Stade-Lausanne-Ouchy fait le break

« On a fait le boulot, comme on dit! » Tels ont été exactement les premiers mots de Charles Berney quelques secondes après le coup de sifflet final de M. Teixeira, samedi au Bois-Gentil. Le président de Stade-Lausanne-Ouchy craignait un match piège pour son équipe face à l’ES Malley, mais il a vite été rassuré. Non, le SLO n’a pas tremblé pour obtenir sa troisième victoire consécutive. En s’imposant 0-3, Stade a fait ce qu’il avait à faire et a reçu une très bonne nouvelle en provenance de Plan-les-Ouates, où Sierre s’est incliné 4-2. A quatre matches de la fin, Stade-Lausanne a six points d’avance sur les Valaisans et sept sur Vevey, qui joue dimanche à Vernier. Concrètement, les Lausannois doivent gagner trois des quatre matches restants (Servette M21, UGS, Perly-Certoux et Dardania) pour accéder à la 1re ligue Classic, qui leur échappe depuis plusieurs années. Cette année serait donc la bonne? On le dit depuis longtemps, mais on n’a pas grand-mérite tant la domination des Lausannois est évidente.

Car oui, Stade-Lausanne, on peut le dire, est sorti de sa mauvaise passe. Tout n’a pas été parfait face à Malley, loin de là, même si la première période a permis à tout le monde de se rendre compte que la jouerie stadiste était une réalité. En deuxième, le SLO a mis moins de rythme, mais les 45 minutes initiales étaient vraiment de bonne qualité. A ce stade de l’article, déjà, il faut cependant rendre hommage au perdant, comme l’ont fait de nombreux joueurs du Stade une fois le match terminé.

L’ES Malley montre une belle image en cette fin de saison

L’ES Malley est déjà reléguée, mais ne lâche absolument rien et montre un état d’esprit exemplaire. Après avoir perdu de peu à Perly-Certoux (4-3) et accroché un point à Plan-les-Ouates (2-2), les Stelliens ont parfaitement résisté face au SLO et ont eu le mérite de toujours essayer de proposer du jeu. Cela leur a coûté le premier but, sur une relance atroce dans l’axe, mais le club donne une bonne image de lui-même sur cette fin de saison. Grâce à qui? Aux joueurs, bien sûr, mais aussi au staff, qui donne l’impulsion nécessaire pour que ce groupe continue à progresser même dans la difficulté. Une grande partie du mérite revient à Benoît Pythoud, qui n’a pas trop de chance ces derniers temps. Il a d’abord repris un Yverdon Sport, dont la relégation en 1re ligue Classic était inéluctable, et a accepté ensuite de s’occuper de cet ES Malley qui n’avait aucune chance de se sauver. Ce que l’on observe? Les jeunes progressent, ne perdent pas espoir et obtiennent même des résultats. Pas assez pour se sauver, bien évidemment, car Benoît Pythoud n’a pas la faculté de marcher sur l’eau, ni de multiplier les points. Restera-t-il à la tête de l’ES Malley en 2e ligue dans quelques semaines? Il mériterait mieux, mais, au moins, la première équipe serait entre de bonnes mains.

Le SLO n’a pas tremblé un seul instant

Stade-Lausanne, de son côté, va aussi peut-être changer de division, mais dans l’autre sens. Tout le monde l’espère du côté de Vidy, tant la promotion se fait désirer et ce serait le fin moment de l’obtenir, comme on dit dans le canton de Vaud. Même privée de Fabian Geiser (suspendu), cette équipe a assez de talent pour faire face à n’importe qui, et surtout au dernier du classement, avec tout le respect que l’on a pour l’ES Malley. Samedi, le SLO n’a pas tremblé un seul instant, ne concédant sa première occasion qu’à la… 90e minute, alors que le score était déjà de 0-3, au point qu’on s’est demandé à la mi-temps si Mickaël Castejon avait besoin de revenir sur le terrain pour disputer la deuxième période. Clairement, il s’est agi samedi d’un match à sens unique entre une équipe dominatrice et une autre courageuse et bien organisée.

Rushenguziminega, Tebib et Cando, les buteurs du jour

Quentin Rusnehguziminega a frappé le premier, sans succès, mais a fini par inscrire le 0-1 à la 27e en profitant d’une relance affreuse, plein axe, pour intercepter le ballon et frapper de vingt mètres, du gauche. Un tir précis et soudain, à ras de terre, qui trompait Patrick Teixeira. Du bon travail, mais il est dommage pour Malley que ce 0-1 tombe sur une erreur défensive plutôt que sur une action adverse bien construite. Sinon? Une grosse frappe de Julien Ruchat sur la barre transversale (30e) avant la pause et une autre enroulée de peu à côté juste après (48e).

