Mario D’Alessandro est à la recherche d’un nouveau défi

Le FC La Sallaz a accédé à la 2e ligue en juin 2009, et n’en est jamais descendu. Cette année, encore, il a fallu batailler quasiment jusqu’à la fin pour s’en sortir, mais le pari a été réussi. Une immense partie du mérite revient à un homme, Mario D’Alessandro. Arrivé de Pully, où il a officié après avoir occupé un poste au sein de la section juniors du Lausanne-Sport, cet entraîneur extrêmement apprécié de ses joueurs a décidé de s’en aller. Il quitte donc La Sallaz sur un nouveau sauvetage, fier de ses jeunes joueurs et de leur progression.

Comme il l’explique dans cet entretien, il ne sait pas encore de quoi son avenir sera fait. Mais le club qui aura la bonne idée de l’engager pourra compter sur un technicien apte à faire progresser son équipe, et à lui faire pratiquer un beau football, toujours avec fair-play. Et le tout, sans jamais être relégué. Entretien avec un grand entraîneur.

Mario D’Alessandro, pourquoi prendre cette décision?

Oh, ce n’est pas tout à fait nouveau… J’ai effectué ce choix au mois de décembre, et l’ai communiqué aux joueurs et au nouveau comité au mois de mars. Après quatre ans avec la première équipe, et une année avec les A Inter, il était temps pour moi de mettre un terme à mon aventure avec La Sallaz. Je n’ai pas encore le syndrôme Ferguson (sourire).

On insiste un petit peu, mais pourquoi? Vous êtes apprécié de vos joueurs, vous les faites progresser…

Merci (sourire), mais je pense qu’ils ont besoin de voir autre chose, après quatre ans. Et le club aussi, vous savez. Quant à moi, je pense qu’un entraîneur doit également aller voir autre chose pour progresser. Nous sommes arrivés à la fin d’un cycle ici, tant le club que moi.

Avez-vous signé ailleurs?

Non, pas pour l’instant. J’ai bien reçu quelques propositions, mais rien qui me satisfasse vraiment. J’aimerais continuer à entraîner, c’est sûr, mais en tout cas en 2e ligue. C’est peut-être un peu tard pour la saison prochaine, je ne sais pas si tous les clubs ont déjà trouvé… J’attends encore un peu, mais sinon, je prendrais quelques mois sabbatiques.

Seriez-vous prêt à entraîner avec un autre technicien? Cela se fait de plus en plus…

Ce n’est pas impossible. Je suis ouvert à tout. Mais vous savez, si mon téléphone ne sonne pas, je n’en ferai pas un drame. Nous avons joué le maintien chaque année depuis quatre ans. Il faut se rappeler d’où vient ce FC La Sallaz. On se maintient chaque année, avec une équipe composée de joueurs du club. Il y a beaucoup de pression, c’est usant. Nous avons effectué beaucoup de travail ici, c’était intensif.

Oui, mais les résultats ont été au rendez-vous. Vous avez chaque année réussi à vous maintenir! Alors certes, sans intégrer le haut du tableau, mais tout de même, avez-vous noté une progression, saison après saison?

Je crois, oui. Cette année, comme souvent, le premier tour nous a embêtés. Nous avons une structure relativement légère, ici à La Sallaz. A la reprise le 15 juillet, il n’y a de loin pas tout le monde… Cette saison, j’ai dû attendre la fin septembre pour avoir mon équipe au complet! Le deuxième tour, c’est plus simple. On travaille depuis début janvier, et on est prêts plus vite. Du coup, on réalise de bien meilleurs matches retours.

A quoi est-ce dû? Aux vacances?

Oui, la préparation d’été est toujours plus compliquée à La Sallaz. Les jeunes ont perdu, pour la plupart, l’esprit de sacrifice. Je le leur ai dit. Lorsque vous êtes plus âgé, plus expérimenté, vous savez comment faire pour être prêt au bon moment, quand le championnat démarre. Vous vous connaissez mieux. Les jeunes, eux, ne le savent pas. Alors d’accord, ils sont prêts plus vite, mais le travail, il faut le faire! Il faut un mois et demi de préparation pour être bon. En hiver, à la fin février, c’est déjà réglé, on peut commencer le championnat! C’est pour cela qu’on est meilleurs au printemps, rien d’autre.

Le nom de votre successeur est-il déjà connu?

Non, mais le nouveau comité l’annoncera ces tout prochains jours, en priorité aux joueurs.

Vous expliquez qu’il est usant de jouer le maintien chaque année, mais votre équipe progresse, non? On a senti une plus grande maîtrise cette année, est-ce correct?

Je trouve que l’on progresse, oui. Cela peut être perçu comme une fierté, ou en tous les cas comme une satisfaction. Il y a une progression individuelle, dans le cadre collectif, oui. Un jeune de chez nous comme Benoît Tabin a pu toucher la 1re ligue, à Echallens. Cela me fait plaisir, bien sûr. D’autres sont approchés par des équipes de 2e inter, et pourraient y aller dès cet été. Je peux dire sans crainte que chaque joueur a franchi un palier chaque saison. Ils ont progressé, mais dans le collectif.

Quel est votre meilleur souvenir de ces quatre dernières années?

Outre l’aspect global, tous ce dont nous venons de parler, un moment fort restera le dernier match. Les joueurs qui m’ont fait une haie d’honneur… C’était une belle émotion.

On vous sent attaché à ce club… Ne vous verriez-vous pas rester dans un rôle plus en retrait, en attendant une autre proposition, ailleurs?

Non, cela ne m’intéresse pas. J’aime poser mes assiettes avant l’entraînement, j’aime être sur le terrain, j’aime souffrir avec les gars. Je ne me vois pas dans l’encadrement. On me l’a proposé, mais ce n’est pas pour moi.

Comment vous définiriez-vous? Etes-vous un entraîneur proche de vos joueurs? De leurs problèmes?

Oui, vraiment. Le joueur est toujours au centre de mes préoccupations. Peut-être même que je suis trop proche de mon groupe, parfois. Je me suis posé cette question.

Comment cela?

Vous savez, en étant parfois trop paternaliste, cela peut pousser à devenir moins exigeant. En quatre ans avec un groupe, des liens se créent forcément. Est-ce une bonne chose? Peut-être… mais peut-être pas. A un moment donné, il faut savoir faire le pas de retrait. Je le fais aujourd’hui.

Allez-vous retourner voir cette équipe de La Sallaz, pour laquelle vous vous êtes tellement investi?

Oui, par la force des choses, je serai amené à aller regarder les matches… Ce sera toujours un peu spécial pour moi, ici.

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