« J’ai joué contre l’une des meilleures équipes du monde »

Le FC Renens Féminin, qui évolue en première ligue, recèle bien des secrets dans son effectif. L’un d’eux est d’avoir dans ses rangs une internationale croate nommée Cristel Miocevic. Elle a, en effet, porté le maillot à damiers durant la dernière campagne de qualification pour le Championnat d’Europe 2017. Rencontre.

Cristel, comment es-tu arrivée au football ?

C’est grâce à la famille. Mon père y a joué et avec mes cousins, on le pratiquait beaucoup lors des pique-niques. Avec tout cet entourage qui pratiquait le foot, on peut dire que j’ai passé ma jeunesse au bord des terrains. J’ai fait mes premiers pas dans un club quand j’avais neuf ans. C’était au FC Renens. Ensuite, j’ai passé les tests pour faire partie de la sélection vaudoise. J’ai exercé le foot dans diverses catégories, jusqu’à la sélection des M19.

Cependant tu as continué d’évoluer avec le club de Censuy, jusqu’en 2014…

… Oui tout à fait, mais quand j’ai eu 19 ans, Yverdon (ndlr : pensionnaire de LNA) s’est intéressé à moi. J’ai signé les yeux fermés (elle sourit).

Est-ce que tu peux nous parler de ces années yverdonnoises ?

Bien sûr, avec plaisir. Dès les premiers matchs, j’ai été titulaire en défense centrale (ndlr: son poste de toujours, malgré quelques infidélités en attaque). La première saison, nous finissions au milieu du classement, il y avait vraiment une super ambiance. L’exercice suivant a été plus difficile. Nous avons dû lutter contre la relégation jusqu’au bout. J’ai engrangé beaucoup d’expérience avec des filles plus âgées que moi. J’ai progressé physiquement, tactiquement et améliorer ma technique. En plus, nous jouions contre des équipes évoluant en Champions League, comme Zurich.

Est-ce que tu gagnais de l’argent à Yverdon ?

Non.

Et si tu avais été joueuse à Zurich ?

Je ne pense pas qu’il y a de salaire fixe, mais elles doivent recevoir des primes.

En parallèle à tes rencontres du Championnat suisse, tu as également été convoquée en équipe de Croatie, pourquoi ne pas avoir choisi la Suisse ?

La Suisse ne m’a jamais appelée malgré plusieurs promesses quand j’étais plus jeune. La Croatie m’a convoqué la première fois pour un tournoi en Serbie avec les M17. L’encadrement croate cherchait des « étrangères » afin d’augmenter la concurrence avec les filles du championnat local. On a continué à me convoquer avec les M19, avec qui j’ai participé aux qualifications pour les Championnats d’Europe.

Vous êtes-vous qualifiées ?

Non (elle rit), la Croatie n’est pas au niveau, mais c’était une très belle expérience. Des tournois étaient organisés sur une dizaine de jours et on jouait plusieurs rencontres durant ce laps de temps. C’était intense et on vivait tous ensemble. Ça a permis de resserrer les liens. En plus, nous jouions contre la Belgique ou encore la Russie. C’était gratifiant.

As-tu joué avec les « A » ?

Oui, durant un an et demi. J’ai pu participer aux qualifications pour les Championnats d’Europe aux Pays-Bas. Dans notre groupe, il y avait la Russie, l’Allemagne, la Turquie et la Hongrie. Nous avons terminé quatrièmes. J’ai surtout eu la chance de jouer contre l’une des meilleures équipes du monde, l’Allemagne. Nous avons tenu le 1-0. Je suis rentrée à la 37e de cette partie (feuille de match). Nous avons fait un sacré match, c’était tactiquement parfait. L’équipe a même eu 2-3 occasions pour égaliser (ndlr: L’Allemagne a encaissé zéro but durant la campagne !). Ça restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Cet été, après cette magnifique expérience, tout a changé. Que s’est-il passé ?

Yverdon me prenait beaucoup de temps (ndlr : quatre entraînements par semaine). En plus, l’équipe se battait contre la relégation, il n’y avait plus autant de plaisir. Le fait d’avoir commencé l’HEC m’a conforté dans le choix de partir.

De retour au bercail ?

Oui exactement, je suis revenue au FC Renens. C’est un choix logique, c’est là que j’ai débuté le football en club. J’ai encore mes amies qui y jouent, il y a un beau projet et surtout moins d’entraînements (elle rigole). Tout se passe super bien, j’ai retrouvé un équilibre et surtout une vie sociale (elle éclate de rire).

Renens évolue en 1re ligue, quel est l’objectif du club ?

C’est avant tout de se maintenir. Le comité évoque la LNB, mais ce n’est pas ce que je recherche, j’ai déjà beaucoup donné pour le football.

Ce changement abrupt t’a-t-il pénalisé au niveau international ?

Oui bien sûr. La condition de ma sélection était imputée au fait que je joue en LNA. Je n’ai plus été appelée, mais ce n’est pas grave. J’ai vécu de très belles émotions et je n’ai surtout aucun regret !

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