Le nouveau boss du MS s'appelle Pierre Cheminade

Si on devait garder une seule personne qui connaisse le football dans ce canton? On hésiterait un moment, bien sûr, on sortirait quelques noms, mais au final, sûr et certain que celui d’Alain Baré soit dans les derniers. Cet homme-là sent le football comme peu de monde ici et parler avec lui, même cinq minutes, est plus enrichissant qu’en écouter d’autres pendant deux heures. Quand le buteur de l’Olympique Lyonnais parle, on a tendance à se taire et à emmagasiner. Alors, cet hiver, quand on s’est rendu à Montreux pour un match de préparation, on l’a écouté nous parler de son équipe pour le printemps. Le MS faisait partie du fameux carré d’as du groupe 1 de 2e ligue (avec LUC-Dorigny, Forward Morges et Genolier-Begnins) et semblait donc avoir 50% de chances d’accéder aux finales.
Le résultat final, tout le monde le connaît: la quatrième place et une année de perdue dans l’opération « remontée en 2e ligue inter ». Et on en est aujourd’hui convaincu: Alain Baré savait que cela allait se passer ainsi. Il ne l’a bien sûr pas dit, pas comme ça, et pas à un journaliste. Mais une petite phrase, quand même, nous est revenue à la mémoire récemment. Au coeur de l’hiver, le président nous a dit exactement: « On ne va pas trop s’exciter non plus… Si ça se trouve, dans deux semaines, on sera en vacances. » Vu comme il nous a regardé à ce moment-là, il savait, c’est sûr.

Un président qui assume ses erreurs

Alors, il y a quelques jours, on lui a rappelé cette scène et ses mots. Il a commencé par sourire, Alain Baré, avant de lâcher: « Bon, je me suis trompé, quand même. C’étaient pas deux semaines, mais trois! » Mais il avait tout compris, quand même, et savait avant tout le monde que son équipe était trop fragile pour aller chercher la promotion. Cet homme-là, d’ailleurs, assume ses erreurs, lui qui a pris sur lui la relégation en 2e ligue à l’été 2015. Mais ce printemps 2016, il ne s’est pas trop excité, pour reprendre ses mots, préférant déjà préparer la saison 2016/2017.

Une année avec Alain Baré, une expérience très formatrice

Bien sûr, il n’a pas pu s’empêcher de reprendre l’équipe en main, lui qui a toujours assumé ne pas être un président de bureau, mais bel et bien un président de terrain. Il voit tellement tout, il analyse tellement vite et bien que cela le ronge de voir que son MS pourrait y arriver, mais n’y arrive pas. Alors, fatalement, en cours de match ou en cours de saison, il s’invite à l’entraînement, dans les vestiaires et sur le banc. Cela peut être déstabilisant pour un entraîneur, mais comme il le dit souvent, si avoir à ses côtés quelqu’un qui aime le football perturbe un technicien, il vaut mieux changer de métier, peut-être. Cédric Faivre, pour sa première expérience comme entraîneur, a donc passé une année extrêmement formatrice, lui qui assumait ce rôle avec le plus expérimenté Daniel De Nardis.

A tout moment, le président peut reprendre l’équipe en main

Il faut rendre hommage à ces deux hommes, d’ailleurs. Nous, on voit Alain Baré une fois de temps en temps et on est toujours heureux de passer du temps avec lui et de se faire enseigner le football. Mais on imagine bien qu’au quotidien, cela doit être un peu plus prenant. Ce n’est pas qu’il met la pression chaque jour, non. Il laisse bosser le staff et les joueurs. Mais il y a quand même toujours ce sentiment bien présent qui rôde: à tout moment, il peut reprendre l’équipe en main. Daniel De Nardis et Cédric Faivre le connaissent bien et apprécient leur président. Ils savent aussi que tout ce qu’il fait, il le fait dans l’intérêt de son club et que le patron, c’est lui, mais le deuxième nommé, qui a une carrière à construire, a décidé de s’affranchir un peu de son président.

