Malley remonte la pente après des années difficiles

Un article paru dans l’édition du 9 Mai 2017 du 24 heures.

Club historique du football vaudois, l’Etoile Sportive Football Club Malley a souvent connu la gloire. Après avoir évolué en 1re ligue et en Ligue nationale B durant plusieurs années, l’ESM est toutefois passée par des moments de galère, dégringolant jusqu’en en 3e ligue en 2015. Mais, depuis deux ans, l’entraîneur Himë Berisha a su redonner un souffle nouveau au club, en misant sur la formation et les valeurs humaines.

«Dans le passé, Malley sortait beaucoup de très bons jeunes joueurs. Puis de moins en moins. A un moment donné, énormément de moyens étaient mis dans la 1re équipe, et le club n’a peut-être plus assez porté l’accent sur les juniors. L’erreur qu’on fait souvent en Suisse, c’est de ne pas faire suffisamment d’efforts pour la formation, constate le coach. Quand je suis arrivé au club en 2016, le comité m’a parlé d’un projet: un nouveau stade, s’occuper des jeunes, mais surtout les intégrer. Pour moi, c’est ça l’avenir du football!»

Le challenge était de taille. Mais pas de quoi effrayer Himë Berisha, perfectionniste de nature. Sa philosophie est simple: pour que le club aille bien, il faut d’abord que la 1re équipe se porte bien. Car les jeunes doivent pouvoir s’accrocher à un rêve. «J’ai essayé d’expliquer cela au comité. Il faut que la 1re équipe soit au moins en 2e ligue pour faire vibrer les jeunes, pour les motiver», explique le technicien.

Himë Berisha n’a pas fait les choses à moitié: aujourd’hui, son équipe est composée à 85% de talents issus de la formation junior de Malley. «A part Toumi Trabelsi et Abdelhak Boutafenouchet, il y a beaucoup de jeunes joueurs. La tranche d’âge s’étale de 15 à 37 ans. En quart de finale de la Coupe vaudoise, quatre juniors B étaient entrés sur le terrain», raconte fièrement le coach. La relève de Malley est donc prête.

Un rôle social aussi

Himë Berisha a toutefois une certitude: tout le monde doit tirer à la même corde pour qu’un club fonctionne bien. Cela ne se vérifie pas encore suffisamment du côté de Malley. «Avec Serge Mobwete, responsable technique des actifs et des juniors A et B, nous aimerions que tout le monde ait le même système d’entraînement, des juniors B à la 1re équipe, insiste le coach des «jaune et noir». Nous avons essayé d’instaurer une pratique: que chaque entraîneur du club vienne assister à une séance de la 1re équipe. Cela a fonctionné un moment, mais c’est finalement tombé à l’eau.»

Au-delà du football, le club joue également un grand rôle social dans le haut de la ville de Lausanne. «Nous avons 32 équipes à Malley, dont 23 de juniors et 3 d’école de foot. Nous proposons une garderie pas chère, sourit Joël Guignet, le vice-président de l’ESM. Si nous pouvons aider les jeunes, nous le faisons

Himë Berisha, homme à la fois charismatique et sensible, tient avant tout à transmettre des qualités humaines à ses joueurs. «Nous nous attachons certes à développer leurs aptitudes footballistiques, mais nous voulons surtout créer un lien. Je vois mon équipe comme une famille. C’est extraordinaire. Le groupe est tellement serein qu’il n’y a plus aucun match qui ne nous fasse peur», glisse l’entraîneur, non sans émotion.

L’ES Malley profite également d’un autre atout majeur: sa diversité sociale. «Notre équipe se caractérise par un grand mélange culturel. Cela représente aussi une force pour nous», note le coach, tout en saluant le fair-play de ses joueurs.

Si la troupe d’Himë Berisha est lancée dans une saison folle (25 victoires en autant de rencontres, Coupe vaudoise comprise), ce n’est pourtant pas ce dont le coach est le plus fier. «N’oublions pas qu’il y a une année notre 1re équipe était relégable en 4e ligue. En fait, j’ai créé ce groupe de A à Z. Beaucoup de ces joueurs avaient arrêté le foot pour diverses raisons. Il a fallu les remotiver, transformer aussi leur état d’esprit. Avoir réussi cela constitue la plus grande satisfaction cette saison.»

Himë Berisha sur le départ

L’ES Malley va mieux, à tous les niveaux. Il reste cinq matches au leader de 3ème ligue pour réaliser une saison parfaite et ainsi peut-être accéder au doublé promotion – Coupe vaudoise (finale le 25 mai face à Pully). Himë Berisha rendra pourtant son tablier au terme de cet exercice. «Cela n’a rien à voir avec mes joueurs, précise-t-il. Au contraire, je suis extrêmement fier d’eux. Seulement, certaines attitudes du comité m’ont déçu.»

Un article rédigé par Joëlle Golay

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