La trêve fera du bien à Crans

«On domine là, non? Ça serait bien de marquer, quand même.» «Arrête, à chaque fois qu’on est bien dans le jeu, on finit par s’en prendre un…». La liste des absents, blessés pour la grande majorité, est longue au FC Crans. Ce ne sont pas moins de quinze joueurs dont Joao Gageiro doit se passer à l’heure actuelle, et qui sont, malgré tout, présents à chaque match à côté du banc de leur équipe. Mercredi soir, face à Assens, ils auraient mieux fait de se taire à l’heure de jeu, plutôt que de ressasser les vieux démons de leurs coéquipiers, bien que ceux-ci étaient, effectivement, en train de montrer de belles choses et de prendre le dessus dans le jeu. Pourquoi? Une poignée de secondes après leur conversation, Anthony Despont se chargeait de tirer un coup-franc en apparence anodin, à 25 mètres des cages d’Alfonso Storti. Le ballon était dévié par le mur, prenait à contre-pied le malheureux portier de Crans et terminait dans les filets. 71e minute, 0-1, le très bon latéral gauche du FCA venait d’inscrire l’unique réussite de la rencontre et de donner un sacré coup derrière la nuque de son adversaire.

Jean-Paul Lamon: «Les joueurs ont donné de leur personne pour garder ces trois points»

Pourtant, et ce n’est pas leur faire injure de le dire, Anthony Despont venait de transformer l’unique grosse possibilité des visiteurs en seconde période. Il y en a bien eu, c’est vrai, durant les vingt premières minutes, et Assens aurait tout à fait pu prendre l’avantage à ce moment-là du match. Mais, à l’heure de jeu, devant les assauts locaux, les hommes de Jean-Paul Lamon auraient, probablement, accepté de signer pour repartir avec un point dans le Gros-de-Vaud. «Mais on s’est battu, c’est sans doute la chose la plus positive à retenir de notre match. On voulait ces trois points, passer l’hiver sans pression, et les joueurs ont donné de leur personne pour les obtenir», se réjouissait le technicien.

Le FCC avait les moyens de faire tourner le match dans son sens

Un discours qui contrastait, forcément, avec celui de Joao Gageiro: «Pour moi, ce n’est pas vraiment mérité… Ils ont eu leurs occasions au début, c’est vrai, mais en seconde période, on était au dessus. Un match nul n’aurait lésé personne». Pour cause, juste avant qu’Anthony Despont n’ouvre le score, le très remuant Nicolas Spörri avait envoyé une merveille de frappe directement sur la latte, et Florian Nassisi, entré quelques minutes auparavant avait manqué pour un rien le but vide. Additionné à la grosse possibilité de l’excellent Azali Alhamidi en première période, cela fait beaucoup pour un FC Crans qui n’avait vraiment pas besoin de ça.

Le début de saison semble bien loin

En fait, les Corbeaux n’attendent plus qu’une chose: la pause hivernale! «Et on a encore un match avant ça. À domicile, face à Champvent. Je ne sais pas comment on va faire pour éviter de s’en prendre cinq…», soupirait leur coach. Il faut bien dire que le FCC est en train de marquer le pas. Après trois victoires séduisantes lors de ses cinq premières rencontres, qui l’avait propulsé au-dessus de la barre, Crans n’a plus comptabilisé que sept unités depuis. Que le club de La Côte allait reculer, c’était attendu. Mais disons qu’il aurait plus été à sa place quelque part entre sa 2e place de septembre, un peu flatteuse, et son douzième rang actuel, un peu sévère.

Trois vétérans pour faire le compte

C’est à ne pas s’y tromper, les Corbeaux ont bel et bien l’équipe pour ne pas avoir à regarder juste derrière eux en permanence. Ce qui est, malheureusement pour eux, le cas aujourd’hui, puisqu’ils ne comptent plus que trois points d’avance sur Pied du Jura, premier relégable. La faute aux blessés? On n’est pas friands de l’excuse, mais force est de constater que l’infirmerie du FC Crans est on ne peut plus bien remplie. «Ce n’est pas d’une infirmerie dont on a besoin, mais bien d’un hôpital. On va sérieusement devoir commencer à en bâtir un à côté du terrain», ironisait Joao Gageiro. Mercredi soir, l’homme fort du FCC a dû faire appel à trois vétérans pour venir compléter son effectif. «Ils ont joué ce week-end, en plus. Enchaîner sur ce terrain, dans de tels conditions, ça n’a pas fait plaisir à leurs adducteurs».

Le duo Cardello-Talal manque terriblement

Surtout, le Portugais doit faire sans son duo d’attaquants, Marco Cardello-Oussama Talal, à qui l’on prédisait une saison des plus fructueuses, depuis un mois et demi. Avant leurs arrêts brutaux respectifs, les deux hommes, à eux deux, avaient déjà fait trembler les filets à onze reprises. C’est peu dire que leurs sérieuses blessures sont préjudiciables à l’offensive du FCC, qui a sérieusement séché face à Assens. Le trio Nicolas Spörri – Mychael Price – Samuel Njiki a montré des choses intéressantes, tout comme l’a fait Azali Alhamidi, qui a pourtant l’habitude de jouer avec la II voire même la III. Mais, pour réellement déboussoler l’arrière-garde du FCA, il en aurait fallu plus.

Joao Gageiro: «On évite les casquettes, c’est déjà pas mal»

«Ma plus grande fierté à l’heure actuelle? Qu’on parvienne à éviter de se prendre des casquettes à chaque match. On est même passé vraiment pas loin de battre Bosna ce week-end, et on a remporté nos deux rencontres précédentes. Compte tenu des circonstances, je trouve qu’on se débrouille pas trop mal. Si on sera paré pour le second tour? Vous savez, je crois que je vais arrêter de faire des pronostics sur le football amateur. On ne sait jamais ce qui peut se passer», terminait Joao Gageiro, visiblement affecté par les nombreuses blessures dont sont victimes ses protégés. On le comprend, le boss du FCC, car, sans ça, son équipe se destinait vraiment à vivre une saison sympathique, dans un championnat où tout est possible pour tout le monde.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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