« J’aurais volontiers fait une saison de plus… » Mario Fontana n’est pas d’excellente humeur ces jours, mais refuse de polémiquer. La raison de sa déception? Le fait que son mandat à la tête de Pully n’ait pas été renouvelé. « J’ai connu tellement de bons moments ici que je n’ai vraiment pas envie de partir en mauvais termes. Ce que je pense, je le garde pour moi et ce que je dis reste dans le vestiaire », continue-t-il. C’est sûr, il aurait préféré une autre fin, après plus de douze ans passés à la Rochettaz. « Et même 22 ou 23 ans si l’on compte le premier passage », souffle-t-il.
Cinq matches pour terminer en beauté
Car oui, Mario Fontana et Pully, c’est fini. Ou plutôt, ça le sera à la fin du championnat, dans trois semaines. La nouvelle lui a été annoncée par le directeur sportif Philippe Favre jeudi dernier, en face, et les quelques jours suivants ont été difficiles pour tout le monde. « Je ne vous cache pas que c’est compliqué depuis jeudi », continue l’entraîneur de Pully. Il lui reste cinq matches pour terminer en beauté et prendre congé d’une équipe qui l’apprécie, lui qui a tout connu avec elle. Les plus beaux souvenirs? Le match de Coupe de Suisse contre Aarau en 2012 (1-4 après une belle résistance), la victoire en Coupe vaudoise quelques semaines plus tôt face à Dardania (4-1 après prolongations) et les finales de promotion en 2e ligue inter, bien sûr. Tous ces souvenirs-là lui appartiennent.
Philippe Favre: « Bien sûr que ça me fait mal »
Philippe Favre, lui, avoue avoir eu de la peine à annoncer cette décision à son ami: « Je n’ai pas dormi la nuit d’avant, ni celle d’après. Bien sûr que ça me fait mal. Mario, avant d’être l’entraîneur de notre première équipe, est un ami. Il a tout connu ici et il a même été mon entraîneur en juniors A… Il est fâché, je le sais, et j’en suis déçu. J’espère simplement que le temps arrivera à réconcilier tout le monde et qu’on pourra retrouver une relation saine et amicale. Le timing de la décision? On a attendu la demi-finale de la Coupe vaudoise face à Pied du Jura pour que je l’annonce à Mario, pour ne pas déstabiliser l’équipe ou le staff avant ce rendez-vous important. Personne n’était au courant. Même mon fils, Yannick, le capitaine de l’équipe, a été surpris quand il l’a appris. » Voilà pour l’affectif.
Un plan sur trois à cinq ans avec les juniors
Reste la question centrale: pourquoi le mandat de Mario Fontana n’a-t-il pas été reconduit? « La première chose, et j’insiste, c’est que nous n’avons aucun grief à formuler à son encontre. Les résultats sont bons, même si on ne fera pas les finales. Il n’avait pas de pression à ce niveau-là. L’ambiance dans l’équipe est excellente et c’est aussi grâce à lui. » Bref, le tableau est idyllique. Alors, pourquoi? « La vérité, c’est que Pully va évoluer ces prochaines années. Le président Alain Cordey a annoncé son départ et on a trouvé un accord avec Lutry pour les juniors. Nous avons des C Inter et des B Inter. Eux ont des A Inter. Nous allons mettre nos forces en commun pour devenir encore plus performants et notre volonté est de mettre sur pied un plan allant de trois à cinq ans pour intégrer ces juniors. Bien sûr qu’on aurait pu partir encore une saison avec Mario, mais on ne se voyait pas, je vous le dis honnêtement, repartir pour trois ou cinq ans avec lui dans cette optique. »
Mario D’Alessandro prend le relais
Le successeur de Mario Fontana? Il s’agit de Mario D’Alessandro, entraîneur de la IIB depuis l’été dernier. L’ancien technicien de La Sallaz et d’Echallens II aura donc pour mission d’intégrer ces jeunes, un travail qui lui plaît, tout en maintenant Pully à un niveau de compétitivité adéquat.
Mario Fontana, désormais disponible
Mario Fontana l’a dit: une saison de plus, il l’aurait faite. Trois ou cinq, pas forcément. De ce point de vue-là, la décision apparaît logique, mais il est sûr qu’émotionnellement, elle fait mal. « La manière m’a déplu, oui », concède encore Mario Fontana, qui a envie de rebondir dès cet été. « J’ai été mis au courant jeudi dernier, donc quasiment au milieu du mois de mai. C’est court pour retrouver quelque chose. Et je ne me vois pas appeler un autre club pour prendre la place d’un entraîneur. Impossible de raisonner comme cela. Alors, j’attends et maintenant que tout le monde est au courant, j’attends le téléphone d’un club qui serait intéressé par mon profil et par le travail que j’ai fait à Pully. Oui, je suis disponible, mais je prendrais le temps d’étudier les éventuelles propositions, je ne me précipiterai pas. »
Une décision douloureuse, mais irréversible
Mario Fontana, à la retraite depuis une année, ne fera pas de CV. Mais il aurait pu y mettre Philippe Favre comme référence, tant celui-ci ne tarit pas d’éloges à son sujet. Pully a dû prendre une décision, et son directeur sportif a dû l’annoncer. Elle est douloureuse, mais elle est irréversible. On le redit, car on ne pensait pas écrire ces lignes un jour, mais, oui, Mario Fontana et Pully, c’est fini.
