement la qualité pour y arriver.

Justement, vous avez recruté beaucoup de nouveaux joueurs, dont passablement de joueurs ayant évolué à un très bon niveau français (CFA, CFA 2)… Comment avez-vous fait pour les convaincre de venir en 3e ligue vaudoise?

J’ai passé une annonce dans France Football.

Et sinon, sérieusement?

Mais je suis sérieux! J’ai fait publier cette annonce au début de l’été, dans laquelle j’indiquais être à la recherche de joueurs ayant le niveau CFA/CFA 2 pour jouer en Suisse. Et j’ai précisé qu’il y avait une possibilité d’avoir du travail.

Combien de contacts avez-vous eu suite à cette annonce?

Une bonne quarantaine. Je les ai toutes étudiées et, après un premier tri, on a fait venir certains de ces joueurs ici pour discuter un peu.

Avez-vous engagé tous les joueurs qui sont venus à l’essai?

Non, non! Il y a le joueur de foot, mais aussi l’être humain. Il y en a qui sont venus et repartis, dont deux Brésiliens venus de Paris, chez lesquels je ne sentais pas une envie folle de travailler et de s’intégrer à la vie en Suisse et à ses exigences. J’avais besoin de sentir qu’ils seraient à l’aise ici, que ce soit sur le terrain ou au travail.

Comment leur avez-vous trouvé du travail?

Je suis moi-même directeur de succursale d’une agence d’intérim à Lausanne. Et nous avons la chance au FC Vallorbe-Ballaigues d’avoir deux entreprises avec lesquelles nous collaborons régulièrement.

Mais vous prenez un risque dans votre environnement professionnel, non? Parce que vous êtes en même temps leur entraîneur et leur « patron », même s’ils ne travaillent pas directement chez vous…

Oui, bien sûr, mais c’est bien pour ça que j’ai soigneusement choisi les joueurs qui allaient venir ici. Bien sûr que ce ne sont pas des spécialistes du boulot, mais les choses sont claires avec les personnes chez qui ils travaillent.

Sont-ils rémunérés pour jouer au football? Ont-ils un appartement à disposition? 

Non, aucun de ces joueurs n’est payé, il faut que les choses soient bien claires. Au FC Vallorbe-Ballaigues, il n’y a pas d’argent pour rémunérer les joueurs. Et ils s’occupent eux-mêmes de leur appartement, nous n’entrons pas là-dedans. Après, à Vallorbe, on est quand même un peu « éloigné », si j’ose dire, donc il a pu arriver qu’il y ait une ou deux toutes petites indemnités pour les kilomètres pour ceux qui venaient de loin. Mais on parle de centaines de francs par année, rien du tout.

Bon, assez parlé d’argent! Ces joueurs-là sont-ils clairement de niveau supérieur? La réponse semble évidente, on est d’accord, mais des surprises peuvent exister…

Vous jugerez par vous-même, mais oui, ils vont nous apporter énormément. Ce sont des joueurs de grande qualité. Mathieu Lacausse, par exemple, a été formé à Bordeaux… Et tous les autres ont l’expérience du niveau régional en France.

Mais le football en Suisse est différent, vous le savez mieux que personne. Il va falloir qu’ils s’adaptent, et cela va prendre du temps, non?

Oui, et je n’arrête pas de les rendre attentifs à cela. En Suisse, on ne peut pas râler contre l’arbitre. Enfin, moins qu’en France (rires). Et les fautes sont plus vite sifflées en Suisse. En fait, je leur explique que les Suisses sont sur le terrain comme dans la vie: il faut être le plus discret possible et ne pas la ramener. C’est comme cela qu’on s’intègre ici.

Et vous arrivez faire comprendre cela à des Français?

Ne soyez pas malhonnête et n’oubliez pas que vous en avez un en face de vous (rires). Non, en fait, ce qui les étonne le plus, c’est que ce soit un gars de l’équipe qui fasse juge de touche. Ca, ils ne sont toujours pas arrivés à s’y faire, je crois!

Il faut monter d’une ligue pour avoir des arbitres-assistants…

Oui, ils le savent, et ils ont très envie. Vous savez, ce sont tous de bons gars, mais s’ils sont là, c’est parce qu’ils ont du boulot, d’accord, mais aussi pour jouer au foot. Et ils ont envie de jouer à un niveau qui leur ressemble plus. Ca passe par une promotion en 2e ligue.

Voire plus?

On va déjà essayer de monter, hein, avant que vous ne mettiez la pression dans un article (sourire).

Fondamentalement, pourquoi avoir passé cette annonce? Pourquoi ne pas vous être contenté de jouer avec des joueurs de Vallorbe et de la région?

Parce que nous n’en avons pas assez, tout simplement. Notre contingent était déjà limite. Vous êtes venu nous voir en fin de saison, face au FC Vallée de Joux, vous l’avez constaté par vous-même. Et il y avait quelques départs, dont moi qui ne voulais plus jouer. Il fallait recruter. Alors quitte à le faire, autant le faire bien. On a la possibilité de le faire, pourquoi se priver?

Ces joueurs sont quand même là grâce à vous, par l’intermédiaire du travail que vous leur proposez… Que se passera-t-il si demain, vous partez entraîner un autre club?

J’ai un contrat moral avec le président, Jean-Philippe Cretin. Pourquoi irais-je ailleurs si tout se passe bien ici? Vallorbe, je sais que ça fait toujours bête de dire ça, mais c’est mon club de coeur en Suisse. Chaque fois, je suis revenu ici.

Vous y êtes arrivé, déjà, non? Racontez-nous votre entrée sur le territoire helvétique?

J’étais joueur à Pontarlier, et j’ai pris mon CV sous le bras. J’ai franchi la frontière, avec dans l’idée d’aller taper aux portes. J’ai rencontre le président de Val-Bal de l’époque, M. Laffely. Il m’a engagé de suite.

Et après, vous êtes parti à La Sarraz-Eclépens, on a bonne mémoire?

Oui, et après retour à Vallorbe. Je suis rentré un moment jouer en France, pour être plus proche de ma famille et des petits. Et je suis revenu à Vallorbe, comme joueur, puis comme entraîneur-joueur.

Une bonne partie de vos joueurs ne sont pas encore qualifiés. Quand le seront-ils? 

J’espérais qu’ils le soient pour la réception de Chavannes-le-Chêne, mais ce sera plutôt pour après le Jeûne. Enfin bon, il y en aura déjà quelques-uns contre Chavannes.

Ils vont découvrir ce que c’est le football vaudois…

Oui! Enfin bon, c’est à Vallorbe, ça va. Le choc aurait été plus rude pour eux s’ils avaient commencé direct à Chavannes-le-Chêne (rires).

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