Pierre-Yves Maillard aurait pu faire carrière à la radio

Conseiller d’Etat vaudois en charge de la santé et de l’action sociale, Pierre-Yves Maillard, 50 ans, est un vrai fan de football. Il taquine encore le ballon rond de temps à autre. A une époque, il a même songé au métier de commentateur sportif.

« A mon âge, j’avais décidé de mettre un terme à ma trajectoire de footballeur vétéran, précise l’ancien enseignant de français, d’histoire et de géographie, mais comme j’ai marqué un but avant les frimas de l’hiver, j’envisage de revenir sur ma décision ».

Pierre-Yves Maillard a un agenda bien rempli. C’est peu de le dire. Pourtant, le vendredi est souvent un jour particulier pour ce Lausannois de souche, qui a grandi à l’Avenue de Morges, puis dans le quartier de Montchoisi. Chaque fin de semaine, ou presque, il franchit « la frontière » pour humer le gazon du FC Le Crêt/Porsel/St-Martin, sis dans le canton de Fribourg. Cette transhumance n’est pas due au hasard. « Il faut savoir que mes parents sont Fribourgeois, raconte Pierre-Yves Maillard, et qu’ils n’ont jamais oublié leurs origines. Lorsqu’ils ont eu la possibilité de s’offrir une résidence secondaire dans leur canton, ils n’ont pas hésité une seconde. Nous y avons passé toutes nos fins de semaine, à partir de mes 14 ans ».

Une quinzaine de matchs par année

Sociétaire du FC Ouchy, son premier club, Pierre-Yves Maillard a été contraint de demander une licence au FC Porsel afin de pouvoir goûter à la compétition dans le canton de Fribourg. A 16 ans, il jouait déjà avec « la une » en 5e ligue. Quelques années plus tard, c’est en troisième ligue qu’il a cultivé ses talents. Aujourd’hui, il n’a droit qu’à une quinzaine de matchs en classe vétéran. Largement suffisant à son bonheur, bien qu’il ne soit pas épargné par les claquages. Comme en politique, c’est sur le front de l’attaque qu’il préfère se montrer. « J’ai toujours aimé jouer en 10, souligne-t-il. Par la force des choses et de l’âge, je me suis reconverti en 6 ».

SI Pierre-Yves Maillard s’est rapproché du FC Renens, c’est parce que ses deux enfants s’y égaient le samedi matin. « J’en profite pour suivre les évolutions de la première équipe, voire des féminines, quand j’en ai l’occasion, indique-t-il. Je fais aussi partie du club 1020, soutien du club ».

A Vienne avec Pierre Tripod

Ce que l’on ne sait pas, ou peu, de Pierre-Yves Maillard, c’est qu’il a failli embrasser une carrière de commentateur sportif. Il s’en est fallu d’un rien. «Cela remonte à 1986, raconte Pierre-Yves Maillard. Cette année-là, j’ai remporté l’Anneau d’or, concours destiné aux jeunes commentateurs sportifs. Ce prix m’a permis d’assister, à Vienne, à la finale de la Coupe des clubs champions entre le Bayern et Porto. J’étais en cabine au côté de Pierre Tripod. Les Portugais l’ont emporté 2-1 et se sont ainsi offert leur premier titre européen. Par la suite, Alain Kobel a évoqué la possibilité d’un stage de journaliste RP à la radio. J’ai beaucoup hésité. Finalement, j’ai opté pour des études universitaires ».

Fan d’Iniesta

Passionné par le football, Pierre-Yves Maillard demeure très critique sur le milieu. « Ce n’est plus le sport populaire que j’ai connu, explique-t-il. Il y a trop d’argent qui circule. L’arrêt Bosman de la Cour de justice des communautés européennes qui a révolutionné le football professionnel en 1985 était un tort à mon sens ».

Andrés Iniesta, le joueur espagnol du FC Barcelone captive le conseiller d’Etat vaudois.

Pierre-Yves Maillard s’intéresse avant tout à l’équipe nationale de Suisse et aux grandes compétitions. « Lors de l’Euro et de la Coupe du Monde, on a l’occasion d’assister à des oppositions de style, se félicite-il. On a ainsi pu découvrir le football islandais, surprenant quart de finaliste du dernier Euro, et qui participera à la Coupe du Monde en Russie. Les différences entre les équipes nationales sont plus marquées qu’en Ligue des champions ».

Au niveau des clubs, Pierre-Yves Maillard apprécie tout particulièrement le FC Barcelone. « Ce n’est pas par hasard si le Barça obtient d’aussi bons résultats depuis si longtemps, assure-t-il. Il a su garder une ossature stable. J’ai beaucoup d’admiration pour Iniesta, car il n’a pas son pareil pour permettre à son équipe de sortir du jeu de passes. J’aime également le jeu très vivant de Dortmund ainsi que l’organisation qui règne au sein des équipes de Manchester City et de Naples ».

Comme une groupie

Sinon, Pierre-Yves Maillard place Platini, Zico ou encore Socrates, parmi d’autres, dans son panthéon personnel. « Pour moi, la plus belle équipe nationale que j’ai connue est celle du Brésil de la Coupe du Monde 1982, s’enflamme-t-il. Malheureusement, elle a été éliminée au 2e tour par l’Italie ».

Le conseiller d’Etat vaudois a eu la chance de rencontrer Raï à Sao Paolo au début des années 2000, à l’occasion d’un forum social. « Il n’avait pas 40 ans, confie Pierre-Yves Maillard. Il m’a demandé si je parlais français. Il le maîtrisait parfaitement, puisqu’il avait évolué au PSG (215 matchs, 72 buts, dont de magnifiques coups-francs, entre 1993 et 1998). J’étais comme une groupie devant lui. On a passé un bout de soirée ensemble. Un super moment pour moi ».

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