Le FC Bavois va-t-il regretter l’occasion de Qendrim Makshana à la 86e? L’attaquant du FCB s’est présenté seul face à Alpay Inaner, le gardien du FC Baden, et a tenté de le tromper d’un petit ballon près de ses jambes. Hélas, le portier argovien avait tout compris et a eu le bon réflexe. 0-0, score final, et toujours cette même interrogation: ce résultat est-il bon pour l’équipe qui reçoit au retour ou pour celle qui se déplace? Stade-Lausanne-Ouchy, malheureusement, a payé cher pour donner une partie de la réponse le week-end dernier face à United Zurich. Samedi, à Baden, un match nul suffira aux Bavoisans et la bonne nouvelle du soir est là. Au vu de ce qu’ont montré les hommes de Bekim Uka devant 510 spectateurs mercredi, ils ont (très) largement les moyens de passer ce tour.
Bavois a largement les moyens de passer samedi
Car oui, Bavois a été convaincant devant son public. Fatigué de son match de dimanche à Münsingen, le FCB? Cela ne s’est pas vu. Ils ont commencé fort, terminé fort, et auraient mérité de l’emporter. Bien sûr, ce Baden-là, très plaisant aussi, a eu ses occasions (comme ce ballon que tout le monde a vu dedans à la 89e…), mais au final, les Argoviens s’en sont très bien sortis avec ce 0-0. Il faudra qu’ils montrent bien plus au retour, dans leur Stadion Esp, pour espérer ne pas vivre un… quatrième échec consécutif en finales, après avoir échoué face au Mont (2013), à Xamax (2014) et à Cham (2015). Oui, il y aura comme une petite atmosphère de malédiction dès 18h… et on espère bien que Bavois endossera les habits du bourreau.
Baden a une histoire à haut niveau, Bavois veut écrire la sienne
Bien sûr, ce sera une autre histoire samedi à Baden, comme l’espère Thomi Bräm. Le président du club argovien est un homme multi-tâches, lui qui a… filmé toute la partie aux Peupliers pour sa « FC Baden-TV ». Et il le dit tout net: « Sur notre synthétique, ça doit passer. J’y crois. Un quatrième échec, ce serait une catastrophe. » On le croit bien volontiers, mais ce FC Bavois-là n’a pas grand-chose à faire de l’histoire tourmentée du FC Baden de ces dernières années, le club argovien voulant absolument retrouver l’élite, lui qui a passé… 30 ans en LNB. Bavois, lui, veut écrire sa propre histoire.
Le kop du « FC Moissonneuse-Batteuse »
Les Argoviens, c’est à noter, se sont déplacés avec un kop de 70 personnes, tous très jeunes, comme pour bien souligner qu’eux sont une « Traditionsverein », ce que le FCB n’est pas encore. Bien sûr, le FC Bavois avait aussi sorti ses « ultras », mais ceux-ci ne sont là que pour les grands matches et ont un petit peu plus d’auto-dérision, eux qui ont chanté « FC Moissonneuse-Batteuse, allez! » en première période. Pourquoi cette référence? Tout simplement pour bien souligner encore une fois que les paysans jouent les finales, pendant que les citadins sont en vacances. Un petit air de chambrage bien dans l’esprit, dirons-nous…
Muamer Zeneli titulaire en pointe
Bekim Uka avait réservé une surprise à son équipe, en titularisant Muamer Zeneli en pointe. Bien sûr, cela ne sortait pas de nulle part, puisque son habituel latéral gauche a déjà occupé ce poste à quelques reprises par le passé. Sa puissance, sa vitesse, ainsi que sa lourde frappe de balle (à l’image de sa frappe soudaine de la 65e, non cadrée) sont autant d’atouts qu’un bon avant-centre peut posséder. Lui, évidemment, il les a et c’est pour cela que son entraîneur a décidé de décaler Qendrim Makshana sur la droite en lieu et place de Micael Martins, touché au genou à Münsingen et incertain pour le retour samedi à Baden.
