Saint-Sulpice mise sur les jeunes pour se reconstruire

Repartir de zéro, telle était la délicate mission confiée à Jean-Michel Perret sur le banc de Saint-Sulpice, après avoir été remercié puis prié de reprendre son poste, l’an dernier à la même époque. Les événements qui se sont passés durant ce laps de temps? Personne ne tient à revenir dessus de côté du bord du lac. De l’histoire ancienne, dirons-nous tout simplement. Toujours est-il que c’est de tout ce grabuge qu’a découlé l’énorme et palpitant challenge proposé à l’expérimenté entraîneur du FC SSS, qui en a, sans doute, vu bien d’autres: Rebâtir une équipe compétitive de 3e ligue avec pas moins de… 16 joueurs ayant déserté, tous avec une bonne raison. Le meilleur moyen de parvenir à ses fins? Redonner une identité locale au club et passer par les jeunes.

Un premier tour prometteur après des débuts compliqués

Lorsqu’on regarde les dernières saisons de la première équipe, terminées à chaque fois dans le ventre mou du classement, on pourrait facilement se laisser aller à penser que le club se contente de peu, voire manque d’ambitions. Mais, vous l’aurez compris, se fier à une place en fin de championnat ne rime pas à grand chose, tant les temps ont changé à Saint-Sulpice. Peut-on, par exemple, se référer au 7e rang final d’une équipe ayant changé du tout au tout à l’inter-saison, l’an passé? Ce chiffre ne signifie, en réalité, pas grand chose. C’est, d’ailleurs, à ce moment que tout à (re)commencer pour Jean-Michel Perret: «Il a, avant toute chose, fallu se sauver. Certes on disposait déjà de pas mal de points après le premier tour, mais ce n’était pas gagné, surtout dans cette situation», rappelle le principal intéressé.

Des points, ce FC SSS en marquera 6 durant les 11 dernières rencontres. Une preuve, s’il le fallait, de la délicatesse de chambouler une équipe dans ces proportions en plein championnat. Pas de quoi, toutefois, faire douter le club ainsi que son entraîneur au moment de remettre l’ouvrage sur le métier cet été: «Je suis vraiment satisfait de la situation actuelle de l’équipe. Tout n’est pas parfait, c’est logique avec une équipe aussi jeune, mais on a déjà engrangé 15 points, ça prouve qu’on est sur la bonne voie».

Mehdi Takkouche et Symeon Bruzzese en meneurs

Sans vraiment faire de vague, si ce n’est, peut-être, ce 1-1 obtenu face à l’Amical Saint-Prex, leader incontesté du groupe, Jean-Michel Perret et ses hommes ont réussi à se faire une petite place au soleil. Septième, certes, mais avec 10 points d’avance sur la barre, soit un matelas confortable pour aborder le second tour en tout sérénité. Une place qui constitue une belle récompense pour un groupe de jeune qui semble croire en ses moyens, emmené par les talentueux Mehdi Takkouche et Symeon Bruzzese: «Si je devais en choisir deux qui sortent du lot, ce serait eux. Ils sont, tout deux, vraiment solides dans leur rôle respectif. Et techniquement, ils ont quelque chose de plus, il n’y a pas dire». Solides, ils devront le rester, puisque ce n’est pas à Saint-Sulpice que le mercato sera le plus agité cette hiver: «Pour l’instant, rien n’a encore été convenu, on va prendre le temps de réfléchir. L’équipe devrait rester sensiblement la même, bien que la porte reste ouverte, en particulier pour un ou deux juniors A, éventuellement».

De l’expérience et une identité à acquérir

Ce FC SSS donne, donc, l’image d’une équipe saine, pourvue d’un bon potentiel et en pleine phase d’apprentissage. Ce qui semble éminemment positif. Malgré tout, il ne faut pas se laisser aller à l’euphorie, puisque le parcours d’une équipe qui choisit cette voie est, le plus souvent, semé d’embûches. La statistique qui nous montre que la dernière victoire de la troupe de Jean-Michel Perret remonte au 4 octobre dernier en est, vraisemblablement, la preuve. Il n’y a aucune raison de s’inquiéter, toutefois, selon ce dernier: «On est encore jeune, il nous faut du temps. C’est certain, on avait commencé très fort, puis, durant les dernières semaines, c’est devenu plus compliqué. Mais, si on regarde de plus près, c’est aussi en fin de tour qu’on a joué les meilleures équipes, et c’est aussi à ce moment-là que les blessés sont arrivés. Ce n’est pas une excuse, mais il n’y a rien d’alarmant dans notre situation, juste quelques erreurs de jeunesse. Les faux-pas à éviter pour la suite? Prendre moins de goals, ce serait pas mal!», conclut sagement le coach.

Un article de Florian Vaney

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