Fidèles au rendez-vous

« On crie? », a demandé un jeune joueur de Genolier-Begnins, une minute après la victoire à Prilly dimanche (1-2). Le malheureux s’est vite fait reprendre par son coach Marc Studer et ses coéquipiers: « Non, on ne crie pas. Pas à la mi-temps d’un match. » Car oui, Genolier-Begnins a fait un pas en direction de la 2e ligue inter dimanche à la Fleur-de-Lys, mais il n’en a pas fait deux. Ce succès place les Canaris en position très favorable, mais on leur conseille de ne pas trop tomber dans l’excès de confiance, vu comment ils se sont fait trimbaler par Prilly en première période. On va être clair: jamais on n’avait vu l’équipe de Claude Vergères à ce niveau. Prilly avait sorti dimanche son plus beau costume, celui des finales.

Une organisation parfaite

Devant 850 spectateurs, et des supporters des deux camps équitablement répartis, la fête a été belle et le match splendide. La Fleur-de-Lys était prête à accueillir ces finales et cela s’est vu, tant dans l’organisation parfaite que dans l’ambiance, très sympathique entre les fans des deux bords. Il y a eu un ou deux accrochages verbaux qui nous ont fait sourire, mais le chambrage est resté bon enfant. Oui, vraiment, on a passé un bon après-midi à Prilly dimanche.

Prilly très fort d’entrée

Déjà, il y a eu du bon football et c’est à mettre au crédit, en première période, du FC Prilly-Sports. Cette saison, on avait vu cette équipe être très forte dans le jeu, parfois, et très déterminée, de temps en temps. Dimanche, dès 14h01, elle a été les deux à la fois. Le mode « finales » a été activé dès la première seconde de jeu et même si la première occasion de but a été pour Genolier-Begnins (tête de Sébastien Martin déviée sur sa barre par Joël Franchi, auteur d’un arrêt-réflexe fou, 4e), c’est bien Prilly qui avait le dessus. Renato Santos aurait pu marquer le 1-0 dès la 6e et Edin Becirovic a commencé à mettre le feu dans la défense des Canaris, dans son style si caractéristique. « Becigoal » avait d’ailleurs décidé de montrer à tout le monde qu’il était lui aussi prêt pour ces finales, arborant une coupe « iroquoise » du meilleur effet en ce dimanche après-midi.
Fc Prilly Sports vs Fc genolier-Begnins 1-2
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Le contre, une stratégie payante

Claude Vergères avait décidé de jouer bas ce dimanche, et de placer deux ailiers rapides sur les côtés. Renato Santos à gauche, Yoan Nicolas à droite, voilà qui avait de l’allure. L’idée était de bien défendre et de profiter des qualités de passes de Toni Jankuloski, Léonard Loba et Ricardo Marques, les trois milieux de terrain, pour trouver les espaces. Pari gagnant, à l’image du 1-0. L’ouverture de Jankuloski pour Nicolas côté droit était parfaite, au centimètre près. L’ailier a contrôlé, est rentré dans le terrain et là, la science du démarquage d’Edin Becirovic a fait le reste. Plutôt que d’effectuer un appel plein axe, le Bosnien (40e but de la saison!) s’est écarté du but, s’ouvrant l’espace. Yoan Nicolas a tout vu, tout compris, et a pu servir parfaitement son avant-centre. Celui-ci a alors fini cliniquement, du pied gauche, pour inscrire le 1-0 (28e). Comme le vrai buteur qu’il est, « Becigoal » n’a pas visé la lucarne, mais a opté pour l’efficacité, frappant à ras de terre, près du gardien. Le vrai ballon inarrêtable.

