17 points en 7 matches! Difficile d’imaginer meilleur deuxième tour pour le FC Echallens, qui s’est encore imposé ce week-end. Face à une équipe d’Yverdon Sport qui aurait pu lui repasser devant en cas de victoire, l’EFCR l’a emporté grâce à deux coups de pied arrêtés. Un penalty de Damien Germanier, tout d’abord, avant le but de la victoire signé Steve Samandjeu, en tout début de deuxième période. Yverdon aurait pu revenir, dans cette partie, mais Echallens a remporté trois points qui le sortent définitivement de la zone de relégation… et pourraient même, dans un cas de figure improbable mais tout de même imaginable, lui permettre de penser aux finales! Il faudrait un sacré concours de circonstance, et les chances d’Echallens d’y accéder ne sont guère élevées, mais qui sait?
Les quatre derniers matches? Meyrin, Bulle, Martigny et YB II. Si Echallens fait le plein de points, il terminera avec 44 unités. Fribourg, 3e, en compte aujourd’hui 37… Il ne faut pas trop rêver? D’accord, mais il est toujours plus agréable d’effectuer ces calculs-là, plutôt que de se demander si l’on ne sera pas rattrapé par les relégables.
Yverdon doit regarder derrière lui
Ce championnat est tellement serré qu’Yverdon Sport est, lui, obligé de considérer les victoires de Monthey et de Martigny comme des mauvaises nouvelles. YS compte 5 points d’avance sur Bulle, premier relégable, qui sera son prochain adversaire au Stade Municipal. On l’a compris, ce match sera celui à ne pas perdre, sous peine de voir vraiment cette barre se rapprocher, ce qui n’était pas exactement l’idée de départ, en août 2013. Les quatre derniers matches d’YS? Bulle, Martigny, YB II et Azzurri.
Cette partie ultra-importante se déroulera sans Astrit Hyseni, expulsé en fin de partie samedi pour un geste « évitable » sur Teddy Conesa. Dans une fin de match électrique, marquée par de nombreuses fautes et quelques mots pleins de tendresse, Hyseni se désintéressait totalement du ballon sur un duel aérien et chargeait littéralement Conesa, qui n’avait rien demandé sur ce coup-là. Expulsion logique, mais on a bien aimé la réaction d’Hyseni, qui est allé voir si Conesa allait bien, avant de serrer la main de l’arbitre et de s’en aller vers les vestiaires sans un mot.
Où en serait ce FC Echallens s’il avait eu tout le monde au 1er tour?
Si Astrit Hyseni s’est énervé lors de cette 90e minute, c’est bien parce qu’il ne touchait plus trop de ballons et que rien n’allait dans son sens. Ce buteur-là est un joueur de caractère, qui aime gagner et marquer par dessus tout. Alors, en voyant ce FC Echallens, solide en deuxième période, se diriger vers la victoire, la tension a dû s’évacuer d’une certaine manière. Car Echallens a montré deux visages, samedi, les deux assez séduisants. En première période, celui d’une équipe maîtresse du ballon, qui a proposé quelques séquences de conservation assez impressionnantes. En deuxième, celui d’une formation capable de gérer un avantage au score, sans trop souffrir. Et l’on se prend à se dire que c’est un peu dommage que les frères Germanier n’aient pas été là au premier tour, ou pas toujours, et que Renato Rocha et Fabien Lacroix soient arrivés à la trêve seulement. Qui peut dire où serait cette équipe en ayant joué une année ensemble? A hauteur de Guin et de Naters? Ce très bon deuxième tour semble prouver que oui. Dans la catégorie des bonnes nouvelles, Andy Laugeois est de retour de l’étranger, et a recommencé l’entraînement.
Echallens pourra-t-il miser sur la stabilité?
Partant de là, on posera une autre question: l’ossature de l’équipe pourra-t-elle conservée cet été? Voire même renforcée? Si oui, alors ce FC Echallens aura une carte à jouer, non seulement en raison de ses individualités, mais aussi, et peut-être surtout, grâce à son niveau de jeu. C’est une constante chez les équipes entraînées par Julien Marendaz, mais le ballon circule vite et bien. Yverdon, qui a moins de vécu commun, l’a constaté au cours de trente première minutes assez intéressantes. Echallens s’est créé les meilleures occasions d’entrée, grâce à Adrian Alvarez (2e) et Renato Rocha (4e), mais Marc Ummel, une des vraies satisfactions yverdonnoises ce printemps, s’interposait bien à chaque fois.
Renato Rocha obtient un penalty logique
De l’autre côté? Un centre-tir trop croisé d’Hyseni (12e), et quelques tentatives lointaines, trop peu cadrées pour être soulignées. Echallens allait inscrire le 1-0 à la 28e, grâce à Renato Rocha. L’attaquant portugais se faisait ceinturer par ranci Toye, pour un penalty logique et transformé avec passablement de réussite par Damien Germanier. 1-0, donc, et le début d’une très bonne période yverdonnoise, qui allait durer jusqu’à la mi-temps.
Le quart d’heure de domination d’YS aurait pu très mal tourner pour Echallens
Echallens a, en effet, subi durant un bon quart d’heure, encaissait l’égalisation sur une action qui a montré toute la qualité du duo d’attaque composé d’Astrit Hyseni et de Bruno Valente. Le résumé de ce but de la 34e? Hyseni s’échappe côté droit, et résiste à une charge, se montrant plus malin dans le duel. A-t-il fait faute? L’arbitre assistant était deux mètres de l’action et estimé que non. Hyseni centre, là où se trouve Bruno Valente, qui s’était débarrassé de son défenseur là aussi de manière assez « virile ». Nicolas Bastardoz, voyant que Valente était seul au centre, décide d’intervenir en catastrophe et envoie le ballon d’une superbe tête plongeante… dans la lucarne de son gardien, Adrien Sierro! Le portier prêté par Le Mont s’attendait à tout sauf à ça, surtout venant d’un joueur de la qualité de Bastardoz. Comme quoi, quand on dit que ça arrive aussi aux meilleurs… 1-1!
