Tanfol Ouattara, impact immédiat

« Je sais que je viens de plus bas et que c’est à moi de prouver ce que je vaux. Le coach m’avait prévenu en début de semaine que je n’allais pas débuter et que j’allais devoir montrer ce que je sais faire avec le temps qu’il m’accordera. Il m’a donné dix minutes  aujourd’hui et j’ai voulu les exploiter à fond. » Tanfol Ouattara a eu besoin de sept minutes, en fait, pour faire la différence face à Terre Sainte. Arrivé de Payerne (2e ligue inter) cet hiver et entré à la 80e à la place de son pote Fatah Ahamada, le Parisien a mis le feu dans la défense de l’USTS dès son apparition sur le terrain et, parfaitement lancé par Jonathan Atkinson, s’en est allé tromper Yohann Lacroix à la 87e. 1-0, score final et trois points plus que bienvenus pour Echallens!

La prise de risques gagnante de Julien Marendaz

Si l’EFCR a fini par gagner ce match alors que le 0-0 semblait se dessiner, c’est grâce à l’entrée fracassante d’Ouattara, bien sûr, mais aussi grâce à l’audace de Julien Marendaz. Alors que son 4-3-3 lui permettait de rester bien en place dans ce match, l’entraîneur d’Echallens a décidé de passer à deux attaquants de pointe pour les dix dernières minutes. Jonathan Atkinson, qui a beaucoup travaillé, est donc resté sur le terrain et a vu arriver à côté de lui le bouillant Ouattara. Un choix offensif clairement assumé et gagnant. « Je sentais que Terre Sainte commençait à fatiguer. On gagnait la bataille physique, donc j’ai décidé que l’on pouvait prendre quelques risques », a avoué, en toute humilité, l’entraineur challensois. Tout juste. Une balle en profondeur d’Atkinson plus tard, Ouattara pouvait prendre les Coppétans de vitesse et gagner son face-à-face avec Lacroix. « Je pensais que j’étais hors-jeu, sincèrement, mais je me suis dit que je ne devais pas m’arrêter là! Je me suis dit: Tanfol, au pire tu prends un carton, c’est pas grave, fonce! » L’assistant n’a pas levé son drapeau, Tanfol a foncé et Tanfol a marqué un but qui vaut trois points.

L’USTS a eu les occasions de gagner

Terre Sainte, c’est sûr, peut rager, car l’USTS avait son point bien au chaud. Maîtres du ballon en première période, les visiteurs se sont créés quelques situations nettes. Mohamed Rabhi aurait en effet pu ouvrir la marque (14e) grâce à un tir vicieux, repoussé un brin chanceusement par Ludovic Zwahlen, le très bon gardien challensois, mais aussi mieux négocier quelques situations dangereuses.

Ahamada: de la percussion, mais pas assez de lucidité

Avant cela, Ahamada s’était procuré un semblant d’occasion (tir au premier poteau, 12e) et, peu après, aura irrité Jonathan Atkinson sur un ballon de contre (24e). La raison? Le Parisien a pris de vitesse tout le monde, comme d’habitude, et est arrivé jusqu’à l’orée des seize mètres alors qu’il était parti du milieu de terrain. Là, cerné de toutes parts, il a privilégié une frappe trop faible au lieu de servir Atkinson, parfaitement décalé. L’avant-centre n’a pas aimé et sur ce coup-là, il avait raison. Cette action a illustré tout ce qu’il manquait à Ahamada pour qu’on puisse parler de lui plus haut pour l’instant. L’ailier a toutes les qualités requises, mais manque encore de lucidité dans le dernier geste, que ce soit devant le but ou à la dernière passe. Le jour où il aura franchi ce palier-là, il sera inarrêtable, à l’image d’Adrian Alvarez. Leurs trajectoires se ressemblent un peu et « Alva » a eu sa chance au plus haut niveau l’été dernier, en partant au Mont. Fatah Ahamada n’y est pas encore, mais a un exemple à suivre. De nouveau, potentiellement, il peut.