Eros Pitronaci titularisé une deuxième fois d’affilée
Du coup, Nezir Kurtic a passé latéral gauche, tandis que Jean-Michel Monteiro faisait son entrée au poste de latéral droit. Encore une surprise? Une demi, dirons-nous, puisque Bekim Uka a joué la carte du mérite sur celle de l’expérience. Marco Malgioglio, absent dimanche à Münsingen pour raisons privées, avait cédé sa place à Eros Pitronaci. Vu la performance du jeune numéro 10 en terres bernoises, décision a été prise de le reconduire dans son poste de titulaire et apparemment, cette décision a été plutôt bien prise par Marco Malgioglio, qui n’a pas hésité à donner des conseils à son cadet en première mi-temps, lui apportant même de l’eau et l’encourageant constamment. Alors oui, Bavois avait de la qualité sur le terrain (et Pitronaci a été plutôt bon, d’ailleurs), mais ce n’était pas un FCB « habituel », dirons-nous, ce mercredi.
Bavois démarre très fort et se crée les meilleures occasions
Bavois a ultra-dominé le début de partie, se créant les plus grosses occasions. La première? Une ouverture parfaite de Jean-Michel Monteiro pour Muamer Zeneli, dont la reprise en une touche ne trompait pas le gardien argovien (5e). Six minutes plus tard, un coup de tête de Yannick Bovay sur corner, obligeait le même portier Alpay Inaner à un arrêt-réflexe étonnant (11e). Baden a réagi à la 15e par l’intermédiaire d’une frappe soudaine, mais non cadrée, de son attaquant-vedette, le Bosnien Goran Antic. A la demi-heure, le coup de tête d’Eros Pitronaci (bon centre de Boubou Ouattara) a trouvé le haut de la transversale d’Alpay Inaner (19 ans), l’habituel gardien des juniors A du FC Baden. Le titulaire Vilson Dedaj est en effet blessé, et son jeune remplaçant a montré certains signes de fébrilité, que Bavois n’a malheureusement pas su exploiter. 0-0 à la pause et un FC Bavois très convaincant, bien dans son match.
Baden a eu un bon quart d’heure, c’est tout
La deuxième période? Dominée au début par les Argoviens, qui ont connu leur meilleure période du match entre la 46e et la 65e. Bavois a alors été privé de ballon, mais sans réellement souffrir. Il y a eu des alertes, bien sûr, mais rien qui fasse vraiment paniquer un Marco Grosso qui a passé une soirée finalement très tranquille, n’ayant dû s’employer qu’à la 84e sur une frappe d’Adjian Keranovic.
Vingt dernières minutes de feu du FC Bavois
Après avoir laissé Baden faire circuler le ballon sans en faire rien de bon, Bavois a alors pressé en fin de match, faisant entrer dans l’ordre Marco Malgioglio, Nicola Zari et Dren Basha. On a envie d’écrire qu’une équipe qui peut faire entrer trois joueurs de cette qualité-là a une certaine profondeur de banc. Cela s’est vérifié, avec vingt très bonnes dernières minutes de la part des locaux. La plus belle occasion? Une tête de Nicola Zari sauvée sur la ligne et, surtout, ce raid plein axe de Qendrim Makshana, dont a déjà parlé.
Alors, faut-il avoir des regrets? Comme d’habitude, on répondra à cette question après le match retour, mais on sait déjà que Bavois peut mettre la folie nécessaire pour aller gagner à Baden. Pourquoi on en est aussi sûr? Tout simplement parce que le FCB l’a déjà fait, il y a tout juste trois jours.
Les hommes du match
Jean-Michel Monteiro a mordu dans ce match avec l’envie qui le caractérise. Cantonné au banc de touche depuis des mois, il se morfondait et s’est libéré d’un seul coup. Il a déboulé sur son flanc de droit, est allé au duel comme un joueur qui avait tout à prouver. En un mot, il a été bon. Comme d’habitude, son envie ne cache pas certaines lacunes, mais il a montré du coeur. Un vrai guerrier, qui répond présent quand on a besoin de lui. Toujours en défense, Sébastien Le Neün a été énorme. Le Français a mis la misère à Goran Antic, tout comme Hicham Bentayeb, mais disons qu’il a ajouté une composante supplémentaire: une domination de tous les instants. Et ça peut compter en vue du retour, on en est convaincu.