«On ne peut pas changer cette équipe, ce serait une énorme erreur que de le vouloir. Et j’espère que celui qui prendra ma place aura compris le message». Arrivé à la rescousse de la première équipe il y a deux semaines, Jean-Benoît Schüpbach a bien souligné qu’il ne servait à rien de lutter contre la vraie nature du FC Thierrens: jouer au football avec son cœur et ses tripes. Samedi soir encore, le FCT n’a pas sorti de son chapeau le jeu léché, fait de redoublements de passes et de dribbles rapides, des toutes meilleures équipes. Pour étriller Farvagny/Ogoz, ce groupe n’a eu recours qu’à ses valeurs, qu’aux émotions qu’il est capable de faire valoir sur un terrain, qu’au cœur qui est indissociable de ce club. Et ça, c’est le Thierrens qu’on aime voir.
Le FCT emballe le match en dix minutes
«Hier, à l’entraînement, je leur ai dit qu’il fallait frapper un grand coup. La victoire, certes, mais en mettant pas moins de trois buts à Farvagny, montrer à tout le monde qu’on n’est pas Thierrens pour rien». Les mots du coach avaient passés, et plutôt deux fois qu’une. La preuve? Moins de trois minutes au compteur et Jérôme Ruch ouvrait déjà le score, d’une frappe lobée splendide. Mieux? Quatre minutes plus tard, à la volonté, Nelson Longo redonnait l’avantage aux siens, alors qu’entre temps, Valentin Piot n’était pas parvenu à détourner un penalty très justement accordé à Farvagny. Encore mieux? Ce même Jérôme Ruch, à la 10e, ouvrait à nouveau parfaitement son pied pour réceptionner un corner de l’excellent Grégory Dufey. Le Marais pouvait exploser, il venait de retrouver son équipe fanion. 3-1 après 10 minutes!
Transformer la frustration en énergie positive
N’étant probablement pas totalement sereins concernant leur capacité à gérer le score, les hommes de Jean-Benoît Schüpbach ont tout simplement décider de continuer à attaquer, encore et toujours, partant inlassablement à l’assaut des cages fribourgeoises dans leur 3-5-2, avec le duo infernal Nelson Longo et Jérôme Ruch en pointe. Alors lorsqu’on a vu le score bloqué à 3-1 pendant plus d’une demi-heure, après être parti sur de tels bases, on a craint pour les locaux, c’est vrai. Pourtant, ceux-ci n’ont a aucun moment perdu leur concentration. Ils auraient pu, lorsque l’arbitre de la rencontre a, par deux fois, refusé de sortir son carton rouge, sur une faute de dernier recours et un second carton jaune pour un tacle assez impressionnant. Mais ce soir, les Thierranais ont aussi fait preuve d’expérience, en accordant à ces faits de jeu bien peu d’importance, et en transformant cette frustration en énergie positive. C’est, justement, de ce coup-franc bien placé obtenu sur cette faute de dernier recours d’un défenseur de Farvagny, que découlait le 4-1, oeuvre de Nelson Longo.
Thierrens a fait appel à un préparateur mental
«Mon travail qui commence à payer? Vous n’y êtes pas du tout. C’est le club et les joueurs qu’il faut féliciter. Ce sont eux qui se battent, qui donnent tout en ces moments compliqués, pas le coach. C’est vrai qu’à mon arrivée, les joueurs étaient un peu paralysés, et c’est bien normal dans une situation comme celle-ci. Il fallait retrouver la confiance, le plaisir de marquer des buts! On a beaucoup travaillé là-dessus cette dernière semaine. Dans cette optique, on a, notamment, fait appel à un préparateur mental, c’était vraiment intéressant et j’ai l’impression que ça nous a bien servi. Il en fallait, de la force mentale, aujourd’hui, pour gérer ses émotions et trouver les ressources pour rester dans le match, lorsque, en face, ils marquent un but annulé après 30 secondes de jeu et qu’ils reviennent à 1-1 dans la foulée de l’ouverture du score», a continué Jean-Benoît Schüpbach.
Une victoire totale
Outre la manière, le score s’étant achevé sur un cinglant 6-1, le nouveau boss du FCT peut se montrer satisfait sur tous les plans. Des jeunes joueurs ont pu participer à la fête, dont Loïc Gurtner, lui qui s’est fait l’auteur d’une entrée remarquée et remarquable, qui lui a permis d’y aller de son goal personnel en début de seconde période. «JB», comme il est surnommé au Marais, a aussi pu assister à des phases de jeu très plaisantes, lui qui poussait encore ses joueurs à faire circuler le ballon et à dédoubler les passes alors que ceux-ci menaient déjà 5-1. La dernière réussite du match en est, d’ailleurs, la parfaite illustration. En une fraction de seconde, Damien Chassot et Jonathan Roder combinaient pour lancer, au millimètre, Nelson Longo. Celui-ci trouvait, esseulé à l’orée de la surface, Jérôme Ruch qui ne tremblait pas à l’idée de réussir le coup du chapeau. Splendide.
Une excellente opération comptable
L’opération comptable au classement est à la hauteur de ce que nous a proposé ce FCT samedi soir. Avec ces trois points, le club revient au niveau de son adversaire du jour et ses 22 unités, se positionnant en 10e place. Avec deux matches supplémentaires, Thierrens compte deux points d’avance sur le premier relégable (La Tour/Le Pâquier) et huit sur le deuxième (Marly). À elle seule, cette victoire ne suffit cependant pas à rectifier un début de second tour catastrophique (un match nul, cinq défaites). Les prochaines échéances, face à Grünstern, son poursuivant, et dans un derby contre La Sarraz-Eclépens, leader du groupe, elles, en auront le pouvoir.
Les hommes du match
Auteur d’un «hat-trick», on ne peut que le mentionner. Jérôme Ruch a été le véritable déclencheur du réveil d’une équipe qui en avait gros sur le coeur. Il n’a eu besoin de personne pour mettre ses couleurs sur la bonne voie en ouvrant le score, et inscrivait ce qui constitue sûrement la réussite la plus importante de la soirée sept minutes plus tard, celle du 3-1.
C’est lui qui a botté les coups de pied arrêtés, qui sont à l’origine de trois de six transformations thierranaise ce soir. Dans tous les bons coups, Grégory Dufey a été littéralement intenable ce soir. On sent que ce joueur a quelque chose en plus et, lorsqu’il détient le cuir en sa possession, on peut être persuadé que le danger n’est jamais loin.
Symbole de la mentalité du FCT, on a également beaucoup apprécié la performance de Yoann Braun. Le latéral a souvent été à la limite du correct, mais c’est également ça, mettre du cœur dans son jeu, et ce dernier l’a fait à merveille ce soir.
Un compte-rendu de Florian Vaney
Les prochains rendez-vous
Thierrens s’en va à Ipsach défier l’Etoile Verte, samedi prochain à 17h.
FC Thierrens – FC Farvagny-Ogoz 6-1 (4-1)
Buts: 3e Ruch 1-0; 5e Cutunic, pen. 1-1; 7e Longo 2-1; 10e Ruch 3-1; 42e Longo 4-1; 51e Gurtner 5-1; 85e Ruch 6-1.
Arbitres: M. Vincent Berger, assisté de M. Nicolas Wittkowski et de M. Micael Dias.
FCT: Piot; Meylan, Pasche, Burdet (60e Pittet); Chevalley, Roder, G. Dufey (70e Chassot), Rui Pinto (26e Gurtner), Braun; Ruch, Longo.
Entraîneur: Jean-Benoît Schüpbach
Le Marais.