Et surtout, bienvenue aux Peupliers!

«Cette défaite, ces cinq buts… on s’en souvient, on les a gardé là», a réagi Marco Grosso en plaçant son doigt sur sa tempe, lorsqu’on a évoqué avec le gardien la défaite de son FC Bavois face au Stade Nyonnais, au premier tour (lire ici). Nous avions titré « Et surtout, bienvenue en Promotion League », pour souligner la claque prise par les Nord-Vaudois. C’était il y a trois mois, déjà, et Bavois fêtait alors le tout premier match de leur histoire à ce niveau. Une claque 5-1, que la troupe de Bekim Uka a préféré bien vite oublier, il le fallait. Alors ce samedi soir, aux Peupliers, pour le match retour, le FCB avait une revanche à prendre, un affront à laver, une fierté à montrer. C’est aussi ça Bavois: les émotions, la volonté, la combativité, l’esprit de groupe… C’est en faisant parler ces éléments-là, et seulement ceux-là, que Bavois peut prétendre à quelque chose d’autre qu’une relégation honorable dans ce championnat de Promotion League. Et, face au Stade Nyonnais, ils étaient tous réunis.

Comme un air de déjà vu

Le spectre de la copie du scénario de Colovray a pourtant plané un bon moment au-dessus de ce match. Exactement comme à l’aller, avec beaucoup de sang-froid, Qendrim Makshana a concrétisé une domination initiale bavoisanne, trompant Osni Mutombo après un très bon travail de Bourama Ouattara et une remise un peu chanceuse dans les pieds du buteur (25e, 1-0). Soit, c’était dedans et Bavois venait d’être récompensé pour sa volonté constante d’aller de l’avant. À l’image de la rencontre de cet été, les Nyonnais passaient totalement à côté de leur entame. Fragiles défensivement et à la peine dans la construction, le sentiment était le même que trois mois plus tôt. Sauf que trois mois, en football, ça peut représenter une éternité, et qu’entre le billard de Colovray et le rectangle brun-vert des Peupliers, les repères ne sont pas tout à fait les mêmes et les retournements de situation ne s’effectuent pas de la même façon.

 

Fc Bavois vs Fc Stade Nyonnais 1-0
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Marco Grosso: «J’étais carrément dans mes goals!»

Les hommes d’Oscar Londono ont, donc, tenté de réagir. D’abord timidement, par un coup de tête de leur capitaine, Guillaume Golay, et soudain avec beaucoup d’insistance, juste avant que la mi-temps ne soit sifflée. Dans un premier temps, Dylan Dugourd obligeait Marco Grosso à une parade délicate avant que, sur le corner qui suivait, le portier ne réalise un petit miracle. «Au moment de dévier le ballon sur la latte, j’étais carrément dans mes goals! Ensuite, j’ai un peu de chance qu’elle retombe juste devant la ligne et qu’un coéquipier puisse la dégager loin». L’Italien avait tout dit. Le coup de tête à bout portant de Joao Duarte, sa parade miraculeuse, la latte, le dégagement, le coup de sifflet qui mettait fin au 45 minutes initiales et un énorme «ouf» de soulagement pour les locaux.

À ce moment-là, Nyon aurait pu retourner le match

Tout avait très vite basculé en faveur du Stade Nyonnais en ouverture de saison et cela aurait pu aussi tout à fait être le cas si ce ballon avait parcouru quelques centimètres du plus en direction des cages adverses. Fatalement, cela a fait très mal aux visiteurs car, il faut le dire, ceux-ci ne se sont pas créés beaucoup plus d’actions très dangereuses. Cela a été le feu dans la surface du FCB durant les cinq dernières minutes de chaque période, c’est vrai, mais, mis à part ces dix minutes cumulées, Nyon n’a, à aucun moment, paru vraiment supérieur à son adversaire.