Julien Marendaz: « J’avais demandé à ce qu’on les attende »

0-0 à la mi-temps, donc, pour une rencontre de bon niveau, disputée sur un rythme agréable et sous les yeux de Vittorio Bevilacqua, venu observer Echallens son prochain adversaire. Le Tessinois n’aura pas vu l’Echallens habituel, celui qui prive son adversaire de ballon. Un choix délibéré? Oui, selon Julien Marendaz: « J’avais demandé à ce qu’on les attende. Ils n’aiment pas trop avoir la possession, donc je voulais les mettre un peu en difficulté de ce point de vue-là. » De nouveau, un choix gagnant.

Echallens-USTS-Duval
Patrick Duval, forcément déçu par le résultat final.

 

Patrick Duval, lui, estime que son équipe aurait mérité mieux et on était assez d’accord avec lui: « J’ai dit aux gars qu’ils avaient le droit d’être déçus. Ils auraient été récompensés avec un point et j’aurais aimé qu’on l’ait. Ce qui est rassurant, c’est qu’on a été présents dans le jeu. Echallens voulait nous laisser le ballon? C’est surtout qu’on l’a bien fait tourner, oui! On a réalisé une belle prestation, mais notre mal est connu: on ne marque pas assez. » La critique est en effet facile à formuler et elle est récurrente: Terre Sainte manque cruellement de percussion offensive. La cause est connue: un bon attaquant coûte cher en 1re ligue et l’USTS n’a pas les moyens de s’offrir un cador. Mais le manque de qualité individuelle est une chose, l’animation en est une autre. Echallens, cette saison, a les deux et la fluidité aperçue entre Carl Martinet, Jonathan Atkinson et Fatah Ahamada résulte d’une belle complicité et d’automatismes travaillés avec le reste de l’équipe.

Echallens reste tout près d’Azzurri

Echallens, avec ces trois points, reste au contact des premières places et garde intact ses ambitions (secrètes?) de finales. On n’a pas voulu embêter Julien Marendaz avec cette question, mais il va devoir s’habituer à y répondre dans les semaines à venir: Echallens partira-t-il en vacances deux semaines après tout le monde? Et dans quelle ligue jouera-t-il la saison prochaine? On se réjouit d’avoir encore plus d’éléments de réponse dès samedi prochain pour un derby excitant sur la pelouse d’Yverdon Sport.

Les hommes du match

Si Tanfol Ouattara mérite une mention pour son entrée décisive, Ludovic Zwahlen la mérite tout autant. Très concentré durant les 90 minutes du match, il n’a pas fait d’arrêt exceptionnel, mais a parfaitement dirigé sa défense. Très propre dans toutes ses interventions, il confirme match après match son immense potentiel. Andy Laugeois a été très bon dans son rôle de milieu défensif. Le polyvalent entraîneur de Saint-Prex était assez nerveux en début de match, ce qui lui a valu un carton pour contestation, mais sa saine agressivité et son abattage ont fait énormément de bien à mi-terrain quand Terre Sainte privait les Challensois de ballon.

Du côté de Terre Sainte, gros match de de Mohamed Anas Ammar. Il lui manque un peu de percussion et de capacité à transpercer les lignes, mais il est impressionnant dans la circulation du ballon et dans le remplacement. Yohann Lacroix a réalisé les arrêts qu’il fallait, notamment en première période face à Ahamada (27e, ballon dévié et superbe réflexe), et n’a dû s’avouer vaincu que devant Ouattara en toute fin de match. Prestation solide de l’ancien gardien du LOSC.

Les prochains rendez-vous

Gros match pour Echallens samedi prochain, le 14, à 17h30! Yverdon accueillera les joueurs de Julien Marendaz pour un choc qui s’annonce magnifique. Le même jour, à 18h, l’USTS recevra Bavois pour un match qui s’annonce là aussi spectaculaire.

FC Echallens Région – US Terre Sainte 1-0 (0-0)

Buts: 87e Ouattara 1-0.

Arbitres: M. Clément, assisté de M. Schmitter et de M. Forster.

Echallens: Zwahlen; Coendet, Hyvernaud, F. Lacroix, Samandjeu; Laugeois, Bastardoz, M. Germanier (71e D. Germanier); Ahamada (80e Ouattara), Atkinson, Martinet.

Entraîneur: Julien Marendaz

USTS: Y. Lacroix; G. Golay, Bovet, Fontoillet, Bryand; Pilloud, Ammar, Meuris, J. Golay (74e Whibley); A. Albii (88e Pardo), Rabhi (62e Muslija).

Entraîneur: Patrick Duval

Centre sportif des Trois-Sapins.

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