Au cœur de Lausanne, Build Up The Lab a ouvert ses portes début décembre. Sous l’impulsion du coach sportif Johnny Ramos, la salle compte une clientèle de classe « populaire », mais également des sportifs professionnels.
Toute personne ayant la volonté de pratiquer un sport devrait écouter son corps et y faire attention. Celui-ci est souvent mis à mal par l’activité ou au contraire l’inactivité qui peuvent à terme générer des troubles et des lésions qu’il vaut mieux éviter. La gestion de la charge est évidemment différente entre un sportif de haut niveau et un amateur. Build Up The Lab, qui a ouvert ses portes début décembre dans la Tour Edipresse, compte répondre à toutes ces demandes spécifiques.
De Lille à Alicante en passant par … Adrian Alvarez
Cette « salle de renforcement » sera lancée par Johnny Ramos. L’Espagnol d’origine n’a peut-être que 28 ans, mais il a un déjà un sacré bagage derrière lui et plusieurs pays à son actif. Sa volonté d’apprendre différentes méthodes est à l’origine de son besoin de bouger constamment. Il est passé par l’Université de Lille ou encore par la ville d’Alicante en Espagne pour y passer un diplôme de préparation physique, mais aussi par la Suède pour visiter Adrian Alvarez, actuel ailier de Bavois, durant son épopée au sein du club de Vasteras SK. Ses différentes expériences ont persuadé l’actuel responsable de fitness à aménager ce nouveau lieu et à l’ouvrir à toutes celles et ceux qui possèdent un objectif et, surtout, qui veulent l’atteindre.
La volonté du jeune homme aux paroles posées, mais aux rêves ambitieux, est d’aider l’adhérent via des séances personnalisées qui répondent aux sportifs de haut niveau comme à « Monsieur et Madame tout-le-monde, comme il l’aime le répéter. Le but est de mixer différentes sciences ». Il y a deux sujets primordiaux dont le Galicien en a fait ses leitmotivs : l’entraînement et la récupération. « Le premier peut englober la force, la mobilité, les changements de direction, la vitesse ou encore la confiance en soi. Le second, qui est souvent délaissé, peut inclure les massages, l’électrostimulation et la nutrition ».
Sponsoring pour les jeunes
Outre, l’aspect physique, Johnny Ramos veut également développer une partie sponsoring pour les jeunes athlètes en formation. Un événement l’a conforté dans ce projet : « Je suis très actif sur les réseaux sociaux. J’ai reçu plusieurs messages de la part de jeunes footballeurs en formation. Je n’y prêtais pas forcément attention au début, mais l’un d’entre eux a insisté. Il voulait se développer comme un pro afin d’éviter de faire de nouvelles erreurs qui pourraient le freiner dans son développement. Il était dans la structure du Team Vaud avant de la quitter pour se retrouver dans le foot amateur. A seulement 15 ans, il voulait se prouver qu’il pouvait aspirer à plus malgré les difficultés (études, contraintes, blessures). Comme un défi, j’ai voulu le suivre durant trois mois. Aujourd’hui, il est en test dans la relève d’un club professionnel. Cet événement m’a inspiré, il m’a conforté dans mon envie de suivre et de donner un coup de main à des jeunes, via la préparation physique et le sponsoring », confie le coach lausannois.
Deux modèles de haut niveau
L’un de ses modèles est Oscar Ortega, actuel préparateur physique de l’Atlético Madrid (qu’il a eu la chance de côtoyer à Alicante). Et quand on voit l’impact physique des Colchoneros, on se dit qu’il est bon d’avoir un modèle comme lui (Ortega sur sofoot). « Il y a également Paulino Granero, détaille le Galicien d’origine. Il exerce au CSKA Moscou et au sein de l’équipe nationale de Russie. Le travail qu’il réalise est incroyable ».
Russie et Espagne, les pays de ses deux « idoles », sont des nations du sport. Qu’en est-il en Suisse ? « Je pense qu’il y a du retard par rapport à la philosophie des autres pays que j’ai visités, il y a même des différences au sein de nos contrées, ajoute Johnny Ramos. Les Alémaniques s’intéressent plus rapidement aux qualités athlétiques, les jeunes démarrent plus tôt en salle de musculation ce qui favorise la connaissance de leur corps. Du côté Romand, on centralise directement sur le jeu et les déplacements avec ou sans ballon. Je suis sûr qu’individualiser les méthodes serait un plus, non pas pour faire comme d’autres grands pays, mais pour développer nos qualités. Il est nécessaire et important de prendre du temps afin de créer des séances adéquates et de travailler par rapport aux caractéristiques de chaque personne ».
Avec ses diverses expériences à l’étranger, le responsable de Build Up The Lab compte amener les philosophies qu’il a découvertes durant ses périples. « En Espagne par exemple, ils analysent tout, ils sont très prévoyants en ce qui concerne la récupération. En Suède, je trouve que l’état d’esprit prédomine », résume l’ambitieux jeune homme de 28 ans.
La psychologie n’est pas à négliger
Pourquoi les joueurs auraient intérêt à s’attacher les services d’un préparateur physique personnel ? « Je propose un suivi qui n’est pas offert par le club, répond Johnny Ramos. L’encadrement de celui-ci se concentre sur le collectif, ce qui est compréhensible. Moi, j’ai le temps de prendre en compte l’humain de manière individuelle. Il faut faire le bilan des antécédents : blessures et douleurs. L’objectif principal est que le joueur ne se fasse pas mal, même si on ne peut jamais écarter une blessure, encore moins dans un sport de contact ».
L’analyse psychologique est également un sujet à ne pas négliger. Connaître entre autres les objectifs du joueur, sa capacité à travailler de manière autonome ou son attitude sont des éléments à prendre en compte lors du bilan préparatoire. « Par exemple, avec Zivko Kostadinovic (Kosta est de retour), tout est plus facile. Il reste motivé et je sais qu’il travaillera de manière autonome, il sera en forme quand je le reverrais. Avec d’autres, il faut parfois être plus attentif », rigole le Lausannois.
« Je suis fan du Real et Celestini a joué au Getafe »
Avec l’expérience déjà acquise le responsable du Lab aurait-il pu intégrer une équipe de football en tant que préparateur physique, comme Lausanne ? « J’ai beaucoup de respect pour Fabio Celestini, il réalise de bonnes choses. Le staff est également à mettre en exergue, j’aime beaucoup Sébastien Bichard (entraîneur du team Vaud M18). Son attitude envers les jeunes et sa capacité à les maintenir concentré sont des atouts pour le LS. Pour en revenir à la question, peut-être que j’en ai les capacités, mais aujourd’hui je préfère me concentrer sur Build Up The lab. De plus je suis fan du Real Madrid et Fabio a joué à Getafe, il m’aurait surement rétrogradé », se marre-t-il. Il a récemment reçu une opportunité en première division suédoise, « mais ce n’était pas le moment, répond sûr de lui, Johnny Ramos. Pour l’instant je pense que j’ai encore d’autres choses à réaliser. Cela me tient à cœur d’être au service du sportif d’élite et de Monsieur et Madame tout-le-monde ». Et le football vaudois l’en remercie d’avance.
Plus d’informations sur le site internet: Build Up The Lab ou sur la page Facebook