« On a fait des bons matches amicaux et, oui, on y croit. On parle de maintien entre nous. Nos dix points de retard? C’est énorme, et on sait que ça va être dur. Mais bon, on a accepté ce défi, il faut le relever. Moi, si je suis venu ici, c’est pour jouer en 2e ligue inter, et pour montrer que j’ai ce niveau. On est plusieurs à penser ainsi. » Agonis Ukehaxhaj est né en 1996. L’histoire de l’ES Malley, il ne la connaît pas. « Mais je sais que c’est un club prestigieux. C’était une bonne équipe de 1re ligue il n’y a pas si longtemps. Mais aujourd’hui, je ne ressens pas de pression quant au nom ou à l’histoire. Je veux juste donner le meilleur de moi-même durant ce 2e tour. » Formé à Team Vaud, et joueur du FC Bex (2e ligue) durant le premier tour, Agonis est venu à Malley pour deux raisons. La première, c’est qu’il connaît bien Benoît Pythoud, qui a été son entraîneur à Team Vaud M16. La deuxième, c’est que Malley est en 2e ligue inter.
« Je veux rester ici, donc je veux qu’on se maintienne »
« Je ne m’en cache pas. Si Malley tombe, je serai sans doute ailleurs cet été. Je veux jouer à ce niveau ou plus haut. Mais je veux rester ici, donc je veux qu’on se maintienne », continue ce talent vaudois. Le maintien, un rêve impossible, non? « Non. J’aurai bientôt 18 ans, mais je sais déjà que c’est en équipe que l’on va réussir. Si chacun joue sa carte de son côté, on n’aura aucune chance. Mais je suis confiant. On se connaît tous depuis longtemps, et on a des qualités. Il faudra les montrer. Je sais que ça va vite en 2e ligue inter, et je sais qu’il y a d’excellentes équipes. L’idéal, ce serait de battre Renens samedi, pour avoir trois points de plus et prendre confiance. » L’ES Malley commence en effet son 2e tour par un derby au Censuy, samedi 8 mars à 17h30. La donne est simple: Malley a 10 points de retard sur son adversaire du jour et sur Vernier, premier non-relégable.
Benoît Pythoud: « J’ai dit que si c’était sérieux, je restais. Et j’ai vu que ça l’était »
Alors Benoît Pythoud, vos joueurs sont-ils trop optimistes? « Ils ont raison d’y croire. Mais j’ai aussi raison de vous dire que le maintien n’est pas un objectif réaliste aujourd’hui. Avec 10 points de retard, pour se sauver en 2e ligue inter, il faudrait un contingent composé d’anciens joueurs de Ligue Nationale… Là, l’équipe est très jeune. On construit l’avenir. » Avec des joueurs qui partiront cet été? « Pas tous. Agonis vous l’a dit, et il me l’a dit aussi. D’autres, si nous sommes en 2e ligue, iront jouer dans leur région. Mais une majorité veut s’inscrire dans un projet à long terme ici. Si je suis resté, c’est bien pour ça. » L’ancien entraîneur d’Yverdon Sport (1re ligue Promotion) a d’ailleurs hésité à s’en aller cet hiver, lui qui était, à la base, venu pour assurer l’intérim en novembre. « On a eu une séance, où j’ai dit que si c’était sérieux, je restais. Et j’ai vu que ça l’était, dans les paroles et dans les actes. »
Un comité qui ne lâche rien et s’investit. Non, Malley n’est pas mort
Les actes? « Les gens se donnent à 250% ici! On a des gens formidables qui s’investissent, et ça m’a convaincu de rester. Je pourrais tous vous les citer, mais notre président juniors, Michel Roulier, est une personne formidable. Notre responsable matériel, José Fernandez, est tout le temps là, à chercher et à trouver des solutions. Ils se donnent corps et âme pour ce club. Je pourrais tous vous les citer, y compris Frédéric Fardel, l’entraîneur de la II. Je ne vais pas en citer plus, pour ne froisser personne, mais tous sont à remercier. C’est un club formidable et je peux vous dire que des clubs de 1re ligue n’ont pas toutes ces personnes qui gravitent autour. Cet hiver, on s’est dit qu’on ne pouvait pas laisser tomber Malley comme ça, sans se battre pour l’honneur de ce club », continue Benoît Pythoud.
« On repart sur de bonnes bases »
L’ES Malley est donc bien vivante, et reconstruit gentiment son secteur actifs. La section juniors a toujours été florissante, et cela n’a jamais été mis en cause, même au plus fort de la crise des actifs. Mais les jeunes, clairement, n’avaient pas le niveau de la 1re ligue l’an dernier, ni de la 2e ligue inter au premier tour. « Mais on repart sur des bonnes bases. On a gardé les juniors du club, et c’est avec eux qu’on va reconstruire, accompagnés des joueurs de Team Vaud que j’ai fait venir et qui, eux, iront sûrement voir ailleurs si on ne se maintient pas », conclut l’entraîneur stelllien.
Daniele Kilinc s’est gravement blessé, mais Yohan Dupont arrive
Alors, cet ES Malley 2014 a-t-il le niveau pour enfin remporter sa première victoire, voire pour se rapprocher de la barre? Premier élément de la réponse ce samedi face à un FC Renens lui aussi en reconstruction. Benoît Pythoud, toujours: « Ce qui m’embête, c’est que nous avons perdu Daniele Kilinc, sur lequel je comptais beaucoup. Il était prêté par Team Vaud M21 et s’est fracturé la malléole externe en amical. Mais la bonne nouvelle, c’est que nous accueillons Yohan Dupont, ancien joueur de Bulle et Montreux. Il va nous aider défensivement, c’est une très bonne recrue. Lui aussi est là durant ce 2e tour pour se relancer. » Malley ne lâche rien, et c’est déjà une bonne nouvelle.