 

Fc Bavois vs Fc Stade Nyonnais 1-0
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De véritables combattants avaient pris place sur le terrain

«Et pourtant, ils sont au moins sept fois meilleurs que nous, rétorquait Marco Grosso. Mais ce soir, on a fait parler nos valeurs, la force de notre club. Vous avez vu Renatus (Boniface), entré à dix minutes du terme? C’était le plus vieux sur le terrain, ça ne l’a pas empêché de donner tout ce qu’il avait pour qu’on conserve notre avantage. Sans ça, je ne vois pas vraiment comment on peut battre une équipe comme celle-ci». Le terrain des Peupliers, même s’il y avait largement moyen d’évoluer dessus, n’avait pas totalement récupéré des cordes tombées ces derniers jours et des 45 minutes jouées face à Brühl le week-end dernier (lire ici). Cela aussi, c’est vrai, a peut-être avantagé Bavois qui, au niveau du football pur, ne peut pas prétendre être au niveau des Nyonnais. Mais il faut, avant tout, rendre hommage au comportement de combattant de ses joueurs, qui n’ont rien lâché de la première à la dernière seconde. Cette victoire, les Nord-vaudois l’ont obtenue à l’envie. Celle de jouer tous ensemble, celle de se battre sur tous les ballons, celle de remporter la victoire et, surtout, celle de passer l’hiver au chaud.

 

Fc Bavois vs Fc Stade Nyonnais 1-0
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Qendrim Makshana n’aurait pas volé une seconde réussite

De l’envie, il en fallait pour dominer ce Stade Nyonnais, il est vrai pas au mieux actuellement, qui reste un ténor du championnat malgré tout. Non, les hommes de Bekim Uka ne se sont pas contentés de bien défendre, marquer un but en contre et donner tout ce qu’ils avaient pour conserver ce score. Marco Malgioglio a trouvé la latte d’Osni Mutombo sur coup-franc, Eros Pitronaci a frôlé le 2-0 dans l’enchaînement de l’ouverture du score de Qendrim Makshana et, justement, ce dernier a obligé Ibrahima Camara à commettre une faute de dernier recours en toute fin de match. Le Kosovar se dirigeait alors droit vers les cages adverses, en direction de son second but personnel, qui aurait, sans doute, bien mieux rendu compte de la très grande performance du FC Bavois, à commencer par celle de son buteur. «Ah mais non, on est à Bavois ici! Se mettre à l’abri?! On ne connaît pas…», rigolait Marco Grosso, avant d’enchaîner.

Grappiller encore quelques points avant la trêve, maintenant

«Je vous le dis honnêtement, les vacances commencent vraiment à se faire désirer. Cela fait depuis mars dernier qu’on ne s’arrête plus, on n’a presque pas eu de pause. Cet été, après la promotion, il a fallu quasiment enchaîner directement. Arrivé en novembre, cela fait beaucoup. On a une seule envie, passer l’hiver au chaud, avec autant d’avance sur la barre que possible». Dans cette optique, les trois points obtenus ce soir sont un bien précieux pour les Bavoisans, qui repassent, pour l’occasion, au-dessus de la barre. En montrant pareils qualités et sens du sacrifice face à La Chaux-de-Fonds et Brühl (puisque le match sera intégralement rejoué, samedi 26 novembre), on ne serait pas franchement étonné de les voir encore grappiller quelques points avant la trêve. Avec six points face à ces adversaires directs, les Nord-vaudois pourraient compter jusqu’à huit unités d’avance sur le premier relégable. Un exploit aussi inespérable en début de saison qu’à leur portée à l’heure qu’il est.

Marco Grosso: «Nous, tout ce qu’on a, c’est un sandwich»

Un exploit qui est, surtout, indissociable de leur gardien, à nouveau décisif ce soir, qui n’a pas son pareil lorsqu’il s’agit de dire les choses franchement, et à qui on laisse volontiers le mot de la fin. «Cela ne change pas le fait qu’on n’a toujours rien à faire ici. On va se battre à 100% pour garder notre place et éviter l’ascenseur, c’est une certitude, mais il faut se rendre à l’évidence. Lorsqu’on voit Kriens qui débarque aux Peupliers avec un car de l’équipe de Suisse et qui se prépare un petit repas canadien après la rencontre, le truc parfait pour la récupération, on se demande ce qu’on fait dans cette ligue. Je peux vous dire que, quelque soit notre déplacement, nous, tout ce qu’on a, c’est un sandwich, et on va se l’acheter nous-mêmes à la station service du coin».

Un compte-rendu de Florian Vaney

 

Fc Bavois vs Fc Stade Nyonnais 1-0

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