Raymond Isoz, président des promotions

Club historique du football vaudois, le FC Chêne Aubonne est de retour en 2e ligue, l’année de son centième anniversaire! Une promotion obtenue sur le fil, à la dernière minute du dernier match des finales. Raymond Isoz, président dynamique arrivé à la tête du club lorsque celui-ci était en 4e ligue, s’est penché pour nous sur quelques aspects de la vie de son club et a accepté de les commenter, en toute transparence.

La montée en 2e ligue

Elle n’était pas attendue, mais on l’accueille bien volontiers! Aubonne n’a pas connu la 2e ligue depuis la saison 1996 et on ne pensait pas que la remontée serait pour cette année. Mais on a commencé à se prendre au jeu au fil des matches et on l’a fait! C’est amusant de constater que nous avons réussi cet exploit grâce au classement fair-play. Durant le championnat normal, nous étions à égalité avec la II d’Azzurri 90, mais nous avions un meilleur barème à ce classement spécifique. Et en finales, on passe devant Atlantic grâce à ce critère-là aussi! Cette promotion-là, elle est due à la force du groupe, qui a été exemplaire. Mais, il faut bien le dire, on a profité de la venue de Giovanni Vavassori.

L’arrivée de « Vava »

Elle a été le déclencheur de notre bonne saison, évidemment. Quand on a appris qu’il arrivait à la Poste à Aubonne pour son boulot, on a cherché à la contacter. On a réussi à l’atteindre et, surtout, à le convaincre de venir. On était impressionnés par son parcours, bien sûr, mais aussi par sa faculté à travailler avec les jeunes. Et au final, ça donne cette promotion! Ce qui me fait plaisir, c’est qu’il était heureux aussi et qu’il s’est impliqué à 100%. Vous savez, quand vous accueillez quelqu’un qui a connu la Ligue nationale et la 1re ligue, vous pensez quand même qu’il peut avoir une petite appréhension à venir en 3e ligue. Mais lui, pas du tout!

La fête après la promotion

Ah, ça, c’était fou! Comme vous le savez, nous sommes montés à la dernière minute du dernier match, grâce à un penalty! Les émotions qui nous ont envahi à cet instant-là, c’est indescriptible. Il n’y a rien de plus beau! On est restés célébrer un moment à Chavannes, mais après, on a décidé de rentrer à Aubonne, continuer la fête à la buvette. Les jeunes ont bloqué le carrefour à Lausanne pour bien que tous les conducteurs comprennent qu’Aubonne était de retour en 2e ligue (rires). C’était sympa, il y avait une bonne ambiance et on était euphoriques en revenant à Aubonne. Et là, à côté du terrain, il y avait un concert de l’ensemble instrumental de l’Opéra! On est arrivé en plein milieu, avec nos cloches et notre bonne humeur! Bon, ça c’est fini avec le sourire, mais ils nous ont quand même entendu (rires).

L’arrivée de Sonny Kok

Un sacré plus, c’est sûr! Je vous parlais de Giovanni Vavassori et de la cohésion de notre équipe, qui ont rendu cette montée possible, mais avoir un joueur comme Sonny, cela change tout. On l’a vu lors du premier match des finales contre Epalinges, il est décisif et nous amène son expérience du haut niveau. En plus, il est super bien intégré dans l’équipe. J’en profite pour le dire haut et fort: il ne touche pas d’argent à Aubonne, sinon sa petite rémunération comme entraîneur des juniors. Mais comme n’importe quel entraîneur des jeunes. On espère bien qu’il va rester avec nous en 2e ligue. En tout cas, il m’assuré que ce serait le cas et je n’ai pas de raisons de ne pas le croire.

L’affluence massive à Aubonne

C’est vrai qu’on a une bonne moyenne de spectateurs. Face à Epalinges, il y avait 500 personnes et ce chiffre n’a pas été exagéré, je vous assure. On a un bon noyau de fidèles, qui nous assurent environ 100 spectateurs à chaque match à domicile, quoi qu’il arrive. Les anciens viennent nous voir, ils nous suivent régulièrement. Mais ce qui est frappant, c’est que ce ne sont pas les vétérans du club. Eux jouent sous nos couleurs, mais ne sont pas des assidus des matches de la I. Non, nos supporters sont de la génération d’avant et on a de la chance de compter sur eux. Lors des finales, on a pu compter sur un large soutien, que ce soit à la maison ou à l’extérieur et on est reconnaissants sur ce point-là. Après, comme partout, on a notre « Muppet Show ». Vous voyez de qui je parle, les grincheux pour qui rien ne va jamais (rires). Ils sont là aussi et ça ne pose pas de souci, tant qu’ils restent dans les limites de l’acceptable. On a eu un problème lors du match de finales à Atlantic Vevey et on l’a réglé. On ne peut pas tolérer les dérapages, même verbaux, et je m’y engage comme président. On a pris une amende de 500 francs à Atlantic pour le comportement d’un seul supporter et j’étais très mécontent. J’ai proposé que la personne en question paie, mais mon comité a voulu que nous prenions cette amende à notre compte. Soit, je m’y suis plié, mais un peu à contre-coeur, je dois bien le dire. Après, quand je vois la ferveur qu’il y a lors de nos matches à domicile, je suis le plus heureux des présidents.

