Un point qui pourrait compter

Cela s’appelle un bon changement. A la 92e, alors que Bavois défendait ardemment son point dans le froid de la Charrière, Bekim Uka a décidé de faire entrer Sébastien Le Neün. La Chaux-de-Fonds venait d’obtenir un corner, qui était celui de la dernière chance pour les Neuchâtelois. Le Français est alors allé se placer au coeur de la défense nord-vaudoise. Le coup de coin a alors été dégagé par un de ses coéquipiers, de l’autre côté. Nouveau corner, donc, et cette fois, Le Neün a pu placer un immense coup de boule dans le ballon, lequel est parti loin devant. Quelques secondes plus tard, l’arbitre sifflait la fin de la partie sur ce score de 0-0, alors que le thermomètre, lui, était descendu depuis longtemps en dessous de 0. Un point chacun. Un bon point pour Bavois, surtout, qui reste au dessus de la barre et passera quoi qu’il arrive l’hiver au chaud. Pas si mal vu le froid polaire de ce samedi dans les hauts du canton de Neuchâtel…

Bekim Uka a choisi de repartir avec deux attaquants de pointe

Bekim Uka avait décidé de récompenser l’équipe ayant brillamment battu le Stade Nyonnais une semaine plus tôt (1-0, lire ici). Ainsi, Muamer Zeneli et Sébastien Le Neün, de retour dans le groupe, ont été priés de s’asseoir sur le banc. La prime au mérite, donc, et vu le match des Bavoisans ce samedi, cela n’a pas été une mauvaise idée loin de là. Le FCB s’est ainsi retrouvé disposé en 4-4-2 losange, avec Nicola Zari en milieu défensif, Marco Malgioglio en meneur de jeu et un duo d’attaquants composé de Qendrim Makshana et de Bourama Ouattara. « Ils ont fait un gros boulot contre Nyon, j’étais très content de leur association », a expliqué Bekim Uka. Décision a donc été prise de réutiliser ce système à deux attaquants, alors que Bavois, depuis l’arrivée de Bekim Uka à sa tête, jouait quasiment invariablement en 4-2-3-1 ou en 4-3-3. Ce système possède en plus l’avantage de pouvoir faire jouer Malgioglio en position axiale. Le génial milieu de terrain commence à sentir le poids des années et le faire jouer sur un côté est compliqué, désormais. En numéro 10, il peut distiller ses ouvertures sans défendre autant qu’un autre milieu de terrain. Le compromis parfait, tandis qu’Aziz Demiri (à droite) et Eros Pitronaci (à gauche) accomplissent les tâches défensives.

La Chaux-de-Fonds domine la première période

Bavois, bien disposé, a quand même souffert en première période. La faute à un FC La Chaux-de-Fonds bien dans son match, qui a mis l’arrière-garde vaudoise sous pression. Le FCB le sait: rien ne lui sera offert dans ce championnat de Promotion League où aucun match n’est facile. Alors, face à un autre néo-promu, sur terrain synthétique, avec une température négative, le FCB ne s’attendait pas à passer nonante minutes au paradis. Les quarante-cinq premières ont été compliquées, globalement dominées par un FC La Chaux-de-Fonds entreprenant. Pedro De Melo est un sacré attaquant, ce n’est pas une découverte, et Bavois a subi. Marco Grosso a même dû sortir un arrêt magnifique, à la demi-heure de jeu, sortant un ballon très chaud d’une jolie claquette. Le gardien italien du FCB a tenu la baraque, et Bavois s’est même procuré une immense occasion en contre.

Une occasion en première période, c’est tout

Alors que l’on venait de souffler à notre voisin de siège que Qendrim Makshana n’avait besoin que d’un ballon pour le mettre au fond, l’attaquant kosovar nous a contredit, forcément. Il s’est échappé en direction du but d’Alexandre Martinovic, mais son contrôle était à peine trop long. Le meilleur buteur de Promotion League s’est retrouvé excentré et rattrapé par son défenseur, mais il a réussi à le dribbler et à frapper en direction du but. C’était bien joué de sa part, mais Martinovic, pris à contrepied, a pu sauver de la jambe gauche. Belle action, bel arrêt. Et 0-0 à la pause, un résultat très acceptable pour Bavois, qui ne pouvait pas s’en plaindre. La Chaux-de-Fonds n’a pas eu beaucoup plus d’actions dangereuses, mais la maîtrise était bel et bien neuchâteloise.

