Le SLO sort de l’hiver plus solide que jamais

Le coup aurait été rude pour Stade-Lausanne-Ouchy si Sonny Kok avait dû repartir au vestiaire six secondes seulement après l’ouverture des hostilités. Le blond attaquant a été emporté dans son élan sur la deuxième passe du match, le tacle qu’il a lancé est passé à côté du ballon d’un bon bout et tout le poids du buteur s’est retrouvé sur la jambe droite d’un malheureux défenseur bernois, si bien qu’on n’aurait pas franchement été surpris que l’arbitre décide d’aller chercher le carton de sa poche arrière, synonyme d’expulsion. Sans hésitation, ce dernier a finalement brandi le jaune et permis aux Lausannois de disputer ce match dans des conditions classiques. C’est pourtant de ce genre d’éléments dont avait besoin la réserve des Young Boys pour pouvoir espérer rivaliser samedi au Bois-Gentil, et cela risque d’être le cas d’une immense majorité des équipes qui se frotteront aux Stadistes ce printemps. Pour inquiéter la troupe d’Andrea Binotto à la régulière, il va falloir se lever très tôt.

Quelques erreurs individuelles comme seul point noir

Les adeptes de la grâce matinée, eux, seront obligés de compter sur les quelques erreurs individuelles encore commises par le SLO. Il y en a peu, certes, mais il y en a quand même et Stade devra gommer ces rares imperfections. La reprise du championnat n’est vieille que d’une semaine et il ne fait aucun doute que celles-ci disparaîtront du jeu lausannois lorsque la compétition va s’intensifier, mais disons quand même que ces toutes petites inattentions ont laissé une porte de sortie aux hommes de la capitale aujourd’hui. Ceux-ci ne sont pas parvenus a en profité et c’est tant mieux pour les pensionnaires de Samaranch, délocalisés au Bois-Gentil quelques semaines, le temps d’un passage de l’équipe nationale en pleine préparation. Car, pour le reste, soyons clair, Stade-Lausanne est d’une solidité ahurissante.

Un mercato parfaitement géré

Le groupe qui fait la réussite du club en 1ère ligue depuis deux ans est encore là, fidèle au poste, et toujours aussi créatif dans le jeu. En témoignent les assauts répétés de Brice Ngindu et Nicolas Tébib face aux filets bernois. La réussite n’était pas tout à fait la même que le week-end dernier face à Team Vaud (le premier nommé en avait alors inscrit trois), mais le danger est là, en permanence, et il est amené à chaque fois grâce à une panoplie technique et une maîtrise du jeu assez remarquables. Autour de ce noyau quasiment inamovible sont, tout de même, venus se greffer quelques renforts, dans l’optique, surtout, de donner un peu plus de profondeur au banc stadiste.

Samuel Gomis déjà monstrueux à mi-terrain

Le résultat? À l’image de la performance de Samuel Gomis ce samedi, il semble parfait. En une préparation hivernale, l’ancien joueur d’Azzurri s’est déjà fait une place au sein d’un des plus redoutables milieu de terrain de première ligue, aux côtés du métronome Andy Laugeois. C’est dire ce qu’il est en train de réaliser depuis son arrivée. Le grand numéro 6 emmagasine la confiance à une telle vitesse qu’il s’est même fendu d’un retourné acrobatique des vingt mètres: «J’étais le seul à penser que ça pouvait entrer, personne n’a cru en moi, se marre-t-il. Si je me suis fait mal au dos en retombant? La vérité, c’est que je sers les dents depuis tout à l’heure pour me tenir droit. Non, franchement, si j’ai pu jouer encore une demie-heure derrière, c’est que je n’ai pas manqué ma réception.» On espère ne blesser personne en disant cela, mais le geste, par contre, n’était pas assez appuyé (de très peu) pour inquiéter le dernier rempart bernois.

Brice Ngindu, l’homme du printemps à Stade?

Peu importe, Samuel Gomis a parfaitement effectué son travail à mi-terrain, remportant absolument tous ses duels et récupérant un nombre de ballons considérables, et ce n’est clairement pas des joueurs capables de faire la différence qu’il manque au SLO. Face à Team Vaud M21, pour la reprise, c’est Brice Ngindu qui s’était chargé d’allumer la toile. Pas en reste sur le plan offensif ce samedi puisqu’il a mis le feu à son aile droit, à l’instar de Bradley Bavueza sur la gauche, le puissant attaquant n’a, toutefois, pas trouvé grâce face au gardien visiteur.

Sonny Kok a toutes les cordes à son arc

Le seul buteur de la rencontre? Sonny Kok, évidemment! Axel Danner a, pourtant, heurté la transversale et il n’a manqué qu’une réussite à Nicolas Tébib pour que son match puisse être placé dans la catégorie «toute grande performance». Mais, même au plus fort de sa domination, lorsque Stade-Lausanne-Ouchy sèche sur sa copie, il peut quasi systématiquement compter sur son formidable attaquant pour le sortir de là et lui permettre de repartir avec la totalité de l’enjeu. En général, le meilleur buteur du groupe 1 (14 réalisations) nous avait plutôt habitué à faire la différence sur un contrôle stratosphérique, une frappe limpide ou une illumination. Aujourd’hui, il s’est contenté de reprendre un très bon travail de Bradley Bavueza côté gauche, de contrôler son centre en plein milieu de la surface et d’envoyer le ballon dedans. Sobre et efficace: cela vaut aussi trois points.

Samuel Gomis: «Le genre de match qu’on aurait pu perdre sans un état d’esprit irréprochable»

Là où ses adversaires directs faiblissent un peu, Stade, lui, fait preuve d’une solidité impressionnante, alors que sa trêve hivernale lui avait, pourtant, apporté plus de questions que de réponses à celles qu’Andrea Binotto se posaient déjà. «On ne regarde pas ce que font les autres, tranche Samuel Gomis. On est complètement concentré sur le football qu’on produit. Le reste, ça ne nous intéresse pas, ce n’est pas l’heure d’y penser. Bien sûr, un deuxième but n’aurait pas été de trop face à YB, on se serait évités une fin de match un peu crispante, mais tout n’est pas parfait et on doit encore progresser. Et puis, c’est le genre de match qu’on aurait aussi tout à fait pu perdre sans un état d’esprit irréprochable. C’est clairement ce qui nous permet de faire la différence.» La différence, elle se remarque aussi au classement, puisque les Stadistes virent en tête pour la première fois de l’exercice. À dix rencontres du terme du championnat, on peut l’affirmer: on n’a pas fini d’entendre parler de Stade-Lausanne-Ouchy!

 

Un article rédigé par Florian Vaney

 

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