Jacky Pittet passe le témoin à Enzo Stretti à la tête d’Yverdon Sport

« Oui, c’était une assemblée générale assez émouvante. Cela n’a pas été une année facile pour moi, que ce soit sur le plan privé ou sur le plan footballistique. Mais Mario di Pietrantonio a relevé que sans mon travail, le club n’existerait plus, et a tenu à me remercier chaleureusement. Alors forcément, il y avait de l’émotion, c’était assez fort. » Jacky Pittet n’est plus président d’Yverdon Sport, depuis mercredi soir. Son successeur? Enzo Stretti, le fameux homme d’affaires. « Disons que j’étais un président plus populaire, et qu’Enzo Stretti est un homme plus proche des décideurs et des VIP. C’est peut-être ce qu’il faut pour sauver ce club aujourd’hui. Je considère que la transition est réussie. » Jacky Pittet a donc laissé son poste de président, mais aussi ses actions. Il en détenait en effet 65%, lesquelles ont été cédées à Mario di Pietrantonio. Celui-ci devient donc, par la force des choses, actionnaire majoritaire du club. « Un des mes slogans proclamait de rendre le club aux Yverdonnois. Je pense que c’est fait. Alors, on peut argumenter sur le fait qu’Enzo Stretti n’est pas d’Yverdon, mais il a des commerces ici, il emploie des gens ici. Il fait partie de notre économie et je lui souhaite tout le meilleur. »

Jacky Pittet reste au club comme entraîneur-adjoint de Team Vaud M14

Jacky Pittet a-t-il un regret, à l’heure de céder sa place? « Oui, un seul. Lorsque je suis arrivé, tout d’abord comme consultant marketing, puis comme président, il y a environ dix mois, je pensais qu’il était possible de trouver 300’000 francs. On en a trouvé la moitié, ce qui est déjà bien. Pourquoi? Parce que ce club n’est pas aidé par la Ville. Ils ont l’impression d’être généreux, mais ils ne le sont pas. Dans les autres villes, le soutien communal est plus fort. Ici, franchement, on n’a pas l’impression d’être pris au sérieux. Ca oui, c’est un regret. Après… Franchement, d’un point de vue familial, je suis heureux de retrouver un peu de temps. Ma famille est partie sans moi en vacances cet été, parce que je travaillais pour le club, vous imaginez un peu… Je ne voulais plus de ces situations. Mais bon, je suis encore jeune, attention! Je vais rester dans le milieu du football. Vous connaissez mon parcours, vous savez ma passion pour le jeu. » Comment cette passion va-t-elle se matérialiser dans les jours à venir? « Je vais aller donner un coup de main à mon ami Admir Bilibani à Team Vaud M14. Il devait officier avec Stéphane Vidmer, mais celui-ci ne viendra finalement pas. Cela me convient bien, j’aime travailler avec les jeunes. »

Vincent Taillet est le nouveau directeur sportif

Jacky Pittet retrouve donc une place sur le terrain, lui qui aime cela plus que tout (« On me le reprochait comme président… »). Place à l’ère Enzo Stretti. Mais le patron d’Enzolocation ne vient pas tout seul: « Non, je le dis souvent. Yverdon n’est pas mon club, il ne doit pas reposer sur une seule personne. Je serai le président, mais j’aurai une équipe renforcée à mes côtés. Au total, ce sont 30 à 40 personnes qui s’engageront pour YS, toutes bénévoles. » Une véritable armada, qui est un souhait fort du nouveau président. Plusieurs commissions seront créées, et chacune aura un chef, qui rapportera tout en haut, au comité. Une commission sportive sera créée, comme une commission administrative, ainsi qu’une puissante commission marketing, pour ne citer que celles-ci. La grande nouvelle? YS se dote d’un directeur sportif en la personne d’un des meilleurs joueurs de son histoire, Vincent Taillet. Toujours au rayon « ressources humaines », Jean-Claude Tétaz (ancien président) devient secrétaire général d’YS. Eric Schneider en sera le directeur financier. Le reste du comité, lequel sera composé d’environ dix personnes? Il sera communiqué plus tard. « Aucun de nous ne sera salarié », précise Enzo Stretti.

Trois priorités pour le nouveau président et son staff

A l’heure de se mettre au boulot, le nouveau président fixe trois objectifs prioritaires. Le premier? Assainir la situation financière du club. « Nous allons discuter avec tous les créanciers. Aujourd’hui, YS est aux poursuites. Nous ne sommes pas en position idéale, c’est clair, et il y en a pour plusieurs centaines de milliers de francs au total. La première priorité, elle est là. » Et la deuxième? « Continuer à structurer le secteur juniors. Nous avons de belles installations, mais nous devons faire encore mieux. La richesse d’un club, ce sont aussi ses juniors. C’est important pour tout le monde. » La troisième priorité concerne l’équipe-fanion: « Nous devons nous maintenir en 1re ligue. Si nous allons nous renforcer? C’est à Vincent Taillet de s’en occuper. Mais aujourd’hui, il est trop tôt pour en parler. » Des noms de bons joueurs circulent déjà, et on fait entière confiance à l’ancien défenseur central d’YS pour activer ses réseaux, gigantesques dans le monde du football romand.

Intensifier les relations avec les autres clubs

Très proche du Mont et de son président Serge Duperret, Vincent Taillet va donc apporter ses compétences à YS, mais gardera un pied au Châtaignier, selon Enzo Stretti. « C’est un des paramètres qui me plaît, ces échanges entre les clubs. Pour tout vous dire, je suis allé discuter chez Serge Duperret mercredi matin. Et le week-end dernier, nous avons été invités par les dirigeants du FC Bulle pour visiter leur club et prendre quelques conseils fort utiles. Eux aussi ont eu de grosses difficultés financières et ils nous ont donné quelques pistes pour nous en sortir. Et, bien sûr, vous n’ignorez pas mes bonnes relations avec le LS. Nous pourrions travailler de manière très étroite avec eux à l’avenir. Rien n’est fait, mais nous discutons. »

« Venez voir nos matches, venez au stade! »

Au fait, que vient faire Enzo Stretti à Yverdon Sport? Que peut lui apporter cette présidence « à risques », si l’on ose dire? « La première réponse que je peux vous faire, c’est que je suis un passionné de football. Cela ne date pas d’hier! J’ai été approché une première fois pour prendre la présidence d’YS il a une année et demie. J’ai décliné, mais j’ai accepté de prendre la présidence du club de soutien, le club des 1000. J’ai mis un pied dans le club, puis un autre… Et là, j’y suis. Pourquoi YS plutôt qu’un autre club vaudois? La vie est une question d’opportunités. J’ai des commerces ici, il y a l’histoire du club… Vous savez, lors de l’assemblée générale, j’ai vu tous ces gens qui aiment Yverdon Sport. Il y avait d’anciens présidents, mais aussi des gens plus jeunes. Je me suis dit que nous venions tous d’horizons différents, mais que nous avions tous la même passion, celle du jeu. » Son souhait pour l’avenir? « Que l’on parle de foot! Venez voir nos matches, venez au stade! »

Un nouvel élan, une nouvelle équipe, de nouvelles idées. Jusqu’à refaire d’Yverdon Sport le deuxième plus grand club vaudois?

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