Muamer Zeneli entre à la mi-temps, Bavois change de système

Bavois a alors changé de tactique à la mi-temps. Bekim Uka se rendait bien compte que son édifice pouvait craquer et il a décidé qu’il n’allait pas se priver d’un de ses meilleurs joueurs plus longtemps. L’entraîneur du FCB a donc fait entrer Muamer Zeneli, faisant sortir Eros Pitronaci, lequel est à créditer d’une première période tout à fait acceptable. Bekim Uka ne l’a pas sorti pour le sanctionner, mais bien pour retrouver un système connu et, surtout, faire entrer Zeneli. Celui-ci est alors venu se placer ailier droit, Bourama Ouattara s’installant à gauche et Qendrim Makshana retrouvant l’axe, tout seul. Ainsi, Bavois s’est retrouvé en 4-2-3-1, un système qu’il maîtrise à la perfection et avec lequel il a obtenu la promotion l’été dernier. Surtout, Muamer Zeneli, le canonnier, se retrouvait dans une position qu’il adore, côté droit, d’où il pouvait rentrer et armer son pied gauche de feu.

Une deuxième mi-temps avec moins de rythme

La Chaux-de-Fonds a pourtant continué à presser, voulant vraiment aller chercher les trois points. Pedro De Melo a eu une immense occasion à la 52e, mais Marco Grosso est parfaitement sorti à sa rencontre. Grande Grosso! La suite a été un peu moins convaincante de la part de La Chaux-de-Fonds, qui peinait à trouver des solutions dans une défense bavoisane très attentive. Le problème, c’est que Bavois n’a pas non plus montré grand chose offensivement. Il y a eu un superbe solo de Qendrim Makshana, à la 73e, qui s’est conclu par un petit ballon subtil, mais non cadré. C’est tout? Oui, c’est tout. C’est clair, la deuxième mi-temps a été bien moins rythmée que la première, ce qui ne veut pas dire moins intense. Chaque ballon était âprement disputé, chaque duel donnait lieu à une vraie bataille. Mais du jeu, des actions de rêve, il n’y en a pas eu, d’un côté comme de l’autre.

Qendrim Makshana avait vu Alexandre Martinovic trop avancé

Le match, en fait, aurait pu basculer sur un coup de génie, celui de Qendrim Makshana, encore lui. Voyant le portier Martinovic beaucoup trop avancé à la suite d’une mauvaise relance, le bomber de Bavois a tenté le lob de 40 mètres: son envoi était pas mal dosé du tout, mais il a fini à peine en dessus (76e). Dommage: c’était parti de rien et cela aurait pu déboucher sur un but d’anthologie. Un but qui aurait offert les trois points à Bavois, qui plus est. Ensuite, La Chaux-de-Fonds a tenté d’aller chercher la victoire, encore, et a plusieurs fois inquiété Marco Grosso. Le portier a-t-il de nouveau fait des miracles? Pas vraiment, en fait, la majorité des envois chaux-de-fonniers n’étant pas cadrés. 0-0, score final, un point partout. Un point qui pourrait avoir son importance en mai prochain.

Les hommes du match

Hicham Bentayeb a de nouveau assuré. Le patron de la défense du FC Bavois était privé de son double Sébastien Le Neün, mais il a rempli une double fonction ces dernières semaines: dominer tous les attaquants adverses et mettre le jeune Adil Seipi en confiance. Il a parfaitement réussi ses deux missions et ce samedi, il a été le meilleur joueur sur la pelouse, les deux équipes confondues. Marco Grosso a été parfait dans ses buts. Une semaine après avoir livré une prestation XXL face à Nyon, il a de nouveau fait tout juste. Ses deux gros arrêts, un par mi-temps, ont fait la différence. Il a fait une seule boulette, à la 80e, lorsqu’il a mal estimé la trajectoire de la balle sur un corner et est sorti aux champignons. Heureusement, les attaquants de La Tchaux n’en ont pas profité.

Les prochains rendez-vous

Le championnat est fini pour tout le monde, sauf pour le FC Bavois, qui recevra Brühl en match à rejouer samedi prochain, le 26 novembre. Coup d’envoi à 15h aux Peupliers.

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