La Sallaz retrouve l’élite avec la manière

Avant le début de ce choc ultime, la donne était claire pour les deux équipes. Le FC Sallaz n’avait besoin que d’un seul point pour mathématiquement assurer sa promotion. En face le FC Champagne Sports se devait de l’emporter impérativement ou du moins ne pas perdre et espérer un faux pas du FC Stade Nyonnais II pour accrocher la dernière place menant au Graal supérieur tant convoité.

Le suspense? Il n’aura duré qu’une demi mi-temps ce dimanche sur les hauts de Lausanne. En effet, les spectateurs ont assisté à un match à sens unique dans lequel on a vu une seule équipe chercher la victoire et se créer des occasions pour y parvenir. Compact, soudé, collectif et avec cette volonté affichée et démontrée qu’il voulait atteindre l’échelon supérieur, le FC La Sallaz n’a pas raté son dernier rendez-vous. En face, le FC Champagne Sports s’est déplacé en terre lausannoise sans la cohésion, le collectif, l’esprit de corps souhaités et souhaitables que se doit de montrer un groupe qui veut impérativement être promu. Au soir de ces finales, le constat pour les protégés d’Admir Smajic est sans appel. Il a manqué un peu de tout à la phalange nord-vaudoise pour prétendre à mieux et surtout il aura manqué du temps pour mettre en place et constituer une véritable équipe cohérente et solide prête à régater avec les meilleures formations du canton.

Une reconstruction intelligente

Les hommes de Michael Pacella ont eux fait le job comme on dit, sans être flamboyants ni déroutants. Ils ont été suffisamment sérieux, collectivement bien disposés sur le terrain, tactiquement irréprochables et ont amplement mérité et assuré leur promotion en 2e ligue. Il y aura donc une équipe lausannoise supplémentaire au sommet de la hiérarchie du football cantonal l’année prochaine et quand on voit la manière dont celle-ci a été amenée, les réjouissances ne sont pas volées. Un club qui s’est reconstruit depuis sa chute en 3e ligue, avec un groupe de jeunes formés essentiellement au club ou dans les alentours, un groupe qui va se solidifier progressivement au fil de la saison avec une cohésion aboutie qui frappe aux yeux. Au final, on ne peut que se réjouir d’une telle réussite. Un exemple à suivre, une politique qui s’est révélée bien plus efficace que celle menée, en comparaison, par son hôte du jour.

Un FC Champagne Sports improductif et impuissant

L’équipe de Damir Omerovic et Robert Djordjevic est indiscutablement talentueuse et possède des joueurs de classe supérieure, c’est indéniable. Cependant, il a manqué un esprit de groupe, un collectif huilé, soudé et solidaire à cette équipe. Cette cruelle absence de révolte qu’il est nécessaire de posséder dans des matches de ce type a plombé et ruiné tous les espoirs des visiteurs ce dimanche sur les hauts de Lausanne. Sur un terrain synthétique qu’on qualifiera de limite pour un match d’un tel enjeu, les joueurs locaux, supérieurs dans tous les domaines et surtout dans l’envie, n’ont pas eu à forcer leur talent pour venir à bout de leur adversaire. Jamais réellement entrés dans la partie, les joueurs nord-vaudois ont conduit ce match comme si c’était un dernier match de remplissage dans lequel l’enjeu était nul. Etonnamment apathiques et dépourvus d’idées, les coéquipiers de Dadie Mayila sont passés complètement à côté de cet ultime et décisif rendez-vous. Le constat est clair et les statistiques implacables: les coéquipiers de Matias Chavarria, ne se sont procurés aucune occasion franche durant les 90 minutes de jeu. Trop peu pour réellement donner satisfaction à son public et croire à une quelconque promotion.

Champagne était diminué, c’est vrai

Certes, l’absence au milieu de terrain du maître à jouer Mickaël Biron, suspendu, a pesé dans le collectif des visiteurs. Ajouté à ceci la blessure de Fellipe Rezende en milieu de première mi-temps, le FCCS n’a pas été épargné par le  sort et ne s’est pas présenté sur le terrain de Grand-Vennes dans les meilleures conditions. Néanmoins, cet état de fait ne suffit pas à expliquer le manque de combativité et de révolte entrevu cet après-midi par les joueurs visiteurs. Oui le onze de base du FC Champagne n’était pas au complet et la qualité aurait pu se faire ressentir, mais ceci ne peut pas donner raison à la prestation insuffisante montrée par toute l’équipe ce dimanche après-midi. Nul doute qu’au vu des ambitions assumées du club, la saison prochaine s’annoncera comme celle du rachat avec en point d’orgue une promotion que le club du président Charly Schläfli se donnera sûrement les moyens d’atteindre avec la manière.

