L’approche du sprint final se fait ressentir sur les pelouses vaudoises. Les opérations pour le maintien et la lutte pour les finales font maintenant rage. Tour d’horizon des rencontres qui marqueront à coup sûr cette journée de championnat.
2ème ligue, groupe 1, FC Venoge – FC Stade-Lausanne-Ouchy (Dimanche 5 mai, 14h30, Stade communal de Penthalaz
Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Le FC Venoge, après un début de second tour mitigé, enregistre aujourd’hui une très belle série de 6 matchs sans défaite. Mieux, les hommes d’Elio Da Mota ont remporté leurs 4 dernières rencontres, dont 3 à l’extérieur. Un joli bilan qui ravit naturellement le technicien du club de Penthalaz : « En hiver, c’est toujours compliqué, on n’a pas vraiment de terrain pour s’entraîner, on doit faire avec les moyens du bord et ça nous pénalise un peu. Entre ça, les blessés et les suspendus, on n’a pas été très constants à la reprise », reconnaît-il, avant de poursuivre: « Mais notre gros avantage, c’est qu’on a une équipe qui a très peu changé, le groupe n’a quasiment pas bougé. L’optique et l’attitude restent les mêmes, on est régulièrement plus de 20 à l’entraînement. C’est un vrai plaisir pour moi de sortir du travail et d’aller entraîner cette équipe ».
A l’agréable, se joint également l’utile, puisque les coéquipiers d’Albin Oyono n’ont encaissé qu’à 8 reprises ce printemps. Une solidité qui les place naturellement parmi toutes meilleures défenses du Canton. Au 3ème rang, pour être exact, juste derrière Racing Club Lausanne (16 buts encaissés) et Bosna Yverdon (19 buts encaissés). « J’ai pour habitude de dire qu’une équipe qui n’encaisse pas est toujours plus proche de gagner. On met donc l’accent sur le travail défensif à l’entraînement et nous avons aussi bien sûr des joueurs qui nous permettent d’être bons dans ce secteur. » Au point de, peut-être, rééditer l’exploit du premier tour où sa formation était allée s’imposer 0-2 à Samaranch face aux actuels leaders de ce groupe 1? « On avait été la seule équipe à les battre sur leur terrain cet automne, alors c’est sûr que ce sera un beau match, entre deux belles équipes. Maintenant , notre objectif numéro 1 est et a toujours été le maintien. On va prendre les 5 matchs qui nous restent les uns après les autres et se faire plaisir, c’est le plus important. » La revanche promet en tout cas d’être disputée, dimanche après-midi à Penthalaz.
3ème ligue, groupe 2, Villeneuve Sports – US Portugaise (Samedi 4 mai, 19h15, Stade de la Tronchenaz)
Arrivé cet hiver aux commandes de l’US Portugaise après un passage contrasté au FC Lonay, David Santos ne s’attendait certainement pas à être mêlé à la lutte pour le maintien. Pourtant, quelques semaines après le retour à la compétition, le constat est implacable: les Lusitaniens n’ont marqué que 3 petits points en 6 rencontres et se retrouvent aujourd’hui plus que jamais menacés. « Bien sûr, ces résultats sont très décevants. On avait pourtant fait une très bonne préparation, mais je pense qu’on a été un peu trop légers dans notre Mercato. On a bien eu quelques arrivées, comme Alison Mwanza qui m’a suivi depuis Lonay ou encore Dylan Rivas et Paulo Alves, qui sont venus de Lausanne Nord Academy. Mais on ne s’est pas suffisamment renforcés », se désole le jeune entraîneur.
Englués dans une spirale négative qui dure depuis leur dernier succès face à Yvorne le 24 mars (2-1), les pensionnaires de la Tuilière sont pourtant très loin d’être ridicules, même face aux équipes du haut de classement. En témoignent leurs courtes défaites face à Lausanne Nord Academy et Saint-Légier IB, sur la même marque de 2-1, chaque fois après avoir mené au score. « On fait de bonnes entames de match, on arrive à appliquer les consignes, nos premières mi-temps sont souvent intéressantes. Puis on revient mous en seconde période, on laisse des espaces, l’impact est moins bon. Le fait que nous soyons peu à l’entraînement joue aussi un rôle, l’état d’esprit n’est pas vraiment optimal » constate David Santos, le ton quelque peu fataliste.
