La volée de Nicola Zari à la 90e fait rêver Bavois

Quel match! Vittorio Bevilacqua ne sera sûrement pas de notre avis, mais le spectacle présenté aux 450 spectateurs du Stade Municipal a été de très bonne facture, avec sept buts, un suspense total et de forts jolis buts. Au final, YS a tout perdu, à commencer par ses deux buts d’avance à la mi-temps, et, surtout, les trois points de la victoire. L’entraîneur d’Yverdon Sport, c’est sûr, aurait préféré un match où son équipe gagne à la fin.

Mais pour cela, il aurait fallu montrer la même concentration que durant les 45 premières minutes et, surtout, que Bavois ne revienne pas dans le match. Car, il faut le dire, même si ça peut paraître bizarre aux yeux des supporters « historiques » d’Yverdon Sport: aujourd’hui, le FC Bavois a un effectif supérieur à celui d’YS. Ecrire cette phrase peut paraître étrange, mais il s’agit pourtant de la stricte vérité, aussi désagréable soit-elle à entendre pour les Yverdonnois. Ainsi, si le FC Bavois accélère et joue à 100% de ses possibilités, Yverdon ne peut que subir. C’est exactement ce qu’il s’est passé samedi, au Stade Municipal.

On est trop sévère avec l’effectif d’YS? Non. Sacha Margairaz pourrait jouer dans n’importe quelle ligue du football suisse, encore aujourd’hui, et on n’exagère absolument pas. Mais sinon? Quel joueur d’Yverdon serait aujourd’hui titulaire à Bavois? Mamoudou Mara, peut-être, mais la charnière centrale Rossé-Bentayeb est très largement au niveau. Anthony Ciavardini? Dans sa meilleure forme, oui, éventuellement. Aziz Demiri? Oui, peut-être. Bruno Valente? Pas celui que l’on voit jouer aujourd’hui. Edin Becirovic? Il aurait sa chance. Et? C’est tout.

Bavois, capitale du football nord-vaudois

Le FC Bavois, aujourd’hui, est supérieur en tout points à Yverdon Sport et la meilleure preuve est que les joueurs qui sont passés par le Stade Municipal ou y ont même été vécu leur première expérience en actifs (Esteban Rossé, Yannick Bovay, Nicola Zari, Micael Martins, Christopher Meylan…) ne veulent pas y revenir. Allez, on va l’écrire: la capitale du football nord vaudois, aujourd’hui, c’est Bavois. Ce n’est pas logique? A Yverdon Sport de travailler pour que cette phrase paraisse ridicule dans une année, deux ans ou dix ans. Aujourd’hui, elle est vraie.

Quatre joueurs offensifs absents à Bavois!

Voilà pourquoi la victoire du FCB n’est pas une surprise. Son effectif est taillé pour les premières places de cette 1re ligue et la meilleure preuve est que même en l’absence de Renato Rocha, Dylan Charles et Omar Bellagra, ses trois avant-centres, il parvient à inscrire quatre buts en un match. Le plus fou? Bavois a joué sans son ailier Bouarama Ouattara (blessé), auteur de quatre des sept buts de son équipe depuis le début de la saison! Le FCB était donc décimé offensivement et « Boubou » Ouattara, croisé avant le coup d’envoi, préférait en sourire: « On a été maraboutés! On pouvait penser que c’était moi le responsable quand les autres attaquants se blessaient un par un, mais vu que je suis out aussi, j’ai été innocenté! »

Le trio d’attaque au coup d’envoi? Kevin Hill à gauche, Micael Martins au centre et Allan Eleouet à droite. Voilà qui démontre la profondeur du banc et de l’effectif de Bekim Uka. Si Vittorio Bevilacqua avait dû faire sans quatre éléments offensifs, il aurait dû aller chercher des juniors B, ce qu’il a d’ailleurs fait à Guin en ouverture du championnat.

Eros Pitronaci, excellent en première période

Yverdon, vexé par sa récente défaite à Echallens (lire ici), a démarré la rencontre très fort, sous l’impulsion d’Eros Pitronaci. Le meneur de jeu yverdonnois a montré durant la première demi-heure pourquoi ses qualités sont réelles. Feintes de corps, petits points, vision du jeu, passes précises: ce numéro 10 a du talent, c’est sûr, mais il doit désormais être plus constant pour devenir un bon joueur de 1re ligue. Il a les qualités pour. Sous sa direction, Edin Becirovic et Juan Parapar se sont régalés des ouvertures et c’est fort logiquement que le deuxième nommé pouvait reprendre un bon service pour enrouler une frappe parfaite du gauche dans la lucarne de Marco Grosso. 1-0 pour Yverdon!

