L’ES Malley, un club en reconstruction

« Si à un moment donné on s’est découragés devant l’ampleur de la tâche? Non. Même dans les plus grandes séries de défaites, on savait pourquoi on bossait. On ne voulait pas lâcher, tout simplement. » Michel Roulier est le nouveau président de l’ES Malley, depuis un petit mois. Mais il n’est pas un inconnu au club, loin de là, puisqu’il a occupé pendant cinq ans l’indispensable mission de président du comité des juniors. Celui-ci a une certaine importance avec ses 550 jeunes portant les couleurs stelliennes, mais gérer un comité d’actifs et un comité juniors sont deux choses bien différentes. Pourtant, Michel Roulier et son équipe n’ont pas eu le trop choix à l’été 2012, lorsque Didier Mann a choisi de partir du club. Le changement a été brutal, la chute aussi.

Didier Mann s’en est allé en juin 2012

Est-il besoin de rappeler à quel point l’ES Malley était un club ambitieux avec l’ancien attaquant d’Yverdon Sport? Didier Mann avait mis les moyens pour faire de Malley un club de pointe en 1re ligue et les résultats ont été au rendez-vous. Chaque saison, les pensionnaires du Bois-Gentil étaient de sérieux candidats aux finales de promotion. Mais l’aventure a donc eu une fin, en juin 2012. « Tout a été très vite. Didier Mann nous a dit en mai qu’il partait et en juin, il était loin. » Fin du mécénat, fin de la grande vie et départ de tous les joueurs. Tout ceci est très logique. Si ces joueurs-là, de grande qualité, étaient à Malley, ce n’était pas pour les infrastructures ni le maillot, mais bien pour l’argent et la compétition.

Dardania s’est manifesté, sans succès

« A ce moment-là, on avait deux solutions. Soit on donnait le club à d’autres, soit on y allait avec les juniors et on se débrouillait avec les moyens du bord. » A d’autres? « Oui, Nuki John était intéressé à ce moment-là. Il voulait installer Dardania en 1re ligue, c’était le bon moyen pour y arriver ou en tout cas le plus rapide. Mais les seniors du club, très attachés à Malley, s’y sont opposés. Et moi aussi, d’ailleurs », explique Michel Roulier. Décision a donc été prise de placer les jeunes du club en 1re ligue Classic. S’en est suivie une année de galère, forcément, avec une seule victoire à la clé et une relégation inévitable au bout de la route.

Le mouvement juniors a été épargné par les problèmes

La I se retrouve donc en 2e ligue inter et douze mois plus tard, après une saison sans victoire, en 2e ligue. Mais deux bonnes nouvelles sont apparues durant la saison 2013-2014: la venue en cours de saison de Benoît Pythoud, qui avait auparavant dirigé Yverdon Sport en 1re ligue Promotion, et la confirmation que le mouvement juniors du club se portait bien. « Oui, là, rien à dire. Toutes les catégories d’âge sont restées compétitives et en bonne santé, on a pu travailler en parallèle à ce niveau-là. On a notamment réussi à créer l’école de foot LS-Malley, ce qui représente environ 100 garçons nés entre 2007 et 2009. » La I et ses deux ans quasiment sans gagner n’ont donc pas sapé le moral du reste du club, grâce aux efforts considérables du comité junior.

Enrayer la chute, oui, mais comment?

Mais il a bien fallu réagir, pourtant, la I restant la vitrine d’un club mythique. Michel Roulier, toujours: « On a réuni un peu tout le monde et on a décidé qu’il fallait trouver des moyens pour que cette spirale négative se stoppe. La volonté était claire: recréer un club sain avec des valeurs communes et en finir avec les relégations. » Quelques jalons sont alors posés en vue d’une plus grande collaboration entre les deux équipes d’actifs, les A et les B. Et là, bien sûr, Benoît Pythoud a son mot à dire: « Ce projet, j’y crois depuis le début. J’ai trouvé un club fantastique ici, avec des gens compétents. J’ai accepté de rester et d’aider à reconstruire ce club. » Passé par le Team Vaud, Benoît Pythoud est un homme attaché à la formation et l’ES Malley ne pouvait pas le laisser indifférent. « On a eu de la chance de l’avoir », résume en une phrase Michel Roulier.

