Toni Jankuloski offre trois points à Prilly au terme d'une magnifique soirée de football

«On fait la traditionnelle», rigolait Yoan Nicolas, l’air un peu désabusé, avec un spectateur de la Fleur-de-Lys. La raison? On vivait la 65e minute d’un duel passionnant, et Atef Ammari venait de remettre les compteurs à égalité. 2-2, alors que le FC Prilly avait bel et bien mené 2-0 dans cette rencontre. Un air de déjà-vu, donc, puisque, depuis la reprise, sans vous refaire une énième fois la liste, les hommes de Claude Vergères connaissent quelques soucis lorsqu’il s’agit de tenir un score. Alors, lorsqu’Ammari a repris victorieusement du gauche un ballon qui traînait dans la surface, il y avait trois bonnes raisons, au moins, de craindre le pire pour les locaux. Dans l’ordre?À ce moment-là du match, comme durant son intégralité à l’exception des 20 minutes initiales, Concordia était la meilleure équipe sur le terrain. Ensuite? Ajoutez à cela les vieux démons des Prillérans en train de refaire surface. En troisième, enfin, les blessures de Sébastien Chappuis et de Damien Vaucher durant la première moitié du match. Le tout donne un cocktail explosif pour un bouquet final en apothéose.

Edin Becirovic n’a pas tardé à se mettre en évidence

La meilleure phase du FC Prilly? Les 20 premières minutes, sans aucun doute possible. Si on a craint pour cette équipe à l’amorce de la dernière demi-heure, on a également eu peur dans l’autre sens, que Concordia ne lâche trop vite l’affaire et soit distancé avant même d’avoir réellement commencé à jouer. Tout juste trois minutes après le début des hostilités, le magnifique mouvement Becirovic-Demiri-Becirovic amenait déjà à l’ouverture du score. Et si la conclusion du meilleur buteur du championnat (29e but de la saison!) laissait déjà à penser que celui-ci était dans un grand jour, que dire de la subtile déviation d’Armend Demiri entre les jambes? Le match était lancé sous les meilleures auspices, ce n’était pas pour nous déplaire, et ce n’était pas prêt de s’arrêter.

2-0 pour Prilly par Renato Sanches, sur penalty

D’autant plus que quelques instants plus tard, «Becigoal», une nouvelle fois trouvé dans la profondeur, pouvait accélérer et obligeait Pablo Soutullo à la faute de dernier recours. Carton rouge? Non, mais penalty, oui! L’occasion pour l’avant centre d’inscrire le doublé et de conforter son avance en tête du classement des buteurs, alors? Non plus! Le ballon était cédé à Renato Santos, qui n’a pas tremblé une seule seconde pour transformer le penalty.

Sébastien Chappuis et Damien Vaucher «out» avant la mi-match

«La raison pour laquelle on se fait si peur à chaque fois? On joue un football porté vers l’avant, agressif à souhait, donc forcément, on marque des goals, mais derrière, on ne calcule pas et on laisse des espaces qui nous sont souvent fatals. Des deux groupes, on est quand même la meilleure attaque de 2e ligue avant ce soir. Concernant aujourd’hui, c’est encore un peu plus particulier, on perd deux défenseurs, deux pièces maîtresses en début de match. Ça nous complique quand même bien la tâche». Claude Vergères ne veut pas le dire trop fort, ni en faire une excuse principale concernant la remontée de ses adversaires du soir, et pourtant les pertes de Sébastien Chappuis, d’abord, puis de Damien Vaucher, ensuite, tout deux avant le thé, avaient quand même de quoi contrarier les plans du technicien prilléran.

Concordia, une jouerie toujours aussi plaisante

«Un bon match? Non! Enfin, on a réalisé 70 excellentes minutes, mais avec un début de match pareil, on ne peut pas dire qu’on ait fait un bon match». Deux inattentions en début de rencontre, et l’addition était salée, très salée, pour Concordia, d’où le rude discours de leur coach. Pourtant, à côté de cela, les hommes de Marcos Carballo ont été fantastiques, poussant nombre de spectateurs et d’habitués de la Fleur-de-Lys à reconnaître la jouerie de Mario Papa et de ses coéquipiers. Les Lausannois n’ont pas fait que revenir au score, ils ont surtout proposé un jeu plaisant, offensif, osé, au nez et à la barbe du FC Prilly, second finaliste du groupe. Peu importe l’adversaire, Concordia ne trahit jamais son football, et ça, c’est très fort.

Benoît Tabin avait réduit le score

C’est comme cela que les visiteurs ont su rebondir, d’ailleurs, même menés de deux longueurs. Le discours du capitaine, Mario Papa, une fois le deuxième but encaissé, a dessiné quelques sourires parmi l’assistance. Pourtant, il voulait dire beaucoup concernant l’état d’esprit qui règne au sein de ce collectif qui ne baisse jamais les bras. Ainsi, Malick Gehri trouvait les ressources pour déborder côté droit, prendre son adversaire de vitesse et adresser une frappe, repoussée, qui terminait dans les pieds de Benoît Tabin. Ce dernier, seul et parfaitement placé, ne manquait pas l’aubaine et réduisait le score. Jusqu’à l’égalisation d’Atef Ammari, quelques 37 minutes plus tard, on a quasiment exclusivement vu la même équipe attaquer. Et si, ce soir, Concordia peut avoir des regrets, c’est certainement de ne pas avoir su faire la différence durant cette période-ci.

