Grâce à sa victoire sur Astana (3-1), le Lausanne-Sport peut entrevoir un affrontement de gala face au Besiktas en barrages de Conference League. Mais Peter Zeidler et ses hommes restent prudents. Il faudra aller au Kazakhstan pour gagner.
La superbe volée d’Ivan Basic, qui a réduit le score dans les dernières minutes de la rencontre, laisse un sentiment mitigé aux Lausannois. D’un côté, Peter Zeidler peut être satisfait de ce qu’ont proposé ses ouailles, jeudi soir, particulièrement sur le plan offensif. Son Lausanne-Sport se dessine de plus en plus nettement et son jeu offensif ravi ses supporters -une nouvelle fois présents en nombre à la Tuilière (9’008 spectateurs). « Si on nous avait dit qu’on gagnerait 3-1 avant le match, je pense qu’on aurait signé tout de suite. On est contents, mais ce goal, il nous reste en travers de la gorge », confiait Noë Dussenne.
Car force est de constater que le LS aurait aussi pu aborder son déplacement au Kazakhstan avec un brin plus d’assurance quant à ses chances de qualification. Si celles-ci restent en sa faveur après ce résultat positif, la réduction du score des visiteurs pourrait s’avérer cruciale. « Ce dernier but nous encourage pour la suite. Il nous motive », assurait l’entraîneur kazakh Grigoriy Babayan, qui restait toutefois insatisfait de la performance de son équipe. « On n’a pas pu mettre en œuvre sur le terrain tout ce qu’on avait préparé. On espère faire mieux à Astana pour mettre en pratique nos analyses. »

La menace de voir une formation kazakhe bien différente à la maison plane en effet sur le LS. Au niveau des joueurs alignés, d’abord, puisque ses deux meilleurs éléments offensifs -Nazmi Gripshi (meilleur buteur de son équipe avec neuf réalisations en 18 matchs de championnat) et Marin Tomasov (17 g/a en 18 rencontres)- ont débuté ce premier acte sur le banc. Une « surprise » pour Peter Zeidler et son staff. Il faudra aussi s’attendre à des ajustements dans l’approche tactique et l’engagement, qu’on a vus différents en seconde période et qui ont permis aux visiteurs de faire sauter le verrou. « Nos adversaires se sont créé des occasions, et je pense qu’au vu de l’entièreté du match ce résultat est juste », relativisait l’ancien entraîneur de Bochum.
« Si on attend derrière, on ne joue pas comme Lausanne »
Terminer le travail dans une semaine ne sera pas chose aisée. Le technicien allemand et ses joueurs en sont conscients et connaissent déjà leur plan. « On ne va pas y aller juste pour défendre. On doit jouer notre jeu, essayer de marquer et tout faire pour gagner. » Même discours du côté de Noë Dussenne, qui affirmait même que lui et ses coéquipiers se rendraient à Astana « pour les harceler, pas pour défendre. Il faudra aller les chercher haut, marquer et se faire plaisir. Il faut se dire que c’est 0-0, et que celui qui gagne se qualifie. On a vu qu’ils savaient se montrer dangereux, il faudra rester concentrés. »
Cette propension à l’offensive semble graduellement s’inscrire dans l’ADN lausannois. C’est en tous cas ce que sous-entendait Jamie Roche, anticipant lui aussi le match retour. « Notre force est d’avoir le ballon, jouer l’attaque et mettre de la pression sur l’adversaire. Si on se contente d’attendre derrière, on ne joue pas comme Lausanne. »

Besiktas en ligne de mire
Vainqueur 4-1 des Irlandais de St Patrick’s à Dublin, Besiktas sera très probablement le prochain adversaire que Lausanne ou Astana croisera sur sa route. Une affiche européenne comme en rêve le club vaudois depuis longtemps. « On aimerait revivre ces soirées européennes. Comme on dit, jamais deux sans trois. Ça serait incroyable, mais on n’y est pas encore », tempérait Peter Zeidler. Avant cela, le LS devra montrer qu’il a appris. Appris à garder les pieds sur terre pour éviter les mauvaises surprises en championnat, dimanche face à Zurich en premier lieu. « L’expérience à Thoune va nous servir. Nous serons mieux préparés », concluait l’homme au 4-4-2 en losange.
Texte : Mathieu Grandchamp
Photos : Maxime Gubler