Pour les Lausannois, en revanche, il est temps désormais, de saluer dignement leur méritoire promotion et festoyer ardemment le magnifique second tour réalisé par les coéquipiers du capitaine Massoud, qui retrouvent donc la 2e ligue deux années après l’avoir quittée. Des retrouvailles bienvenues qui vont réjouir les passionnés de football de la région et donner un engouement populaire encore plus marqué pour ce club formateur.

Bryan Stierli et Yamah Feroghi crucifient le FCCS

La première mi-temps n’était pas vieille de 20 minutes, lorsqu’un ballon qui traînait à l’orée des seize mètres est arrivé dans les pieds du dernier rempart visiteur, Aldin Muratovic. Celui-ci, un peu surpris et pris de court, commet l’irréparable en poussant le ballon devant lui sur les pieds de Bryan Stierli qui n’avait plus qu’à conclure sans se faire prier pour concrétiser une pareille offrande. Une erreur, un cadeau c’est selon, le fait est que le match était mal embarqué pour le FC Champagne Sports. C’est dans les moments qui suivent qu’on peut juger et jauger de la force de caractère d’une équipe. En prenant un but de la sorte, les coéquipiers d’Aldin Muratovic auraient pu montrer à leur adversaire qu’il en faudrait plus pour les abattre. L’esprit de révolte n’a pas eu lieu et c’est en revanche, les Rouges qui vont alourdir l’addition, à la demi-heure de jeu, avec un déboulé côté droit signé Yamah Feroghi qui déposera, après son accélération, le ballon au fond des filets adverses.

Les minutes qui ont suivi ce double avantage ont apporté une considération claire et sans équivoques. Il n’y avait plus qu’une seule équipe sur le terrain, lorsque la mi-temps est sifflée sur un score logique de 2-0 pour le FC La Sallaz. Un match joué sur un rythme assez monotone, avec des duels essentiellement visibles au milieu de terrain qui ont caractérisé les moment saillants de cette rencontre. Il est vrai que sur un terrain aussi petit que le synthétique de Grand-Vennes, il n’est pas évident de pouvoir construire des actions limpides et jouer un maximum avec ses ailiers. Il faut dire aussi que les joueurs locaux ont plus l’habitude de jouer sur ce terrain et ce n’est pas un maigre avantage à ce stade-là.

Le FC La Sallaz sous contrôle

Alors qu’on s’attendait à une reprise prise au cordeau par les homme d’Admir Smajic qui allaient jeter leurs dernières forces dans la bataille pour le début de la seconde période, ce sont au contraire les joueurs locaux qui se sont montrés les plus incisifs en continuant à aller de l’avant dès qu’ils pouvaient. En face, le FC Champagne s’est enlisé dans des actions qui s’effilochaient à mesure que le ballon progressait péniblement vers le camp adverse. Sans jamais être inquiétés, ni même réellement mis sous pression, les Hauts-Lausannois n’ont eu aucune peine à mettre fin aux timides incursions des visiteurs.

La frappe du capitaine Massoud fait mouche

En toute logique, suite à une brillante combinaison sur un corner, avec une feinte travaillée et finement jouée, le ballon est arrivée dans les pieds de Tarek Massoud, qui d’un tir puissant, à ras de terre dans le petit filet intérieur trompera Aldin Muratovic pour la troisième fois. Cette fois, la messe était dite, propre, simple, efficace, gravé dans le marbre, il n’y a rien à dire, c’est 3-0 au tableau d’affichage.

Dès lors, le FC La Sallaz a pu tranquillement gérer sa fin de match. Une fin de deuxième mi-temps qui verra les locaux se procurer quelques occasions encore qui avaient toutes ou presque le poids d’un nouveau but. Sur l’une d’elles, un ballon en profondeur est arrivé dans les pieds de Nourou Tall, entré auparavant, qui verra sa frappe contrée par le portier adverse. Le ballon est, hélas pour le pauvre Aldin Muratovic, repoussé dans les pieds d’Abdoulaye Kamara qui n’a pas raté l’aubaine qui se présentait à lui. De manière logique, le club cher au président Alessandro Santarsieri pouvait sans autres commencer à préparer la fête de promotion qui allait suivre.