YS, dès lors, était la seule équipe sur le terrain. A la 36e, Aziz Demiri obligeait Sierro à une parade décisive, alors qu’Hyseni était seul au centre, et Juan Manuel Parapar trouvait le poteau d’une frappe à ras de terre à la 42e! Echallens aurait très bien pu craquer à ce moment-là, et la mi-temps était bienvenue pour ramener un peu de calme. Apparemment, Julien Marendaz a su trouver les mots, puisque le rapport de force s’équilibrait dès le retour des vestiaires.
Le coup de boule de Steve Samandjeu pour le 2-1
Il ne faudra d’ailleurs que quelques minutes à Echallens pour repasser devant. Un corner, repris de la tête par Fabien Lacroix, arrivait jusque sur la ligne de but, où se trouvait Steve Samandjeu. Le puissant défenseur français imposait son physique pour envoyer d’un coup de boule dominateur le ballon au fond des filets. Les Yverdonnois ont demandé une faute sur cette action, mais, sincèrement, on ne voit pas bien laquelle. C’est vrai, Marc Ummel a été gêné, et n’a pas pu intervenir comme il le voulait. Mais les Nord-vaudois ont surtout payé leur déficit physique sur ce point-là. Samandjeu n’a pas fait dans la finesse, mais ce n’est pas exactement ce qu’on lui demande, et il est difficile de lui reprocher d’être une masse, parce qu’il s’agit bien là d’une qualité à son poste.
Le duel Bruno Valente – Renato Rocha
Echallens menait donc 2-1 et se dirigeait vers la victoire, même si Valente a eu quelques occasions de s’illustrer, mais ne parvenait pas à cadrer, que ce soit de la tête ou du pied. Ce match a également été l’occasion de confronter deux attaquants au style différent, mais se ressemblant tout de même un peu. Tous deux d’origine portugaise, Renato Rocha et Bruno Valente sont des figures emblématiques de notre football. Valente a plus d’expérience du monde professionnel, mais Renato Rocha et ses presque 200 buts en carrière (entre 2e ligue et Challenge League) n’ont pas grand-chose à lui envier. Et tous deux ont un sacré caractère, c’est le moins que l’on puisse dire, et ils se sont même longuement expliqués pendant le match lors d’une échauffourée, en des termes choisis. Des vrais guerriers. Leur bilan dans le jeu? Valente a eu plus de situations chaudes, mais n’a pas cadré, tandis que Rocha a pesé sur la défense yverdonnoise, sans vraiment frapper au but, mais en faisant énormément de place. « RR » a eu une seule vraie occasion, d’entrée. Mais surtout, Valente aurait dû égaliser à 2-2 à la 95e, lorsqu’Eros Pitronaci lui offrait un caviar, mais le ballon lui passait sous le pied…
Yverdon doit déjà penser à construire son effectif de l’an prochain
Car YS aurait pu repartir avec un point des Trois-Sapins, si Sierro n’avait pas intercepté un envoi de ce même Pitronaci (auteur d’une très bonne entrée), à la 84e, et si Valente, donc, avait pu reprendre ce ballon de la 95e. Ce ne sera pas le cas, et Yverdon perdait donc ce derby. Pourquoi? Parce qu’il y avait une bonne équipe en face, déjà, mais aussi parce que son effectif est trop court. Samedi, Vittorio Bevilacqua n’a pu faire qu’un changement, l’entrée de Pitronaci…Yverdon, s’il reste en 1re ligue, ce qu’on lui souhaite, et s’il garde le même entraîneur, ce qu’on lui souhaite aussi, devra impérativement se renforcer. Bevilacqua est un entraîneur de luxe pour la 1re ligue Classic. Sa place est sans doute dans le monde professionnel, et Yverdon doit comprendre la chance qu’il a d’avoir un technicien comme lui, motivateur hors pair. On connaît les soucis financiers du club, mais on souhaite que ceux-ci se résorbent et qu’YS retrouve une équipe ambitieuse. L’entraîneur, il l’a déjà, et on sait très bien qu’il n’exclut pas de rester, contrairement à tous les bruits qui courent.
Les hommes du match
Gros match de Fabien Lacroix en défense centrale. Ses duels face à Bruno Valente et Astrit Hyseni ont été furieux, et il a pris énormément de coups au cours d’un match très intense. Mais il ne s’est jamais caché, et a joué avec son élégance habituelle. De plus, il s’est montré décisif sur le 2-1 de Steve Samandjeu. Solide. Mention très bien également à Adrien Sierro . Il a réussi toutes ses sorties aériennes et a assuré durant les 90 minutes, sur chaque frappe ou centre yverdonnois. Son arrêt de la 84e face à Eros Pitronaci a offert les trois points à Echallens.
Du côté d’Yverdon, on mentionnera la bonne partie de Daniel Nida-Nida . Le capitaine a lui aussi livré un duel de furieux avec Renato Rocha, et s’est fait passablement bouger, mais il a répondu présent. Un patron. Mirphi Dimonekene a fait son match côté gauche. Rien de bien flamboyant, mais il a tenu son poste, sans peser offensivement, mais en assurant défensivement. Il avait pourtant du lourd en face, avec Adrian Alvarez, mais, globalement, il a bien tenu le coup.
Les prochains rendez-vous
Les deux équipes rejouent le samedi 10 mai, toutes deux à domicile. Echallens recevra Meyrin (7e) à 17h, et Yverdon accueillera Bulle (13e) à 17h30.
Le plan-fixe