L’officialisation par l’ACVF ce mercredi de faire passer le nombre de relégués de 3ème en 4ème à deux équipes par groupe redistribue grandement les cartes, dans ce groupe 2 où une seule équipe accompagnera Roche, déjà relégué administrativement. « Bien sûr c’est une bonne nouvelle, mais on est loin d’être soulagés. Notre objectif est plus que jamais le maintien, et la bataille sera encore plus rude. Ce match face à Villeneuve en devient d’autant plus important », termine David Santos. Important, le mot est faible, une victoire est, à ce stade, vitale pour l’US Portugaise à la Tronchenaz samedi soir.
4ème ligue, groupe 1 : FC Tolochenaz- FC Amical Saint-Prex III, Dimanche 5 mai, 11h00, Terrain de La Vogéaz
Si le FC Tolochenaz n’a que très rarement tutoyé les sommets de 4ème ligue, il est pourtant vrai que les pensionnaires de la Vogéaz sont en règle générale habitués à jouer la première partie du tableau. 3èmes en 2021/2022 puis solides 5èmes la saison passée, les Tolochinois totalisent chaque année plus de 30 points par saison. Seulement voilà, aujourd’hui, ils n’en ont engrangé que la moitié, 15 exactement. Les coéquipiers du capitaine Tiago Malta sont très en retard sur leurs temps de passage, en plus de vivre un printemps mouvementé en coulisses. « On m’a appelée un lundi soir pour me demander si je voulais bien reprendre la première équipe du club après le départ de Félix Van Buren », relate Audrey Riat, arrivée à la tête de « Tolo » il y a de cela environ deux semaines.
Celle qui co-entraîne également Yverdon Sport féminin, en binôme avec Arnaud Vialatte, vit donc sa première expérience à la tête d’une équipe d’actifs masculins, dans un contexte peu évident : « C’est dur, on ne va pas se le cacher. La transition a été un peu difficile à digérer, beaucoup de bons joueurs sont partis en fin de saison dernière, d’autres évoluent maintenant en +30, jugeant qu’ils avaient assez donné. En plus de cela, c’est difficile d’avoir du monde à l’entraînement. Mais je prends ça avec philosophie. Il y a beaucoup de jeunes et il faut rappeler que ce n’est pas du football d’élite. À Yverdon c’est tout l’inverse, on en est presque à devoir laisser des joueuses à la maison ».
Plus habituée à côtoyer le haut niveau, la nouvelle entraîneuse de Tolochenaz relativise : « Il y a des très bons joueurs, je le pense sincèrement, sinon je n’aurais jamais accepté ce défi. Mais ceux qui ont les capacités je les trouve éteints, ce qui est normal quand on enchaîne les défaites, sur des scores parfois sévères. Alors j’essaie de faire beaucoup de ballon durant les séances d’entraînement, pour tenter de leur redonner le plaisir de jouer et d’être ensemble. Je sens que depuis la semaine dernière, on est en train de mettre en place quelque chose. » Mais le temps presse pour « Tolo », et Audrey Riat, dont le papa Jacques et le frère Kevin sont tous deux membres du comité du club de la Côte depuis de nombreuses années, sait que l’opération maintien passera par un changement de mentalité : « Bien sûr, j’ai un peu de pression. J’ai été dans la situation que mes joueurs vivent, je sais ce que c’est. J’ai bon espoir que ce dimanche, le déclic se fasse. On sait que les adversaires et les arbitres ne vont pas nous aider donc on doit provoquer notre chance. On va tout donner, et on fera les comptes début juin. Si on doit descendre, on descendra la tête haute. »
Les Grenats ont d’ores et déjà rendez-vous avec leur destin, dimanche face à l’Amical Saint-Prex III, autre équipe en fâcheuse posture.
Rédacteur et photographe: Lucas Panchaud