Le coup de patte magique de Toni Jankuloski

Et si dominer n’est pas gagner, c’est bien que le fossé entre le fait de se créer des occasions et réussir à les concrétiser est énorme. Ce soir, c’est Toni Jankuloski qui a donné la leçon et Concordia qui l’a appris, à ses dépends. Tout juste remis de l’égalisation, les «Violets» obtenaient un bon coup-franc côté gauche. Sérieusement dangereux? On aurait eu tendance à penser que non, jusqu’à ce que le numéro 10 Toni Jankuloski s’élance, tape fort et juste, et loge le ballon dans la lucarne de Pablo Soutullo. Magnifique, tout comme l’avaient été les deux premières réussites de Prilly!

Massimiliano Carro a eu le coup-franc de la dernière chance

La suite? Concordia devant, Prilly derrière, et la défense qui prenait le pas sur l’attaque. Joel Franchi a même dû se faire l’auteur d’une faute de dernier recours, mais la sanction était la même que pour son vis-à-vis plus tôt dans la partie: un carton jaune et, sur ce coup-là, un coup franc que, dans un dernier espoir, Massimiliano Carro ne parvenait pas à transformer. Après 100 minutes (!) de jeu et au bout d’un suspense insoutenable, Prilly Sports sortait vainqueur d’une fantastique soirée de football.

Marcos Carballo: «On ne peut pas aller en finale sans être capable de battre les meilleurs»

De quoi fâcher Marcos Carballo? Certainement pas, l’homme fort de Concordia préférant prendre ce revers avec philosophie: «À part ce début de match, je n’ai pas grand chose à reprocher à mes gars. On a montré qu’on était capable de rivaliser avec les meilleurs. Si on met de côté ces 20 minutes, on gagne 2-1 en encaissant un but sur coup-franc. C’est acceptable. Ce qui me dérange plus, c’est qu’on se met trop de pression sur les épaules concernant les finales. Le problème, c’est que pour y arriver, il faudra travailler bien davantage. Je ne peux pas concevoir d’aller en finale sans être capable de battre les meilleures équipes de notre groupe, ça n’aurait aucun sens. Toujours est-il qu’on ne perd pas espoir, on possède toujours deux matches en moins que Prilly, et je ne vois pas cette équipe faire un sans faute jusqu’à la fin. Je suis prêt à parier qu’il y a des points à leur reprendre».

Claude Vergères: «Je ne retiens que du positif».

De son côté, le boss du FC Prilly sait que ses hommes ont eu chauds aujourd’hui, mais a préféré ne garder que le positif: «Clairement, on a souffert contre une très bonne équipe de Concordia. Maintenant, je ne retiens que du positif de cette rencontre. Déjà, on a marqué trois fois, ce qui n’est pas rien. Puis, on a su composer avec la blessure rapide de deux défenseurs. Je ne dirais pas que c’est notre match le plus abouti de ce second tour, qui nous est, même si nous n’avons perdu que deux fois, assez compliqué jusqu’à présent. Mais ce sont peut-être nos 20-25 meilleures minutes. On a été tranchants devant, on s’est trouvés dans les intervalles… C’était notre dernier joker, on n’avait pas le droit de perdre contre un adversaire direct. Désormais, et c’est bien le plus important, nous possédons notre destin en main».

Un compte-rendu de Florian Vaney

Les prochains rendez-vous

Prilly va se… déplacer un dimanche matin, s’en allant sur le terrain du SL Benfica à 10h30.  Concordia, de son côté, reçoit Grandson samedi à 17h au Bois-Gentil. Chaud!

FC Prilly-Sports – FC Concordia 3-2 (2-1)

Buts: 3e Becirovic 1-0; 20e Renato Santos 2-0; 27e Tabin 2-1; 64e Ammari 2-2; 69e Jankuloski 3-2.
Arbitres: M. Dejan Simeunovic, assisté de M. Sébastien Cuénod et de M. Michel Pereira.
Prilly: Franchi; Chappuis (10e Joao Miguel Simoes), Vaucher (37e Junior Montano), Jaunin, Ailton; Ricardo Marques, Y. Nicolas, Jankuloski; Renato Santos (66e Hoti), Becirovic, Demiri.
Entraîneur: Claude Vergères.
Concordia: Soutullo; Brugnoni (86e M. Carro), Papa, Greco, Reis Teixeira; Moizeau, Sellitaj, Danizan (63e Lages); Gehri (75e Dorthe), Ammari, Tabin.
Entraîneur: Marcos Carballo.
Centre sportif de la Fleur-de-Lys.

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