Voilà pour les plus belles occasions du Stade, qui a doublé la mise grâce à un joli coup-franc de Nicolas Tebib, pied gauche dans le petit filet côté ouvert (67e). Le match perdait alors en intensité jusqu’au 0-3 de Stéphane Cando, qui profitait d’un bon travail de Luca Micheli sur la ligne de fond (ballon sorti?) pour inscrire son premier but depuis son arrivée d’Echallens cet hiver. 0-3, score final.

La stabilité, une vertu ancrée dans le club

Stade-Lausanne a donc assuré l’essentiel et aura surtout séduit en première période. Reste la question que tout le monde se pose: cette équipe va-t-elle enfin monter? Si elle n’avait pas connu son passage à vide au début de l’année 2014, elle serait déjà promue et, aujourd’hui, elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même de ne pas y être encore. On l’a dit, l’orage est passé et la grande force de Stade-Lausanne est d’avoir des dirigeants suffisamment sereins et une structure suffisamment forte pour ne pas paniquer au moindre vent contraire. A aucun moment, et on dit bien, à aucun moment, une pression négative n’a été émise sur le staff stadiste. Cela a son importance et il semblerait que cet état d’esprit, qui n’a rien d’une tactique ou d’une posture mais reflète des valeurs fortes et ancrées dans ce club, ait porté ses fruits. Enfin, avant de le dire vraiment, on va attendre que la montée soit réellement acquise. Disons simplement que la route est tracée. Reste juste à ne pas en sortir.

Les hommes du match

Du côté de Malley, Agonis Ukehaxhaj a démontré une fois de plus tout son potentiel. Ce jeune homme a quelque chose de spécial, vraiment. Formé à Team Vaud, il a de la personnalité et un placement impeccable. Capitaine de cet ES Malley, il montre l’exemple et se révèle aussi fort en défense centrale qu’en milieu défensif. Il a clairement le niveau pour continuer à jouer en 2e ligue inter, voire plus haut. Très fort. On avait découvert Shqiprim Pira à La Sallaz, où il était déjà intéressant. Une ligue plus haut, il nous impressionne toujours autant. Techniquement, il a rivalisé avec les milieux de terrain du SLO et physiquement, il tient le coup. Ce qu’il doit encore acquérir? L’expérience, évidemment.

Nicolas Tebib a été très bon, surtout en deuxième période. Amortis parfaits, passes en profondeur dosées au centimètre, il a régné sur le milieu de terrain même (et surtout) lorsqu’il se déclarait un peu fatigué et demandait le changement à Andrea Binotto. Il est l’élégance même sur un terrain et ses ouvertures sont un régal pour ses attaquants qui devraient le payer pour avoir le droit de profiter de ses caviars. On exagère? Bien sûr, mais avoir un joueur comme lui au milieu de terrain change pas mal de choses pour une équipe de 2e ligue inter. Sinon? Gros match de Bionic Luyeye. L’ancien défenseur du LS est un roc, impassable. Associé à Mateus Fungilo, lui aussi très bon, dans l’axe de la défense, il s’est montré concentré durant les 90 minutes. D’habitude, il est associé à Fabian Geiser, mais samedi, avec un nouveau coéquipier, il a été parfait. Si Malley n’a eu aucune occasion avant la 90e, c’est aussi grâce à lui.

Les prochains rendez-vous

Stade-Lausanne recevra Servette M21 (6e), le 17 mai à 16h30. A l’aller, le SLO avait enregistré sa seule défaite du premier tour face à une équipe qui avait notamment aligné Jocelyn Roux, auteur d’un doublé. Malley sera le même jour à Signal-Bernex 4e). Coup d’envoi à 17h.

Le plan-fixe

ES Malley – Stade-Lausanne-Ouchy 0-3 (0-1)
Buts: 27e Rushenguziminega 0-1; 67e Tebib 0-2; 90e Cando 0-3.
Arbitres: M. Teixeira, assisté de M. Kokollari et de M. Alvarez.

Malley: Teixeira; Reymond, Dupont, Cesar Guimaraes (46e Cosme), Mafuala; Ukehaxhaj, Pira; Dubois, Kalonji (46e Sejdija), Luwawa; Velagic (81e Zima).
Entraîneur: Benoît Pythoud.

SLO: Castejon; Karac, Fungilo (60e Cando), Luyeye, Micheli; Ruchat (69e Demiri), Tebib, Arena; Soos (21e Danner), Rushenguziminega, Ngindu.
Entraîneur: Andrea Binotto.

Notes: Bois-Gentil.

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