Quatre départs seulement cet été

Dans la foulée de l’annonce de la volonté de Benoît Pythoud de rester à Malley, les joueurs ont également décidé de poursuivre l’aventure. La parole est à l’entraîneur de la I: « On a organisé une réunion avec les joueurs de la II, pour savoir lesquels aimeraient intégrer la I pour amener leur expérience aux jeunes joueurs qui la composent. Sept joueurs se sont proposés! Et à côté de cela, seuls quatre départs sont annoncés à la I… Tous les autres ont décidé de rester! Vous vous rendez compte? Après une victoire en deux ans, quasiment tout le monde est repartant. » A côté de cela, Benoît Pythoud active son réseau de Team Vaud et de jeunes prometteurs, mais pas forcément conservés par le Team (Daniel Kilinc, Agonis Ukehaxhaj…) décident de venir au Bois-Gentil. « L’effectif est donc un mélange de jeunes et de joueurs du club voulant s’investir pour sauver Malley », résume Pythoud.

Une bonne collaboration avec les autres clubs lausannois

Michel Roulier souligne lui la bonne collaboration avec les autres clubs lausannois, dont Stade-Lausanne. « On s’est mis d’accord, on ne va plus faire signer des jeunes d’un club à l’autre. En gros, on s’est séparé la ville. Tout ce qui est en dessous de la gare, c’est pour eux. Et en dessus, c’est pour nous », sourit Michel Roulier. La collaboration avec le LS, et notamment Joe Mirante, se passe extrêmement bien en ce qui concerne la pré-formation (MLS). L’idée est évidemment de permettre aux plus talentueux d’aller jouer au Team Vaud, ce qui relève de la logique la plus pure pour la progression des meilleurs.

D’autres bonnes nouvelles sont arrivées en parallèle, dont celle, indispensable, de l’aide financière. Un sponsor important est arrivé pour une longue durée et un autre a décidé de continuer l’aventure. De quoi assurer l’avenir de la section juniors en particulier.

2014-2015, la saison de l’ES Malley?

Alors, la saison à venir sera-t-elle celle du club du Bois-Gentil? « Je ne sais pas, on ne va pas peut-être aller jusque-là. Je préfère rester prudent, mais ce qui est sûr, c’est qu’on a de quoi faire, que ce soit en juniors ou en actifs », tempère Michel Roulier. La I visera une place dans le premier tiers du classement en 2e ligue (« Et on se réjouit beaucoup des derbys avec Concordia et, à titre personnel, je me réjouis de retrouver Orbe, d’où je viens », explique le président), tandis que la II essaiera de disputer les finales de 4e ligue avec l’idée de remonter en 3e ligue. « Ils n’en étaient pas forcément loin ces dernières années, mais il manquait un petit quelque chose à chaque fois. » Frédéric Fardel, fidèle parmi les fidèles, reste à son poste et aura donc la mission d’essayer d’amener cette II un cran plus haut.

Les A et les C auront l’objectif de monter en « inter »

Et comme à Malley, on parle toujours des juniors, l’idée sera de promouvoir les A en Coca-Cola League, tandis que les B (entraînés par Philippe Feller) auront l’objectif de se maintenir à ce niveau. Les C (entraînés par Jaouad Hammittou), eux, essaieront de monter en Coca-League et auront donc le même objectif que les A.

« Retrouver une certaine stabilité à tous les niveaux »

« On fera les comptes à la fin », sourit Michel Roulier, confiant, mais pas au point de le crier sur les toits. Malley est un club qui se reconstruit tranquillement, sans esbroufe, sans grands moyens, mais avec un potentiel inestimable: sa jeunesse. « Aujourd’hui, on doit retrouver une certaine stabilité à tous les niveaux, travailler avec les joueurs du club, mais aussi avec les gens qui ont envie de défendre les couleurs de ce club qui a une vraie histoire, un vrai passé », conclut Benoît Pythoud. Son objectif principal? « Permettre aux jeunes de progresser et de pouvoir jouer un jour dans la première équipe de leur club, l’ES Malley. Dans ce but précis, on va instaurer un tournus, afin que les joueurs des A, mais aussi des B inter, puissent venir s’entrainer, et pourquoi pas jouer, avec la I. Le but, il est clair: les mettre dans le bain du football des adultes et de les fidéliser au club. »

Un programme et des valeurs qui plaisent à Michel Roulier, conquis par la personnalité et les compétences de son entraîneur: « Il ne vient pas du club, mais il a tout compris. Il est la bonne personne à la bonne place, au bon moment. » L’ES Malley le sait, le retour vers les sommets n’est pas forcément pour demain, ni même après-demain. Mais le chemin à suivre est tracé. Et ça, déjà, c’est une victoire

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