«Je n’ai lâché personne, que ce soit clair»

Jean-Paul Lamon pourrait écrire un livre sur ce qu’il a vécu en 17 ans à Bursins. « Et un gros, pas un machin de trois pages », sourit-il. Lui qui était là avant la fusion avec Rolle et Perroy a mené la première équipe pendant toutes ces années sans jamais dévier de son cap. Une tronche, une vraie, avec ses convictions et sa sensibilité, même pas dissimulée. Après le sauvetage miraculeux face à Concordia (lire ici), il nous avait avoué de suite être resté « comme un gosse à pleurer sur le banc pendant deux heures », touché par le nombre de messages reçus une fois la nouvelle du maintien connue. « Ils m’ont tous écrit. Ceux que j’aime bien, ceux que j’aime un peu moins, ceux qui sont sincères et ceux qui croient l’être », commentait-il en fin connaisseur du monde du football régional.

« Si on est là, autant vivre le truc à fond, non? »

La première fois qu’on l’a vu, on a adoré le personnage tout de suite. Une branlée aux arbitres, mais juste pour rigoler, avec la pointe de mauvaise foi qui suffit, lui qui a une excellente vue quand il s’agit de voir si un attaquant adverse est hors-jeu, mais qui redevient un peu myope quand les siens s’échappent deux mètres derrière la défense. On a adoré cette grande gueule qui sait instantanément revenir sur terre et rigoler, conscient que tout cela, au fond, n’est que la sixième division du football suisse. « Mais si on est là, autant vivre le truc à fond, non? », nous a-t-il dit une fois et on partage ce constat de la première à la dernière lettre.

« Je me suis impliqué comme personne »

Alors oui, Jean-Paul Lamon a mille choses à écrire sur son départ de Bursins-Rolle-Perroy, acté il y a deux jours. Mais il ne les dira pas. Pas tout de suite. Pas là, par voie de presse. Ceux qui ont dû se prendre un soufflet l’ont pris en face de la part du Valaisan. Ils n’ont pas besoin de le relire dans un article. « Il y a une chose que vos lecteurs doivent savoir, quand même, c’est que je n’ai lâché personne. Et ça, j’y tiens. » En clair? « Ce club, j’y suis resté 17 ans. Il y a eu toutes les merdes possibles, mais j’étais là du début à la fin. J’ai aidé les gars, je me suis impliqué comme personne, j’ai bu toutes les bouteilles qu’on pouvait boire à la buvette et j’ai fait toutes les phrases qu’on pouvait faire. Alors, aujourd’hui, celui qui pense que j’ai lâché, qu’il vienne me le dire en face et il comprendra qu’il s’est trompé. Parce qu’à celui qui vient me parler, je vais lui dire ce qui se passe. »

Sa définition « d’un commun accord »

C’est lui, pourtant, qui a annoncé son départ d’un commun accord. « Oui, et? » Et c’est donc lui qui part, non? Un silence se fait. Il reprend. « Je vais vous expliquer ma définition d’un commun accord. Je ne voulais pas continuer. Mais si je voulais continuer, on ne me laissait pas continuer. C’est clair comme ça? » Ca l’est. Après 17 ans, l’histoire de Jean-Paul Lamon à Bursins est finie. Elle a été belle, intense, orageuse, tempêtueuse, pleine d’émotion, et elle s’est terminée sur ce sauvetage incroyable, lequel résume finalement assez bien le passage de « JPL ». Simplement un homme qui aime le football et les gens.

Assistant de Patrick Duval à Terre Sainte

Son aventure personnelle va donc continuer du côté de l’US Terre Sainte, dans un rôle d’assistant qui lui convient bien aujourd’hui. Il retrouve ainsi l’USTS, un club qu’il connaît par coeur. « Je vais travailler avec Patrick Duval et c’est parfait. Je serai moins en première ligne qu’aujourd’hui, ça va me permettre de me détendre un peu. A force de prendre des flèches, on se raidit, vous comprenez… » Bertrand Paccani, l’adjoint de Patrick Duval, va lui prendre la II en 2e ligue, que laisse Adriano Zacchei, parti en beauté sur la victoire en Coupe vaudoise. Carmine Mirra, l’adjoint de Jean-Paul Lamon au BRP, va lui aussi intégrer l’USTS dans un rôle encore à définir. Une dernière chose? Aux Rojalets, le Valaisan va retrouver son frère Ferdy, qui entraînera les gardiens. Il y aura des rires, c’est sûr.

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