Bavois, complètement absent des débats en première période, encaissait même le 2-0 des pieds d’Edin Becirovic à la demi-heure de jeu. Le n°9 d’YS pouvait se retourner et battre Grosso, titulaire pour la troisième fois de suite en championnat. Bavois n’allait réagir qu’à la 43e, sur une action d’Eleouet, sans succès. Yverdon, clairement, était la meilleure équipe sur le terrain et on se demandait comment ce FC Bavois, avec tous ces absents, pouvait espérer ne serait-ce que revenir au score.

Bavois refait son retard en trois minutes, Becirovic frappe encore

La réponse est arrivée dès le retour sur le terrain Un petit passage du président dans les vestiaires pour dire à ses joueurs tout le mal qu’il pensait des 45 premières minutes qu’il venait de voir, et Bavois était remonté à bloc. Bekim Uka avait décidé de ne rien changer dans l’immédiat, mais préparait son arme secrète, Nicola Zari, en cas de nécessité. Mais pour cela, il fallait déjà revenir au score. Cela a été chose faite en… trois minutes! Un débordement de Micael Martin conclu d’un centre parfait pour la tête de Marco Malgioglio: 2-1. Un dribble splendide d’Allan Eleouet, côté droit, et un centre tendu que Sacha Margairaz ne pouvait que tacler dans ses propres buts: 2-2. Incroyable.

Le coup-franc de Marco Malgioglio pour le 3-3

Alors, YS, dévasté? Non! Deux minutes plus tard, à peine, Edin Becirovic, en fin renard, redonnait une longueur d’avance à YS et s’offrait un doublé personnel. Toujours bon à prendre pour la confiance, surtout après être revenu d’une blessure à la cheville qui l’a tenu éloigné des terrains pour le début du championnat. Yverdon, dès lors, semblait avoir assommé Bavois, mais c’était sans compter sur le pied gauche magnifique de Marco Malgioglio, qui enroulait majestueusement un coup-franc par dessus le mur de Marc Ummel à vingt minutes de la fin. 3-3!

Le raté invraisemblable de Juan Parapar…

Et là, le match allait prendre une tournure dramatique par la grâce de deux actions d’Edin Becirovic. Sur la première, il faisait tout juste (73e), en dribblant Marco Grosso et en décalant parfaitement Juan Parapar, qui n’avait plus qu’à marquer dans le but quasiment vide. A huit mètres du but, légèrement excentré, l’Espagnol frappait… à côté! Becirovic aurait-il dû tirer lui-même? Peut-être, mais sa passe était tellement juste, tellement altruiste, que Parapar n’avait tout simplement pas le droit de rater cette occasion monumentale.

… et le penalty flagrant oublié sur Becirovic

La deuxième action? Becirovic, toujours lui, se faisait accrocher dans les seize mètres. Penalty flagrant et indiscutable, sauf que M. Gentile décidait de l’avertir pour simulation (83e)! Une décision incompréhensible et complètement fausse. Il y avait penalty, c’est clair et net, et surtout pas carton jaune pour Becirovic. Mais celui-ci a payé malheureusement tout le reste sur cette action. Le reste? Tout le monde le sait, Becirovic est un attaquant très malin, qui cherche la faute, qui provoque, qui va au duel. Esteban Rossé a passé 90 minutes en enfer, entre coups de coude, tirages de maillots et duels acharnés. Rossé n’est pas un ange non plus? D’accord, mais Becirovic, s’il n’est pas le diable en personne, est au moins un attaquant démoniaque. Alors, M. Gentile, qui n’appréciait visiblement pas l’attaquant yverdonnois, ne lui a rien pardonné dans ce match, sifflant plutôt contre lui que pour lui. Même si Esteban Rossé aurait aimé qu’il soit plus souvent sanctionné… Enfin bref, disons-le clairement: il y avait faute sur Becirovic à la 83e et donc penalty. Ce qui a pu se passer avant ne compte pas, seule comptait la faute, et elle était bien réelle.

La volée parfaite de Nicola Zari décide du match

Cette action-là a été le tournant du match, même si Yannick Bovay aurait pu inscrire le 3-4 si son coup de tête n’avait pas trouvé le poteau (79e). Il a donc fallu attendre la toute dernière minute pour que les trois points décident vers quel camp ils allaient se tourner. Et, à match exceptionnel, joueur exceptionnel. Nicola Zari avait en effet fait son entrée. Légèrement touché, il avait commencé sur le banc, Bekim Uka préfèrant le garder « au chaud » pour les matches à venir (Terre Sainte mercredi, Team Vaud samedi). Mais, vu comme la partie était serrée, le technicien bavoisan a décidé de le faire entrer. Le résultat? Un nouveau centre de Martins, et une volée parfaite, admirable, dans le petit filet de Marc Ummel. 3-4, et quelques secondes à jouer. Explosion de joie à Bavois, qui a confirmé son statut de meilleure équipe nord-vaudoise. Tout simplement.