Un très grand Joakim Elmer entre la 30e et la 45e

Prilly s’est alors enflammé et Genolier-Begnins a passé un quart d’heure en enfer entre la 30e et la 45e. Yoan Nicolas, de la tête, a contraint Joakim Elmer à un arrêt de grande classe (38e). Deux minutes plus tard, Léonard Loba est lui aussi tombé sur un grand Elmer. Son coup-franc sous la latte serait en effet peut-être entré avec un autre gardien. Si Genolier-Begnins est resté dans le match, c’est bien grâce à son gardien, qui peut être fier de sa performance ce dimanche. Ah, et GB est passé aussi très près de la catastrophe un peu plus tôt, lorsqu’Edin Becirovic a marqué de près, mais a vu son but être annulé pour hors-jeu. Bref, avec ce 1-0 à la pause, Genolier-Begnins s’en sortait (très) bien et la défense des Canaris, privée de son cador Yvan Bolay (blessé) était à la peine. Prilly avait misé sur les contres, mais n’a pas fait que défendre, très loin de là. Toni Jankuloski et ses coéquipiers ont joué vite vers l’avant, montrant de très belles choses, pendant que Dimitri Jaunin et Junior Montano s’occupaient parfaitement de la menace Julien Jemmely.

Genolier-Begnins monte en puissance

Tout a changé en deuxième période, avec un GB bien mieux dans le match. Il le fallait, sinon la gifle aurait été réelle et les Canaris auraient déjà perdu toutes leurs illusions avant même le match retour. Mais Prilly, peut-être inconsciemment, a voulu gérer son avantage et les hommes de Marc Studer ont commencé alors à se trouver. Prilly a eu des occasions, mais GB aussi et le match, alors, s’est véritablement équilibré. Et puis, dès la 70e et la sortie de Jankuloski, les visiteurs ont véritablement pris l’ascendant, revenant de manière tout à fait méritée à la 80e. Le centre de Jordy Kissema, au bout d’une belle action collective, trouvait Julien Jemmely. Le découpeur de wapitis plaçait sa tête et trompait Joël Franchi de près. Superbe mouvement de GB, très belle finition de Julien Jemmely: l’histoire sans fin (1-1, 80e).

Julien Jemmely, deux fois de la tête

Alors, résultat logique? Oui, bien sûr, mais GB en voulait encore plus et son buteur a encore frappé. Sur un corner de Stéphane Girardet, pied gauche de feu, « JJ » a de nouveau battu Joël Franchi, inscrivant le 1-2 à la 87e. Cruel pour Prilly, qui a donc cédé deux fois alors qu’il avait baissé de pied. En fait, là est le seul tort de l’équipe de Claude Vergères dans ce match: depuis la 70e, elle aurait dû boucler l’affaire et tenir le score. Prilly a tellement tout donné pendant 70 minutes, qu’il était cuit. Mais justement, pendant un temps faible, une grande équipe doit savoir gérer et balancer les ballons dans la forêt, ce que Prilly n’a pas su faire. Et petit à petit, minute après minute, Genolier-Begnins a pris l’ascendant et s’est imposé. Ce n’est pas immérité, mais il y avait mieux à faire pour les Prilliérans dans la gestion de cette fin de match.

GB, un groupe à maturité

Genolier-Begnins aurait pu tout perdre en première période, on l’a dit, mais a eu le mérite de bien réagir et de profiter de son temps fort pour se mettre en très bonne position avant le retour. Cette équipe a gagné en maturité très rapidement, elle qui a perdu les finales il y a douze mois face à Aigle. Cette fois, les Canaris sont prêts à gagner, ils l’ont prouvé ce dimanche, et cela couronne leur politique de stabilité. GB renforce son équipe par petite touche, toujours en privilégiant les joueurs formés au club, et cela paie sur le long terme. A eux de finir le boulot dimanche prochain, à 17h15, avec humilité et en se rappelant de la première période à la Fleur-de-Lys pour éviter l’excès de confiance.

Attention, Bavois l’a fait!