Le FC La Sallaz est aux anges

La fin de match est sifflée par l’arbitre de la rencontre, la joie s’est emparée des joueurs, supporters et membres du staff du FC La Sallaz. Le champagne a pu être sabré et, sans jeu de mots facile, ce n’est pas le FC Champagne qui l’aura débouché cette année. Le FC La Sallaz est au 7e ciel, les joueurs lausannois exultent en espérant pouvoir se sublimer encore l’année prochaine dans une catégorie de jeu que le club retrouve deux ans après sa culbute. L’histoire du FC La Sallaz continue donc de s’écrire, celle du FC Champagne Sports aura simplement pris une année de retard.

Des finales longues et éreintantes

Le constat de ces finales de 3e ligue est assez éloquent, la réalité d’un championnat n’est pas toujours celle des finales, le FC Amical Saint-Prex peut en témoigner. Il suffit de se louper une fois dans un match décisif pour compromettre tout l’excellent travail effectué durant les 22 matches précédents. Aussi et ce dernier match l’a attesté, la fatigue tant physique que nerveuse ont pesé sur les organismes des différents acteurs, ce qui peut aisément expliquer certaines prestations. Quand on est joueur amateur, que l’on s’entraîne deux à trois fois par semaine après le travail, il est très compliqué d’être au sommet de son art, au moment le plus décisif, surtout si ce dernier intervient en toute fin de saison. Ce qui tend aussi à expliquer certains scores fleuves entrevus durant ces finales qui peuvent, au premier abord, en surprendre plus d’un.

Ces propos ne sont pas à négliger car dans le déroulement de ces finales, beaucoup de rencontres, et cette dernière en particulier se sont révélées totalement débridées. A ce petit jeu, l’équipe locale a parfaitement négocié ses trois derniers rendez-vous en rendant une copie sérieuse, en étant concentrée sur son sujet, lorgnant tous vers un seul et même objectif, sûre de sa force, elle s’est donnée les moyens pour savourer une promotion qui n’était de loin pas prévisible à l’aube du second tour.

Les hommes du match

Pour le FC La Sallaz, il est difficile de sortir du lot un joueur particulier tant c’est l’ensemble du collectif de la bande à Michael Pacella qui est à mettre en avant. Tant la défense, jamais inquiétée cet après-midi, que le milieu, travailleur, sobre et efficace dans la transmission de ballons vers l’avant, que l’attaque, qui aura pesé sur la défense adverse, auront assuré une performance de choix. Parce qu’il faut en nommer, on citera dès lors Bryan Stierli, vif, à l’aise techniquement et auteur de l’ouverture du score qui sur son flanc droit a amené percussion et technique pour ses couleurs et a souvent mis à mal ses vis-à-vis. Mention bien également pour le capitaine, Tareq Massoud, qui en jouant simple et intelligemment a montré que le football n’est jamais plus compliqué quand le ballon est à terre et que le décalage se fait sobrement dans les intervalles. Un travail bien fait! On peut aussi nommer l’ensemble de la défense, pourtant pas forcément le point fort des joueurs locaux cette saison, qui n’aura laissé aucune brèche dans laquelle les pourtant redoutables attaquants adverses auraient pu s’engouffrer. Une force collective qui a donc fait la différence.

Du côté du FC Champagne Sports, le capitaine Dadie Mayila, a été encore une fois, le joueur le plus en vue des siens, ne baissant jamais les bras et au bénéfice d’un état d’esprit irréprochable. Il n’a pas abdiqué et malgré le score déficitaire a marqué de son empreinte le ballon qu’il aura maintes fois touché durant ce match. Un exemple que bon nombre de ses coéquipiers aurait été inspiré de suivre. Guy Ebangue, en défense centrale, n’a pas disputé le meilleur match de sa carrière, surtout en première mi-temps, mais est sorti la tête haute de cette débâcle en établissant un travail continu durant tout le match, gardant son sérieux et une concentration de premier plan. Des points positifs sur lesquels le club nord-vaudois pourra assurément s’appuyer pour construire une équipe encore plus performante la saison prochaine.

Un compte-rendu de Julien Marchionno

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