Photos: T.Guillemin
« Bien sûr que Nyon va gagner dimanche! On rejoue trois jours après contre Köniz en championnat, mais le plus important pour moi, c’est la Coupe. Passer un tour, c’est important. » Matteo a 12 ans et est un fervent supporter du Stade Nyonnais, depuis les années de Challenge League. La relégation, à l’été 2012, n’a pas entamé sa passion pour le club de Colovray: à chaque match à domicile le week-end, il est là, applaudissant ses joueurs préférés. A peine rentré à la maison, il inscrit le résultat sur la porte de sa chambre, où est affiché l’effectif complet du Stade Nyonnais, ainsi que le calendrier de la saison.
Première surprise, la défaite à Rapperswil du week-end dernier n’est pas encore inscrite. Un oubli? « Il va l’écrire, mais pour les défaites, il a un peu plus de mal », sourit sa maman…
Micky, le papa, est un tifoso du FC Lugano « converti » au Stade Nyonnais
Matteo a été amené au stade la première fois par son papa, Micky, vrai Tessinois passionné de football. « Je suis pour Lugano, mais en arrivant à Nyon, c’était normal de soutenir le Stade, non? J’ai amené Matteo et il a tout de suite apprécié », explique le papa, qui accompagne son fils à chaque match et espère voir grandir le nombre de spectateurs très vite à Colovray. « Il faut qu’on fasse des efforts, tous! Cette équipe le mérite. Nous sommes environ 300 au match. Il faut que chaque personne en amène une autre et ainsi de suite. Le monde amène le monde. » Matteo est d’accord, mais souligne que le fait que le stade soit en dehors de la ville peut freiner quelques personnes à venir. Dimanche, en tout cas, face à Köniz, il sera fidèle au poste, comme toujours, encourageant les Jaune et Noir pour aller chercher la victoire.
Il donnera le coup d’envoi dimanche
Matteo aura même son petit moment de gloire, puisqu’il donnera le coup d’envoi du match. Une sacrée émotion, dont il se réjouit déjà. « Mais ça ne va pas abîmer le terrain, de venir dessus avec ma chaise? », s’inquiète-t-il, étant vite rassuré par son papa et Sébastien Gormond. Car le capitaine du Stade Nyonnais a tenu à venir rendre visite à Matteo cette semaine, pour la plus grande joie du jeune supporter, touché, comme le papa, par cette marque d’attention. « Matteo, c’est un supporter génial. Il est tout le temps là, on le voit nous encourager. Pour nous, les joueurs, c’est super de savoir qu’on peut compter sur lui », explique le milieu de couloir stadiste, qui a promis un maillot au jeune fan cette saison. « Et celui de Mergim Ferati aussi? », a tenté Matteo, qui a évidemment ses joueurs préférés. « On va voir ce qu’on peut faire. Tu sais, Yéyé, notre intendant, n’est pas facile », rigole Sébastien, qui a promis de tenter le maximum.
Un magnifique stade aux couleurs de ses équipes préférées
Car Matteo est un vrai fan, déjà par sa présence à Colovray, bien sûr, mais en ayant également tout ce qu’il faut à la maison pour occuper les jours sans matches. Les chapeaux de roues de sa chaise? Il les a lui-même créés, en découpant le logo de son club de coeur sur un carton. Et il a construit un magnifique stade en Lego, à moitié jaune et noir et à moitié… rouge et bleu. Pourquoi ces deux couleurs? Car Matteo, « en vrai », est pour le Stade Nyonnais. Mais devant sa télévision, il soutient le FC Bâle.
Aimerait-il alors que les deux clubs se rencontrent au tour suivant de la Coupe de Suisse? La réponse est immédiate: « Non, je n’aimerais pas du tout! Je suis pour l’un et pour l’autre, je ne veux pas qu’ils se rencontrent. » Lorsque Lugano et Nyon étaient en Challenge League, son papa l’avait emmené au Cornaredo, profitant des vacances passées en famille au Tessin. « Il n’avait pas du tout apprécié et avait même demandé à partir à la mi-temps », se souvient Micky, fervent tifoso du FCL. Matteo, voyant que son père était pour Lugano autant que pour Nyon, n’avait pas su choisir non plus. Face à Köniz, c’est clair, il sera pour Nyon et uniquement pour Nyon.
Les matches en semaine, trop tard pour être en forme à l’école le lendemain
S’il va vibrer dimanche en Coupe, il n’est pas sûr de revenir en championnat mercredi. Pourquoi? La réponse est claire: « Il y école le jeudi matin. A 7h45, il faut y être, et en forme. Le match finit trop tard mercredi, donc je pense que je ne vais pas y aller. C’est comme pour les matches de Bâle en Champions League, ça commence à 20h45, je ne peux pas tout regarder. » Ce sera pour dans quelques années, c’est sûr.
Au fait, ses moments préférés depuis qu’il est supporter? Le match fou face au Mont (2-2) avec les deux buts d’Hugo Fargues dans les dernières minutes, est évoqué, mais Matteo répond plus globalement: « Toutes les victoires me plaisent et sont des bons souvenirs. Je ne peux pas en choisir une. Sinon, un très bon souvenir, c’est quand j’ai pu manger avec toute l’équipe au barbecue de fin de saison dernière. » La visite de Sébastien Gormond cette semaine sera elle aussi en bonne place dans le rayon des bons souvenirs, c’est sûr.
Sébastien Gormond: « Cette saison, on joue vraiment bien »
L’ancien joueur du Mans, arrivé il y a trois saisons à Colovray, est admiratif du soutien du jeune garçon. « Il connaît tous les résultats, se rappelle de tout. Ce serait super si on pouvait lui offrir la victoire contre Köniz dimanche. On y croit! Les Bernois viennent de nous repasser devant au classement, mais ce n’est peut-être pas plus mal… On peut les battre, grâce à notre qualité de jeu. Cette saison, on joue vraiment bien, je trouve. » Matteo, lui, voit une autre raison et l’a soufflée au capitaine du Stade: « Vous êtes solidaires, c’est aussi pour ça que je vous aime. Vous vous battez toujours sur le terrain et j’apprécie cela. » Que Nyon gagne ou perde dimanche, une chose est sûre: Matteo sera là pour applaudir son équipe préférée.
Grasshoppers au tour suivant?
Au fait, qui aimerait-il au tour suivant, Bâle étant évidemment exclu de la question? « Je ne sais pas… Je cherche… » Son père vient à la rescousse. « Grasshoppers, non? Ils nous ont battu l’an dernier, on veut la revanche! » Matteo réfléchit et acquiesce: « Oui, Grasshoppers, c’est bien. » Puis, s’adressant à Sébastien Gormond: « Mais cette fois, on ne lâche pas le match quand on l’a bien en mains, d’accord? » Message reçu.