On va finir, d’ailleurs, sur un motif d’espoir pour Prilly: la dernière défaite 1-2 à la maison à laquelle on ait assisté à été celle du FC Bavois face à Münsingen. Au retour, le FCB s’est imposé 0-3. « C’est parfait, je prends », a souri Claude Vergères. Genolier-Begnins est prévenu.
Fc Prilly Sports vs Fc genolier-Begnins 1-2
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Les hommes du match

Le meilleur homme sur le terrain? A notre sens, il s’agit de Léonard Loba. On va être clair: on ne l’a encore jamais vu évoluer à un tel niveau. On l’a toujours eu en très haute estime, mais ce dimanche, il est encore grimpé d’un cran. Quel match, sérieusement… A la récupération, il a été parfait, tout simplement, et il a eu le grand mérite de toujours jouer vers l’avant. Son coup-franc de la 40e aurait fini au fond sans un grand Joakim Elmer. Grand, tout grand match, du milieu défensif de Prilly. On a bien aimé aussi Toni Jankuloski, l’homme qui amène le 1-0 d’une ouverture parfaite pour Yoan Nicolas. Il a la classe en dessus et il l’a montré lors de ce match aller. Sa sortie a fait du mal à Prilly. Yoan Nicolas mérite aussi une mention, pour son activité sur le flanc droit, sa passe de but et son état d’esprit très combatif. Enfin, Edin Becirovic a marqué trois fois, dont un but valable, mais surtout, il a montré l’exemple par sa rage. Si quelqu’un doutait de son implication à la suite de son départ annoncé à Renens, ce quelqu’un a pu être rassuré: « Becigoal » a les crocs.
Joakim Elmer a sauvé les siens en première période, réussissant plusieurs arrêts de grande classe. Il a eu moins de travail en deuxième période, mais l’a très bien fait, démontrant qu’il est un des gardiens les plus forts de 2e ligue, tout en étant l’un des plus discrets. Greg Jemmely a de nouveau été énorme dans ses interventions et dans l’anticipation. Cette saison, on le trouve encore plus fort que la saison dernière. Il avait déjà été très fort en finale de Coupe vaudoise et dimanche, à Prilly, il a survolé les débats. Son frère Julien Jemmely a marqué deux fois en fin de match, ce qu’il faut souligner, et il a comme toujours énormément pesé.

Ils ont dit à Footvaud.ch

Claude Vergères, entraîneur du FC Prilly
On est très bien entrés dans le match. Le plan de jeu était clair, jouer bas et contrer. Cela nous a parfaitement réussi et on aurait pu ou dû tuer le match en première mi-temps. Après, on a des regrets, bien sûr, parce qu’on mène 1-0 jusqu’à la 80e minute et on s’incline 1-2. J’ai dû sortir Toni Jankuloski, victime de crampes, et cela nous a déstabilisés, notamment sur le dernier corner. Il devait couper au premier poteau, dans les cinq mètres, et comme il n’était plus là, Julien Jemmely a pu en profiter. Ça se joue sur des détails, mais surtout, ça prouve qu’on était au niveau. Tout le monde a dénigré ce groupe 2, mais au final, on est très proche de Genolier-Begnins, premier du groupe 1. On aurait dû gagner ce match, mais ce n’est que la mi-temps. Absolument rien n’est perdu, on peut tout à fait marquer deux fois là-bas.
Marc Studer, entraîneur du FCGB
On a souffert en première mi-temps, oui. Franchement, on ne les attendait pas aussi forts! Ils nous ont vraiment mis sous pression et on aurait très bien pu perdre de deux ou trois buts, si Joakim n’avait pas fait les arrêts. Bon, on a eu des occasions aussi, dont la transversale de Sébastien Martin en tout début de match, mais disons qu’ils ont été bons. Leurs contres nous ont fait mal et ils ont trouvé des espaces sur les côtés, ce qui nous a mis en difficulté. Entre la 30e et la 45e, cela a été pénible. Donc, perdre 1-0, c’était plutôt bon pour nous. Ensuite, en deuxième période, on a monté le niveau, j’ai demandé d’être plus concentré derrière. On pensait qu’ils allaient reculer, ce qui a été le cas et on a été meilleurs. On a marqué deux fois de la tête et on retourne le match comme ça. Au final, je pense que le résultat est mérité au vu de notre deuxième période. On est en bonne position maintenant, avant ce retour, mais évidemment, rien n’est fait.
Fc Prilly Sports vs Fc genolier-Begnins 1-2
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