Forward Morges l’a fait! En début de semaine, la participation aux finales semblait impossible, puisque l’AF LUC-Dorigny devait prendre quatre points en deux matches à domicile pour être sûr de participer aux finales. Les hommes de Vagner Gomes se sont cependant écroulés, concédant deux nuls à Dorigny face à Bex (1-1) et Stade-Lausanne-Oucby (1-1). Et comme pendant ce temps, Forward a fait le boulot, en battant Gland (3-1), ce sont bien eux, les Morgiens qui affronteront Vallorbe-Ballaigues en finales de promotion. Du coup, on a appelé leur entraîneur Jean-Marc Dupuis samedi soir. Ça tombe bien, il avait des choses à dire et des comptes à régler.
Coach, franchement, au début du match, vous y croyiez?
Oui. Enfin, non.
Oui ou non?
Je croyais en mon équipe, bien sûr. Avec la semaine d’entraînement qu’elle avait faite, j’étais convaincu qu’on allait gagner face à Gland. Mais ça ne dépendait tellement pas de nous… Franchement, je ne pensais pas que le LUC allait trébucher pour une deuxième fois d’affilée la même semaine. Donc voilà pourquoi j’y croyais sans y croire.
Comment avez-vous préparé ce match, du coup?
En fait, je n’ai pas parlé de finales. A aucun moment de la semaine, je n’y ai fait allusion, même quand le LUC a fait son match nul face à Bex mardi. J’ai simplement dit aux gars de jouer leur jeu, qu’on devait gagner. Et on l’a fait. Et après, on a appris que le LUC n’avait pas battu Stade!
Vous n’avez donc pas boosté spécialement vos joueurs?
Non, ils n’en ont pas besoin. On est tellement bien depuis un petit moment, là… Il faut juste conserver cet état de forme, ce qu’on a réussi aujourd’hui. On a fait un bon match, sans paniquer, même après avoir été menés au score. C’est aussi pour cela que je suis content de ne pas avoir martelé les finales dans la tête des gars. Si j’avais commencé à échafauder tous les scénarios possibles, on aurait oublié de jouer. Là, tout s’est bien déroulé.
Coach, depuis que vous êtes arrivé, Forward a enchaîné 9 victoires et 2 nuls!
Joli total, hein? Il y a ce nul à LUC-Dorigny (lire ici) et celui à Pied du Jura (lire ici). Sinon, que des victoires! Et croyez-moi, il y avait des matches compliqués là-dedans. Le match à Mézières, il est renvoyé trois fois, on débarque là-bas un soir de semaine et on gagne avec 13 joueurs sans trop souffrir. Enfin, je pourrais citer tous les matches, mais les deux tournants, bien sûr, ce sont les confrontations directes. Au premier tour, Forward perd contre le LUC et Genolier-Begnins. Et là, au retour, on prend quatre points. Ils se retrouvent à la fin.
C’est d’autant plus incroyable que vos dirigeants ont bien insisté ce printemps: vous n’aviez pas de pression de résultat. Les finales seraient un bonus, rien de plus.
Mais exactement! Bon, on avait toujours envie de les faire. Quand j’arrive, on n’est qu’à un point du LUC, on n’était pas largués. Après, je ne vous cache pas que je suis très ému, très content pour ces gars. Quand je suis arrivé ici, j’ai découvert un groupe formidable, des joueurs vraiment exceptionnels.
Et vous arriviez après Christophe Ohrel, un coach que les joueurs tenaient en très haute estime…
Oui, et je tiens à l’associer à ce succès. Ce groupe, c’est lui qui l’a constitué, qui l’a entraîné. Cette participation aux finales, c’est la sienne et celle des joueurs.
Et la vôtre un peu, non?
Et la mienne, un peu.
Coach, on vous a suivi ces dernières années. Il y a eu ces départs de Pied du Jura et de Gland, cette poisse avec Chavornay, qui retire son équipe de 2e ligue alors que vous en étiez l’entraîneur. Et ensuite, vous allez en stage à Echallens, puis comme assistant au LUC… Vous n’avez pas eu la vie facile, on peut le dire. Alors, cette participation aux finales, vous la prenez comment?
J’attendais cette question avec impatience. Et je suis très content que vous me la posiez, parce que j’ai préparé ma réponse. J’ai d’ailleurs répondu exactement la même chose au journaliste de la Côte, qui vient de m’interviewer.
On est prêt.
Cette participation aux finales, elle est pour tous ceux qui n’ont pas cru en moi et ont parlé dans mon dos. Pour toutes les fois où j’ai entendu leurs paroles revenir à mes oreilles. « Dupuis ci, Dupuis ça… ». Ils vont tous se reconnaître. Chacun d’eux peut se sentir visé et payer son ticket d’entrée aux finales pour me voir coacher.
Ah oui, quand même! Ce sont des paroles que vous prononcez dans l’euphorie et que vous allez regretter demain?
Non. Je vous redis les mêmes phrases dimanche, lundi, mardi et tous les jours de la semaine prochaine. Vous savez, je suis très fier des joueurs, mais là, j’ai envie d’être un peu égoïste juste une fois, un seul jour. Je pense toujours aux autres, je m’efface tout le temps, mais là, je dis ce que je pense.
Bon, vous avez des finales à préparer là, quand même! Franchement, avec l’euphorie qui est la vôtre et vu la forme de votre équipe, Vallorbe-Ballaigues a un peu de souci à se faire, non?
Mais… oui! Enfin, je crois. J’aime bien leur entraîneur Jean-Yves Bonnard, je l’ai côtoyé récemment. Un vrai bon type et j’aime beaucoup sa philosophie de jeu et comme il parle de football. Cela va être de belles finales et bien sûr qu’on veut les gagner. Mais Vallorbe, c’est fort, attention! Après, rien ne peut m’empêcher d’avoir un bon pressentiment…
FC Forward Morges – FC Gland 3-1 (2-1)
Buts: 11e Spagnolo 0-1; 22e Cand 1-1; 44e Cristovao 2-1; 87e Arena 3-1.
Forward: Ejupi; Cuviello, Oulevay, Kone, Kiese (53e Ferrari); Puertas, Peixoto, Escobar (55e Aloise), Arena; Cristovao (90e Mukladzija), Cand.
Entraîneur: Jean-Marc Dupuis
Gland: Barroqueiro; Cela, Pernet, Spagnolo, Lopes Ferreira; Piguet, Groenendijk, Bays (85e Weber); Qarri, Rexhaj, Ucci.
Entraîneur: Jamel Kaissi.
Parc des Sports, Morges. 65e, expulsion de Vigan Rexhaj.