Ses 10 ans de présidence à Aubonne

J’ai reçu un mérite lors de la Nuit du football à Yvonand pour mes 10 ans de présidence, mais en fait, j’en ai 12. J’ai commencé un petit peu avant, mais officiellement, on va dire 10, ça me va très bien! Je suis arrivé au club comme entraîneur, à la base. Je suis un vrai Lausannois, du quartier de La Sallaz. J’ai commencé au FC Chailly, qui est devenu le FC La Sallaz après une fusion, puis rejoint Aubonne. Le tournant est arrivé en 1997 avec le départ de Jacky Marcuard. Sauf erreur, il avait été joueur, entraîneur et président! Quand il est parti, décision a été prise de fusionner le comité central et le comité juniors. Avec le recul, ce n’est pas la meilleure décision qui a été prise, mais bref! Du coup, je me suis retrouvé au comité central, puis président un peu plus tard, depuis 2002. Et j’ai eu de la chance: depuis que j’occupe ce poste, nous n’avons connu que des promotions! La première année, nous sommes montés en 3e ligue et il y a quelques semaines en 2e ligue. Joli, non? Je vais encore continuer de toutes façons une année. Je pensais arrêter l’année dernière, puis il y a eu le 100e anniversaire: je ne pouvais pas partir à ce moment-là. J’ai donc décidé de refaire une année. Jusqu’en 2015, je serai le président du FC Chêne Aubonne. Après? On verra bien, ce n’est pas le moment d’en parler (rires). J’aime ce poste, je m’y sens utile. Une chose qui me fatigue? Je ne sais pas… Ah, si, une en particulier! Le dimanche, j’aime bien me rendre au terrain pour passer un bon moment. Je regarde un match ou deux, tranquillement. Ce que je trouve étrange, ce sont les gens qui vous apostrophent pour se plaindre. Je leur réponds: venez lundi en séance de comité! On discute de votre problème, on trouve une solution. Mais non, il faut qu’ils viennent en plein match vous parler de telle ou telle chose… Là, j’avoue, ça m’irrite! Mais sinon, non, je crois être un président plutôt agréable, mais posez plutôt la question aux autres (rires)!

La saison à venir

Pour la I, on espère un maintien confortable, c’est tout. On ne va pas avoir de trop hautes ambitions, mais on veut surtout donner la chance aux jeunes de s’imposer dans cette ligue. Nous sommes montés avec des joueurs qui découvraient le football des actifs, ce serait tout faux de faire venir huit renforts et d’empêcher ces jeunes de jouer en 2e ligue! On va donc partir avec eux et ils devront montrer qu’ils ont le niveau, mais je n’ai aucun doute là-dessus. On avait confiance en eux en 3e ligue, on aura la même confiance un niveau plus haut. Techniquement, ils sont bons, mais il leur manquait le vécu, ce qui est normal. Là, ils l’ont déjà un peu plus et c’est le boulot de « Vava » de les faire progresser encore et encore. Avec lui, on a la bonne personne. Donc, mission maintien avec une équipe très peu remaniée. On retrouve avec plaisir Christophe Schär, qui était parti à Bursins-Rolle-Perroy et revient chez nous. Le maintien est une priorité et l’autre, c’est de faire monter la II. La mission a été confiée à Joao Baptista et il sait très bien ce qu’il doit faire: monter en 4e ligue. Avoir une équipe en 2e ligue et une en 5e ligue, c’est inconcevable. On va faire comme ça cette saison, mais ça ne doit pas continuer: l’écart doit être réduit. Que ce soit pour les jeunes qui arrivent ou, éventuellement, pour ceux qui ne joueraient pas avec la I, on ne peut pas leur proposer la 5e ligue.

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