Ce n’est pas faire injure à Ahmed Mejri et à son talent de commencer cet article par la grande nouvelle du jour dans le football vaudois. Sébastien Meoli est désormais officiellement un joueur d’Azzurri 90. Après 17 ans de professionnalisme, dont six en première division suisse, le joueur du LS a rejoint la 1re ligue, où il espère bien jouer un rôle en vue, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes.
Un grand joueur, et un homme de valeurs
A 34 ans, le défenseur central était en fin de contrat avec le LS. Si, à l’été 2013, il s’était mis d’accord pour une prolongation d’une année, cela n’a pas été le cas cette fois. « Meo » est un joueur fidèle, qui n’a connu que trois clubs dans sa carrière: le LS, puis Sion et Yverdon, avant de revenir à La Pontaise. Ce vrai Lausannois a, bien sûr, un petit sentiment de tristesse en quittant son club de coeur celui qu’il fréquente depuis les juniors, mais il retrouvera des amis à Azzurri, notamment Nicolas Marazzi, qui a été son coéquipier durant de nombreuses années.
Ce n’est pas un gros coup de la part d’Azzurri, c’en est un énorme. Non seulement, Sébastien Meoli est encore un joueur de haut niveau, mais il est aussi et surtout un leader, un homme de valeurs, qui saura guider Azzurri vers les hauteurs que son président espère atteindre. Il est souvent délicat de juger de la valeur réelle d’un transfert, mais dans ce cas-là, on ne prend pas trop de risques en disant qu’il s’agit d’une valeur ajoutée extraordinaire.
Comment a réagi le principal intéressé à son départ du LS? « Pour être clair, je m’y attendais. J’avais prolongé au LS il y a douze mois, après ma blessure à la cheville, mais M. D’Attoli m’avait déjà contacté. J’avais privilégié la Super League avec LS, ce qui me semblait logique. Ce printemps, j’ai de nouveau été contacté et je ne pouvais pas refuser son offre, taillée sur mesure, avec un pied dans le monde du travail. »
« Travailler pour gagner ma vie? Ca a toujours été clair pour moi »
Sébastien Meoli va en effet travailler dans la société d’assurances du président. « C’est une nouvelle vie qui s’offre à moi, mais j’y étais préparé. Je n’ai jamais vu le football comme un moyen de gagner des millions et de ne rien faire à 35 ans! Ca a toujours été clair pour moi que j’allais devoir travailler pour gagner ma vie. C’est aujourd’hui, voilà, je m’en réjouis. En plus, je vais continuer à jouer au football dans une très bonne équipe, avec des ambitions. Qu’est-ce que je pouvais imaginer de mieux? Ah, et bien sûr, je vais jouer avec mon frère, Christophe! On a toujours voulu réaliser ce rêve, alors le faire en 1re ligue ligue, avec un vrai enjeu sportif, c’est encore mieux. Non, vraiment, Azzurri, c’était l’offre parfaite. C’est à côté de chez moi, je connais la moitié de l’équipe, j’ai joué à Sion avec Patrick Isabella… J’ai de bonnes sensations. »
Le risque? « Tout le monde a envie de montrer ses qualités »
Comment perçoit-il le statut de favori d’Azzurri? « Je pense que tout va rouler. On est bons sur le papier, mais il faut que l’on fasse attention à une chose, que j’ai déjà constatée: le manque de fluidité. » En clair? « J’ai l’impression qu’aujourd’hui, tout le monde a envie de montrer ses qualités. Il y a le risque qu’avec autant de talent, on soit un peu trop individualiste, c’est ce que je perçois aujourd’hui et qu’il va falloir corriger. Mais on va en parler, aucun souci. Il faut que ce soit plus naturel, qu’on trouve de la cohésion et là, on pourra faire de grandes choses. » Après quasiment une année sans jouer, craint-il de ne pas trouver le rythme tout de suite? « Je n’ai plus de douleurs nulle part. Je m’entraîne avec l’équipe, et je serai qualifié pour la semaine prochaine. C’est sûr que je n’ai pas encore mes jambes d’il y a une année ou deux, mais ça va revenir avec le rythme. Je ne me fais pas de souci, mais il me faut encore un peu de temps. »
Ahmed Mejri, un milieu de terrain très élégant
L’autre nouvelle de la journée pour le club de Chavannes-près-Renens est la signature d’Ahmed Mejri. Laissé libre par Le Mont, il n’a pas mis longtemps à retrouver un club de bon niveau en s’engageant avec les Azzurri 90. Etudiant à Lausanne, il ne souhaitait pas trop s’éloigner de la capitale vaudoise, même s’il a eu des contacts en Promotion League. Milieu de terrain élégant, il a été jugé insuffisant pour l’objectif « maintien » du Mont, mais reste sur une bonne saison de Promotion League, lors de laquelle il avait joué 22 parties.
Il peut jouer à tous les postes du milieu, même en 6, mais a une nette préférence pour les postes de 8 et de 10. Excellent notamment en Coupe de Suisse lors de la fameuse victoire face à YB, il a d’énormes qualités dans le jeu court, mais peut, et doit, se montrer plus décisif lorsqu’il évolue en meneur de jeu. Sa marge de progression par rapport à un joueur comme Sid-Ahmed Bouziane est là, sans aucun doute.
Un effectif taillé pour la montée
Avec ces deux derniers apports de qualité, le président Antonio D’Attoli annonce avoir bouclé son effectif et ne cache évidemment pas ses ambitions de promotion. Il ne l’a jamais fait, bien sûr, mais là, Azzurri n’a clairement pas le droit à l’erreur dans ce championnat de 1re ligue dont il est l’un des favoris logique sur le papier. Avec Mickaël Castejon et Yann Jeanmonod dans les buts, Sébastien Meoli, Luca Scalisi, Roberto Elefante, Marlon Baluzeyi et Jean-Michel Monteiro en défense, Nicolas Marazzi, David Jimenez, Lyazid Brahimi, Salou Galokho, Christophe Meoli et Ahmed Mejri au milieu, ainsi que Mobulu M’Futi, Jonathan Caeiro et Estefan Alvarez en attaque, Patrick Isabella a un effectif d’immense qualité, sans oublier les jeunes Ali Kabacalman, Hidajet Kastrati et Alex Santos Ribeiro, qui auront une chance de prouver leur valeur à ce niveau.
L’entraîneur d’Azzurri, c’est de bonne guerre, tentera de s’enlever un peu de pression en rappelant qu’une certaine cohésion doit être trouvée avant de parler de finales. Il a raison, bien sûr, et Azzurri a quand même passablement modifié son effectif. Mais vu le profil des arrivées, Patrick Isabella et ses joueurs savent bien qu’ils n’ont pas le droit de décevoir leur ambitieux président. Gagner ne sera pas une option, mais bien une obligation.