Cédric Faivre, une vraie carrière de footballeur

Cédric Faivre a donc décidé de partir du MS, à 35 ans. Il ne s’en cache pas et il l’a dit à Alain Baré: pas question de passer toute sa carrière sous son aile, au risque d’être lié à vie à son président, en tout cas dans l’esprit des gens. Il a voulu aller se construire ailleurs, lui qui a une vraie carrière de footballeur derrière lui. Le Doubiste déteste qu’on parle de lui, donc il est prié de sauter ce paragraphe, car on va quand même souligner une fois par où il est passé. Son parcours? Formé à Sochaux, où il a joué en Ligue 1, il est passé par le Gazélec Ajaccio et Troyes, notamment. Au total, il a une dizaine de matches de L1 dans les pattes, ce qui n’est pas donné à tout le monde, de loin. Plus important encore, il a laissé une excellente image de lui partout où il est passé. Discret, humble, ce gros travailleur a toujours fait le boulot mieux qu’on le lui demandait, en faisant bien moins de bruit que d’autres.
International français M19, il a découvert la Suisse voilà cinq ans, à Monthey et à Stade-Lausanne-Ouchy. Joueur ultra-élégant, avec un gros caractère, il n’a malheureusement pas été épargné par les blessures et la Suisse n’a pas eu la chance de voir le meilleur de lui en tant que joueur. Dommage, mais la bonne nouvelle est qu’il a décidé de rester en Suisse et d’y progresser comme entraîneur.
 

Fc Chêne Aubonne vs Fc Montreux Sports 0-2
Cédric Faivre

 

Encore une année sur le terrain avant de se lancer vraiment dans sa nouvelle carrière

Ce ne sera donc pas à Montreux, lui qui vient de s’engager à Monthey. Ce n’était pas sa priorité: il aurait préféré trouver une équipe de jeunes talentueux, ou une première équipe en 2e ligue inter ou en 2e ligue. Ce sera pour l’été prochain, sûrement, car il va à Monthey en tant que joueur. Si son corps le laisse tranquille, ce qu’on lui souhaite ardemment, alors le club valaisan a fait la bonne affaire de cet été. Sinon? Il aura plus de temps pour se préparer à reprendre une équipe de jeunes talents, sa priorité absolue.

Daniel De Nardis reste fidèle au MS

Montreux va donc devoir reconstruire sans lui et Alain Baré n’a pas hésité longtemps: place à Pierre Cheminade. Le président n’est pas adepte du tout des grands théoriciens, de ceux qui sont diplômés en tout mais experts en rien, comme il le dit souvent. Aux docteurs du football, il préfère les joueurs et ce n’est pas un hasard de le voir confier sa première équipe à un homme de terrain, encore. Pierre Cheminade, donc. 36 ans, ancien joueur de Troyes lui aussi. Le Français a déjà une expérience d’entraîneur-joueur, à Portalban/Gletterens. Il est lui aussi en phase d’apprentissage et va continuer à jouer cette année. Daniel De Nardis est de toute façon encore là, dans ce rôle de co-entraîneur, d’adjoint ou d’assistant (lui-même n’arrive pas à le définir) qui lui convient bien. Voilà donc le duo chargé d’amener Montreux aux finales de promotion à l’été 2017.

Trois renforts déjà annoncés

Le groupe devrait rester assez stable pour ce qui est des titulaires. Il y aura quand même des changements, bien sûr, et trois arrivées sont déjà effectives. L’attaquant Bashkim Sukaj et le milieu de terrain Cyril Barnabo arrivent de Bulle, tandis que le latéral Adelino Silva, que Pierre Cheminade, a connu à Portalban, s’est également engagé.
 
Fc Chêne Aubonne vs Fc Montreux Sports 0-2

Daniel De Nardis

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