Un Granges-Marnand impressionnant fait tomber Cheseaux

«Ils ont été meilleurs que nous, dans tous les compartiments du jeu. On a été surclassé par une belle équipe, c’est tout. Je ne vois pas vraiment ce que je peux vous dire de plus». En réunissant ses joueurs dans un coin du terrain après que ceux-ci aient serré la main de leurs adversaires, on ne savait pas vraiment pour quel discours Renato Rocha allait opter. À vrai dire, on aurait plutôt pronostiqué une brossée en bonne et due forme, que ses hommes n’auraient, toutefois, avouons le, pas vraiment mérité. En fait, cela a été tout le contraire. Le boss du FC Cheseaux a regardé ses joueurs droit dans les yeux puis s’est exprimé avec beaucoup d’humilité, de réalisme et de positivisme. Oui, le FCC a perdu, et ça pour la première fois de la saison, mais aujourd’hui, l’adversaire était irrésistible. Et c’est tout sauf une honte de s’incliner face à ce FC Granges Marnand, qui vient de laisser une trace indélébile dans ce championnat de 3e ligue.

À la maison, le FCGM ne perd pas

Notre seul passage dans la Broye cette saison ne nous avait pas réellement permis de juger des véritables qualités de cette formation. «Contre Le Talent? Oubliez ce match, d’accord? C’est de loin ce qu’on a fait de pire depuis la reprise», balayait Csaba Vigh d’un revers de la main, même si son équipe avait fini par s’imposer (lire ici). Avec la venue de Cheseaux pour le choc au sommet, le terrain de la Place des Sports offrait donc le cadre idéal pour véritablement pouvoir se rendre compte de la valeur de ce FCGM. Lui qui n’avait, par ailleurs, pas encore laissé filer le moindre point à domicile. Et dire qu’on n’a pas été déçu serait un euphémisme.

Marcio Rosario s’offre un chef d’œuvre et ses 12e et 13e buts de l’exercice

Qualifier l’égalisation de Marcio Rosario de «joli but» le serait aussi. Un chef d’œuvre, une géniale inspiration ou encore un grand moment de football amateur conviendrait nettement mieux pour rendre compte avec justesse du grandiose numéro offert par le buteur et par Quentin Saugy, son acolyte sur ce coup-là. Dans un premier temps, on a beaucoup apprécié le contrôle, la protection de balle, la temporisation et l’ouverture soignée du dernier nommé. Alors ensuite, que dire du crochet de Marcio Rosario pour éliminer son opposant, de sa course  dans la surface avec quatre défenseurs à ses trousses et de sa talonnade, en guise de cerise sur le gâteau, pour tromper Vjeran Miocevic, le portier adverse? Le jeune homme n’a que 19 ans et a déjà fait trembler les filets à treize reprises, grâce à son doublé du jour, cette saison. Et si personne n’a voulu de lui en 2e ligue inter, cela ne l’a pas empêché de faire un pas en retrait, de continuer sa progression deux divisions en-dessous et de prouver, week-end après week-end, toutes ses qualités de buteur à Granges Marnand, sous la tutelle du maître Csaba Vigh.

Au top de sa forme, Quentin Saugy sera inarrêtable

«Quentin Saugy? On a eu un peu peur qu’il peine à entrer dans le match, et cela a bien été le cas, mais son geste sur le 1-1 lui a fait beaucoup de bien et l’a totalement libéré». Il effectuait sa deuxième apparition de la saison en tant que titulaire et le moins qu’on puisse dire c’est que, tant auprès du public que pour son coach, le puissant attaquant de soutien a fait l’unanimité cet après-midi. C’est simple, lorsque le solide numéro 16 a eu le ballon dans les pieds, personne n’a trouvé la solution pour lui l’enlever. Outre de par sa protection de balle, Quentin Saugy risque de rapidement devenir indispensable à ses couleurs grâce à son coup d’œil, il l’a prouvé sur l’égalisation, et sa présence dans le jeu. Après s’être quelque peu éloigné du football pendant un certain temps, c’est un réel plaisir de retrouver le Brésilien d’origine sur un terrain. Et s’il est capable de peser à ce point sur un match en manquant encore de rythme et de compétition, cela s’est aussi parfois ressenti, et avec deux ou trois kilos en trop, alors cela ne peut que présager du bon pour le FCGM pour la suite. Quentin Saugy, un joueur à suivre de très près au second tour!

 

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Quentin Saugy

Des joueurs qui transpirent le bonheur de jouer ensemble

On pourrait écrire un paragraphe sur les qualités individuelles de chaque joueus, tant l’effectif de Granges Marnand regorge de jeunes joueurs de grand talent. Romain Pasche, par exemple, s’est montré omniprésent, abattant un travail colossal, tant défensivement qu’offensivement, et aurait mérité d’ajuster son coup de tête, à l’heure de jeu, une poignée de centimètres plus bas, histoire que la latte ne l’empêche pas de donner l’avantage aux siens. Oui, mais voilà, au milieu de toutes ces pépites se dresse un esprit de groupe dont la valeur est mille fois supérieure à cette somme d’individualités, et qui fait toute la différence. On l’écrit souvent? Alors admettons que c’est particulièrement le cas au sein de cette formation. Ces joueurs transpirent le bonheur de jouer ensemble sous le même maillot, c’est indéniable, limpide. Cela se ressent sur le terrain. Au retour des vestiaires, alors que le score était toujours de 1-1, la partie aurait pu basculer dans un camp comme dans l’autre. C’était à l’équipe qui aurait le plus envie, à celle qui serait prête à laisser ses tripes sur le terrain si la victoire en dépendait. Et cela, ça n’en fait aucun doute, c’est toujours la troupe de Csaba Vigh qui le comprend en premier.

