Lausanne glisse sur une pente savonneuse

Samedi, Lausanne Sport, en pleine crise, a touché le fond et tutoyé le ridicule en concédant, logiquement, une défaite mortifiante, face à un Vaduz organisé et efficace (1-2).

Les 1912 et bientôt derniers supporters, irrités et fâchés par tant d’indigence, ont violemment marqué leur désapprobation, avec un concert de sifflets hautement justifiés. Depuis son succès compliqué de Genève, Lausanne stagne et se trouve en panne de résultats positifs et de performance digne d’un prétendant à la promotion. La venue de Vaduz était l’occasion rêvée de se rassurer et de balayer toutes les nombreuses incertitudes et légitimes inquiétudes.

Alignés dans un 4-3-3 bancal, les Lausannois, sans vie et envie, ont erré comme des fantômes dans une première mi-temps, certainement l’une des pires de l’histoire du club. Incapables de mettre du rythme, de l’intensité et un semblant de pressing, ils ont trottiné sans vergogne et développé un jeu d’une lenteur désespérante, ponctué d’un déchet technique affligeant. Statiques et sans solution pour le porteur du ballon, les Vaudois, au fond du trou et sans véritable ressource, n’ont jamais inquiété un Vaduz qui a très vite compris que le coup était jouable. Les visiteurs, plus vifs et créatifs, ont profité avec réalisme et froideur du laxisme d’un Lausanne qui évoluait très bas dans le terrain, avec une défense hésitante et peu à son affaire.

3-5-2 offensif

Sur un coup de coin, Wieser, monté à l’abordage, gagnait facilement son duel aérien avec Brandao, pour tromper un Castella impuissant (13e). Vaduz pouvait sans surprise doubler la mise, par l’excellent Dossou à la folle vivacité. A la suite d’un corner mal négocié, le Béninois, sans être inquiété, rentrait sur son pied droit pour mystifier Castella, d’une magistrale frappe croisée (39e). Ridiculisés et houspillés, les pensionnaires de la Pontaise revenaient des vestiaires avec de meilleures intentions et surtout avec une nouvelle stratégie. Brandao et Getaz prenaient la douche prématurément, pour faire place aux jeunes Asllani et Oliveira. Contini optait alors pour un 3-5-2 résolument offensif. Malgré une plus grande implication et une agressivité retrouvée, les Vaudois, privés de génie et d’inspiration, butaient sur un Vaduz serein et rarement en réel danger.

Le staff enfermé dans le bureau

Les hommes de la Principauté, habiles en contre, se créaient les opportunités de classer l’affaire, par l’inévitable Dossou (56e, 72e). Pasche et Dominguez, introduits trop tardivement, amenaient des idées et de l’animation. Mais le mal était fait, même si Zeqiri, d’une frappe contrée, pouvait chanceusement réduire le score (79e). Cette défaite honteuse et peut-être salutaire a sérieusement secoué et perturbé tout l’édifice lausannois. Sans réponse, le très discuté Giorgio Contini et le non moins décrié Pablo Iglesias ont fui leurs responsabilités en s’enfermant dans un bureau pour un débriefing resté secret. Les patrons d’Ineos, absents samedi et étonnamment muets à ce jour, vont certainement demander des comptes aux principaux intéressés, avant de prendre les décisions qui s’imposent urgemment.

La formule 1 en panne de carburation

L’entraîneur, comme toujours, est le premier à être remis sérieusement en cause. Il est clairement sur le grill et en position inconfortable, avec son bilan mitigé et défavorable. On lui a mis à disposition, selon le chef du recrutement, un bolide de formule 1 qui, aujourd’hui, se traîne comme une deux-chevaux. Il n’a toujours pas trouvé les bons réglages et la carburation nécessaire pour le placer en pole position. Après treize matchs et plus de quatre mois d’incessantes hésitations, Giorgio Contini, trop rigide, est constamment à la recherche de son onze de base et d’une configuration tactique bien définie et comprise de tous. Les résultats déçoivent fortement. Le contenu présenté est insuffisant et frise même le néant. Il faut aussi souligner, sans vouloir chercher des excuses à un staff en difficulté, que les joueurs n’assument guère leur statut de professionnels ambitieux.

Ce prochain week-end, le déplacement chez le néo-promu Kriens s’annonce déjà périlleux. En cas d’échec, les décideurs feraient certainement appel à un pompier de service, pour éteindre le feu dans une maison lausannoise en mauvais état.


Lausanne – Vaduz 1-2 (0-2)

Buteurs: 13e Wieser 0-1 39e Dossou 0-2 79e Zeqiri 1-2

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