Pablo Soutullo et La Sarraz, une belle histoire en marche ?

Pablo Soutullo et le FC La Sarraz-Eclépens se sont trouvés, et l’association semble déjà prometteuse. Le nouvel homme fort d’En Gravey et David Geijo reviennent sur ce changement, qui se veut dans la continuité des bonnes performances obtenues sous Julien Marendaz. Sans oublier l’attachement aux valeurs du club.

Le départ surprise de Julien Marendaz

En terminant 12e avec 13 points d’avance sur la barre, le FC La Sarraz-Eclépens sort de ce qui est sûrement sa meilleure saison depuis son retour en 1re ligue, en 2021. Pourtant, c’est avec un nouveau technicien à sa barre que le club aborde cette cinquième saison consécutive à ce niveau, dans lequel il semble désormais bien installé.

« Le départ de Julien [Marendaz] s’est fait durant la dernière semaine du championnat. Ce n’était pas prévu, explique David Geijo, directeur sportif. On avait au contraire déjà commencé à préparer la suite, car le boulot fourni par Julien était de qualité. Mais il a eu l’opportunité de retourner dans le monde professionnel en reprenant les féminines du FC Thoune, et ça ne se refuse pas pour un jeune entraîneur ambitieux. »

Pablo Soutullo, lui, restait sur une dernière expérience positive au Stade-Lausanne Ouchy SA II, qu’il avait mené en 2e ligue inter la saison dernière. « La fin de l’aventure au SLO s’est très bien passée. C’était une merveilleuse année, mais le club et moi avions quelques idées qui n’étaient pas forcément alignées pour la suite. Le fait de jouer dans le groupe 2, avec des déplacements en Suisse allemande, a aussi pesé dans la balance, en sachant que j’ai des enfants en bas âge. »

L’humain en priorité

Pour choisir son nouvel homme fort, le club du district de Morges avait à cœur de poursuivre selon la même philosophie que celle mise en place sous Julien Marendaz. « On voulait quelqu’un qui soit dans la continuité du projet, c’est à dire quelqu’un de jeune, avec des « idées jeunes » et capable de faire bien vivre le groupe, ce qui est important chez nous. Je connaissais Pablo de loin, en tant qu’adversaire lorsqu’il entraînait Concordia en 1re ligue. J’ai toujours eu un bon feeling avec, et en apprenant à le connaître un peu plus ces dernières semaines, j’ai vu qu’il correspondait bien à tout cela. »

Club de village évoluant à un niveau où l’on en trouve que peu, les Sarrazins veulent miser sur des valeurs bien définies. « On est un club un peu particulier en 1re ligue, au milieu de quelques mastodontes du foot de ce niveau-là. Pour nous, le côté humain est très important. » L’entraîneur de 43 ans soutient cette vision à 100%, et c’est même là l’une des raisons principales de sa venue. « La décision s’est faite assez vite. Je me suis rapidement identifié au projet, qui, je trouve, me ressemble. Et c’est ce dont j’ai besoin. Les relations humaines, les valeurs, sont importantes pour moi. J’ai retrouvé à La Sarraz tout ce que j’aime dans le foot. »

Pablo Soutullo a vécu une dernière expérience réussie avec le SLO. /Crédit photo : SLO SA

« Je ne viens pas révolutionner ce qui a été fait »

Celui qui disposait d’une équipe dominante, joueuse, et offensive lors de sa dernière expérience au SLO retrouve en La Sarraz une formation plus habituée à chercher d’abord à ne pas encaisser de but. « On a un peu cette étiquette d’équipe qui met de côté le beau jeu pour se rattacher à des valeurs de courage, de solidarité, témoigne David Geijo. Il faudra de toute façon maintenir cela, tout en essayant de procurer du plaisir au sein de l’équipe, aux matchs comme aux entraînements. »

Le technicien hispano-suisse est bien conscient de l’identité de jeu sarrazine, et il ne compte pas y toucher plus que de raison. « Je ne viens pas pour révolutionner ce qui a été fait. Par contre, je vais amener ma vision du football. La rigueur, la stratégie défensive, qui font la réputation de l’équipe offrent une bonne stabilité. Evidemment, je veux aussi une équipe qui me ressemble. Le but sera de garder le meilleur de ce qui a été fait, tout en amenant le meilleur de mes idées. »

Ces idées, justement, ce sont celles d’un homme ambitieux, mais conscient d’une adaptation toujours nécessaire, liée aux capacités de chacun des joueurs de son effectif. « Ma philosophie est ce qu’elle est, mais je suis capable de l’adapter selon les éléments que j’ai à disposition. Un entraîneur ne peut pas être borné. Mon sentiment reste que le but est d’avoir le ballon et du plaisir. Dans ma vision du foot, on ne ressent pas de plaisir si on court derrière le ballon. Et à partir de là, on va l’adapter selon les caractéristiques de chaque joueur pour trouver un équilibre. »

De nouveaux défis en perspective

Ces dernières années, La Sarraz-Eclépens s’est stabilisé, en plus de monter en puissance, au sein de la ligue. Mais cet été, une nouvelle aventure attendra Pablo Soutullo et ses hommes, qui disputeront les 32es de finale de Coupe de Suisse en août. « Ca fait des années qu’on essayait de se qualifier, et on y est arrivé », se réjouit David Geijo.

Pour des joueurs cadres de l’équipe, comme Roberto Elefante, qui, à bientôt 40 ans, rempilera pour une année, c’est l’occasion de vivre encore de belles expériences. Tout en entourant une équipe comprenant un bon nombre de jeunes talents. Au club, on ne se risque pas à viser plus haut que le maintien, même si David Geijo estime que « le top 8 est une possibilité. » Pablo Soutullo, lui, ne déroge pas à son esprit de compétiteur. « Au-delà des objectifs du club, j’ai les miens. Je suis un travailleur, j’ai toujours tout donné pour le club où j’étais. Mon ambition, c’est de faire travailler l’équipe pour que chaque samedi, j’aie la sensation qu’on peut gagner le match, quelque soit l’adversaire. »

Après avoir mené Concordia en 2e inter puis en 1re ligue, sans réussir à y maintenir le club lausannois, Pablo Soutullo s’apprête à vivre une deuxième expérience à ce niveau. Si les résultats suivent la belle ambiance qui règne En Gravey, la saison s’annonce prometteuse pour « LSE ».

Texte : Mathieu Grandchamp
Photo de couverture : La Sarraz-Eclépens

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