L’envie et la volonté ont fait toute la différence

«C’est vrai que mes joueurs ont soif de football, confirmait le technicien. On s’entraîne deux fois par semaine mais, la plupart de temps, ils me réclament un entraînement supplémentaire. On a terminé la saison dernière avec 32 points, on en possède déjà 25. Ils font tout pour progresser et cela se voit, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Malgré tout, on est encore loin d’être au top. La marge de progression est immense, c’est plutôt une excellente nouvelle, surtout si on parvient à renforcer l’effectif avec une ou deux arrivées durant l’hiver». a continué l’ancien joueur d’Ujpest Dosza, l’homme qui a joué contre Diego Maradona en Coupe d’Europe. Cette soif de football a mis très exactement 17 minutes à se concrétiser en deuxième période. Le temps pour Loïc Pasquier d’entrer en jeu, de prendre ses repères et d’armer un tir croisé imparable (2-1, 62e). Vjeran Miocevic n’y pouvait rien, pas plus que sur le 3-1 de Marcio Rosario, un quart d’heure plus tard (76e). Granges Marnand avait gagné la bataille de l’envie, celle du réalisme, aussi, et se montrait bien trop solide derrière pour lâcher ce choc au sommet. Les visiteurs sont arrivés dans la Broye en leader, mais ont dû s’avouer vaincus face à bien plus fort qu’eux. Et se montrer supérieur à Cheseaux, cette saison, témoigne tout de même d’une sacrée qualité. Avec cette victoire, au FCGM la première place et les éloges. Il les mérite!

Il a manqué un rien à Marjan Jankuloski pour donner une autre tournure à la partie

«On a pris une leçon de hargne. Dans ce domaine, il y avait deux ligues d’écart entre les deux formations», avouait avec beaucoup de franchise, à ce sujet, Renato Rocha. Dans la volonté, c’est sûr, Cheseaux n’a pas fait le poids. Non pas que les visiteurs n’y étaient pas, simplement que ceux-ci se sont faits surclasser par une fantastique armada. Pourtant, le FCC aurait pu écrire le scénario de ce match autrement. La première période a plutôt été à son avantage, les locaux égalisant sur leur première véritable occasion, et il a manqué une douzaine de centimètres, à peine, à Marjan Jankuloski pour inscrire le lob du 1-2 et ainsi imiter Amit Ejupi, qui avait fait preuve de beaucoup d’opportunisme sur l’ouverture du score.

«Pour gagner un match, il faut être prêt à se faire mal»

Si cela aurait pu tout changer? C’est possible, et voir rater le buteur maison dans une telle position est, peut-être, aussi un signe que Maxime Ubaldi et ses coéquipiers n’étaient pas dans le plus grand jour de leur carrière. «Non, non et non! Je ne veux pas entendre parler de jour avec ou de jour sans. On ne doit pas chercher d’excuses, simplement se remettre au boulot. S’il y a bien un constat qu’on peut faire sur ce premier tour, c’est que, pour gagner un match dans ce groupe, il faut être prêt à se faire mal, à partir à la guerre. Penser que notre dernier match du tour face à Romanel sera facile serait une erreur. Ils sont peut-être derniers, mais s’ils en veulent plus que nous le jour J, alors on risque de se retrouver en grandes difficultés», a encore dit Renato Rocha.

Cheseaux ne va pas tout remettre un question, il a tout pour bien faire

«C’est une défaite qui doit aussi nous faire redescendre sur terre», a aussi dit «RR» à ses joueurs lors de son discours de fin de match. La raison? C’est simple, avant ce week-end, Cheseaux n’avait pas perdu le moindre match du printemps, affichant l’impressionnant bilan de huit victoires et d’un match nul pour neuf rencontres disputées. Et ce n’est pas cette première défaite de l’exercice qui va venir remettre tout en question au sein d’un groupe où tout fonctionne à merveille. Le potentiel, il n’a jamais quitté les pensionnaires de Sorécot, malgré un second tour plus que délicat la saison dernière. L’équipe est la même et peut, désormais, en plus, compter sur le caractère de battant et de travailleur de Renato Rocha, qui ne manque pas de le transmettre, tous les jours un peu plus, à ses joueurs. Et si les résultats sont là, c’est que l’alchimie entre les deux a d’0res et déjà pris. Avec ces valeurs, difficile d’imaginer ce FC Cheseaux-là ne pas continuer sur une voie du succès qu’il n’a pas perdu de temps à tracer.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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