 

Ils ont dit à footvaud.ch

Nicola Zari, milieu ou attaquant du FC Bavois

Quand j’ai vu arriver le centre de Mica, j’ai tout de suite su que j’allais tenter la volée. Après, elle peut partir au tennis, mais elle a fini au fond, tant mieux! Je ne suis pas à 100%, j’ai ressenti une vraie douleur après le match d’YB. Il n’y a pas de miracle, c’était mon premier match de la saison, j’ai forcé un peu parce que c’était la Coupe de Suisse et je l’ai payé ensuite. Mais rien de bien grave.

Bekim Uka, entraîneur du FC Bavois

La première mi-temps? Pas bonne. Le problème était évidemment mental, il y avait une certaine fatigue à ce niveau-là après le match d’YB. Mais c’est aussi une question d’approche et là, on doit faire mieux. On a beaucoup d’absents offensivement, mais au lieu que cela stimule ceux qui ont la chance de jouer, cela bloque un peu tout le monde. Les mauvaises nouvelles s’accumulent et on se met à douter, alors qu’il n’y a pas de quoi, on l’a bien vu en deuxième période. Sur l’ensemble de la partie, ce n’est pas un bon match, mais ce sont trois points. Et je suis content de la réaction des gars.

Micael Martins, attaquant du FC Bavois

Mes deux assists? Ce sont deux bons centres, mais il fallait quand même les mettre au fond. Avec Marco Malgioglio et Nicola Zari à la réception, vous avez quand même de bonnes chances que ce soit but! Nico, je le vois faire à l’entraînement, quand je vois qu’il va frapper la volée, je savais qu’elle était au fond. C’est bien, on a bien réagi. A la mi-temps, on s’est dits des paroles d’hommes, on s’est clairement dits qu’on n’avait pas été bons en première période. On l’a bien vu: en cinq minutes, on était revenus dans le match! Est-ce qu’on peut viser les deux ou trois premières places? Oui, je pense, mais il faut qu’on soit épargné par les blessures. Là, on a trois avant-centres qui sont out, plus Bourama Ouattara, et Malgioglio et Zari qui étaient diminués! Sur toute la saison, ce ne sera pas tenable, mais sinon, oui, on pourra être là, aux premières places. Il y a une superbe ambiance dans l’équipe, on se voit même en dehors des matches, tout va bien.

Les hommes du match

Du côté d’Yverdon Sport, gros match de Mamoudou Mara en défense centrale. Cet homme-là est une montagne, absolument impassable. Il monte en puissance chaque semaine et prouve pourquoi il était un titulaire en L2, à Arles-Avignon, avant ses blessures. Vraiment impressionnant. Aziz Demiri a été plutôt bon, au milieu, travaillant beaucoup et se projetant souvent vers l’avant. Son seul tort? N’avoir pas converti une de ses occasions, notamment en première période.

Nezir Kurtic a été très bon pour le FC Bavois. Il est très discret, il ne l’ouvre que rarement (en tout cas en public), mais il fait très bien son boulot. Il est un des meilleurs latéraux de 1re ligue depuis des années et personne ne parle jamais de lui, ce qui est bien dommage. Fiable en toutes circonstances. Micael Martins n’a pas tout fait juste, mais il termine son match avec deux assists parfaits, les deux plus importants: celui du 2-1 et celui du 3-4.

Les prochains rendez-vous

Bavois reçoit l’US Terre Sainte, mardi 3 septembre à 20h30, en match à rattraper suite au week-end de Coupe de Suisse. Le match d’après? Le dimanche 7, à 15h, à Bavois, face à Team Vaud M21. Quant à Yverdon, il sera à Lancy le samedi 6 septembre, à 17h.

Yverdon Sport – FC Bavois 3-4 (2-0)

Buts: 10e Parapar 1-0; 25e Becirovic 2-0; 47e Malgioglio 2-1; 51e Margairaz, autogoal 2-2; 53e Becirovic 3-2; 70e Malgioglio 3-3; 90e Zari 3-4.

Arbitres: M. Gentile, assisté de M. Plüss et de M. Pellaux.

YS: Ummel; Ciavardini, Mara, Momo, Dimonekene; Margairaz (56e Jankuloski); Demiri, Pitronaci, Parapar; Valente (70e Isabella), Becirovic (88e Gashi).

Entraîneur: Vittorio Bevilacqua

Bavois: Grosso; Kurtic, Rossé, Bentayeb, Zeneli; Bovay, Rachane, Malgioglio (72e Zari); Eleouet (87e Caseiro), Martins, Hill (76e Cottens).

Entraîneur: Bekim Uka

Stade Municipal, Yverdon. 450 spectateurs.

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