Défait dimanche au Rheinpark de Vaduz pour son retour en Challenge League (2-1), YS a montré tous les symptômes d’une équipe encore à la recherche de son identité. Rien d’alarmant cependant selon l’entraîneur des Verts, Adrian Ursea.
Là où d’autres entraîneurs auraient pu s’avancer à l’interview avec un ton bien plus fataliste, Adrian Ursea paraissait très détendu sur la pelouse du Rheinpark, dimanche, malgré le revers subi par ses troupes quelques minutes auparavant. Pas question pour le technicien roumain de pointer du doigt une quelconque contre-performance de l’un de ses joueurs ou de blâmer les erreurs individuelles, elles qui ont pourtant été (trop) nombreuses du côté yverdonnois pour espérer ramener un résultat positif du Liechtenstein.
Car le nouvel homme fort du Stade municipal sait où il veut aller, et sait surtout que le chemin qui y mène passe par un apprentissage qui, bien que nécessaire, peut s’avérer parfois coûteux. « La victoire comme la défaite font partie intégrante de notre sport, à la fin il faut qu’une équipe gagne. Même si contre Vaduz nous avons été très moyens, il n’est pas question de se pendre après une contre performance ou un mauvais résultat, tempérait l’ancien entraîneur d’Etoile Carouge. Il ne faut pas oublier que nous sommes au début d’un processus, avec à peine cinq semaines de préparation dans les jambes. Je suis venu à Yverdon pour un projet, pour y construire quelque chose et très certainement que ça va passer par des moments comme ça. »
Kevin Martin malheureux
Les joueurs de la Cité thermale ont cependant démontré tout au long de la rencontre une volonté certaine de garder le monopole du ballon. Un aspect qui fait partie intégrante de l’ADN du jeu prôné par Adrian Ursea, mais qui possède certaines limites, à un stade aussi précoce d’une reconstruction telle que celle que les yverdonnois sont en train de vivre.
Les deux erreurs de relance fatales commises par Kevin Martin lors de chaque entame de mi-temps en sont un présage autant qu’un stigmate, et tendent à rappeler qu’Yverdon Sport est un collectif convalescent, qui doit simultanément faire définitivement le deuil de son aventure en Super League, et se réadapter à une philosophie conquérante, pour viser à nouveau les sommets. Le malheureux portier, peu inspiré sur les deux réussites des locaux, se serait d’ailleurs certainement imaginé vivre un tout autre scénario pour sa première titularisation dans les buts d’Yverdon Sport depuis décembre 2024.
Mais Adrian Ursea insiste, il n’y a, en l’état, pas péril en la demeure et, surtout, pas de motif d’apporter une quelconque modification à la hiérarchie des gardiens malgré ces deux faits de match, qui ont finalement coûté les premiers points de la saison aux Verts. « Ces fautes, ont peut facilement les corriger, car elles ont été avant tout une question de choix. Et le fait qu’il y ait eu des erreurs, c’est avant tout de mon ressort, car je suis celui qui leur demande de jouer de cette manière-là. J’essaie de leur transmettre ma vision du football mais, à l’heure actuelle, le vécu de certains joueurs ne leur permet pas encore de s’en approcher réellement. C’est qu’on doit continuer à travailler et ne surtout pas commencer à couper des têtes. »
Des choix forts
Là où la patte du coach roumain s’est également ressentie, et ce avant même le coup d’envoi de la rencontre, ce fut dans les choix qu’il a effectués, lui qui a notamment titularisé un Mitchy Ntelo que la trentaine de supporters yverdonnois ayant fait le long déplacement dans la Principauté n’attendaient pas forcément.
Autre signal fort envoyé par Adrian Ursea: la non-titularisation de Marley Aké, qui a tout de même fait son apparition en fin de partie, pour les vingt dernières minutes. Des décisions compréhensibles, dans une période de mercato où l’avenir de certains éléments du contingent nord-vaudois demeure incertain. « Nous avons des joueurs qui sont encore avec nous aujourd’hui, mais qui demain prendront peut-être une autre direction. De mon côté, je fais des choix par rapport à ce que je vois à l’entraînement durant la semaine, révèle l’entraîneur d’YS. Ce que je sais, c’est que j’ai une vingtaine de joueurs à ma disposition et que je compte sur tout le monde. La force d’un collectif vient avant tout de son banc, et avec mon expérience, je sais que la concurrence révèle la vraie qualité des joueurs. »
Le fait du match:
Yverdon Sport a poursuivi sa disette au Liechtenstein. Si les Verts étaient restés invaincus face à Vaduz lors de la dernière saison commune des deux équipes en Challenge League (2022-2023), ils ont effectué dimanche une nouvelle contre-performance dans la Principauté, eux qui n’ont plus remporté de match au Rheinpark depuis novembre 2004, et une victoire 2-1.
Les hommes du match:
Le grand acteur de la rencontre n’était pas du côté yverdonnois, dimanche à Vaduz, mais dans les cages de l’équipe locale. Leon Schaffen, digne successeur de Benjamin Büchel, a réalisé de nombreuses interventions décisives, sans lesquelles les Liechtensteinois n’auraient certainement pas pu conserver leur avantage. Côté yverdonnois, Robin Golliard, entré à la pause, a réalisé une entrée intéressante sur le flanc droit, tandis qu’Elias Pasche, très actif tout au long du match, a été récompensé de ses efforts par un goal au tout début des arrêts de jeu.
Vaduz – Yverdon Sport 2-1 (1-0)
Buts: 3e Hasler 1-0; 49e Dantas 2-0; 90e Pasche 2-1.
Vaduz: Schaffen; Beeli, Lang, Berisha, Hoxha; Hasler (56e Hammerich), Mack, Seiler (71e Eberhard), Dantas (82e Schwizer); Monsberger, (82e De Donno), Campos (56e Cavegn). Entraîneur: Marc Schneider.
Yverdon: Martin; Sauthier, Diop (65e Pos), Gnakpa, Le Pogam; Baradji (72e Camara), Chappuis, Marchesano (65e Aké); Ntelo (46e Golliard), Sorgic (81e, Rodrigues), Pasche. Entraîneur: Adrian Ursea.
Notes: Stade du Rheinpark, 650 spectateurs. Arbitrage de Mirel Turkes, qui avertit Beeli (14e, jeu dur), Hoxha (25e, jeu dur), Sauthier (68e, jeu dur), Aké (71e, réclamations) et Pos (81e, jeu dur).
Texte : Lucas Panchaud
Photos : Yverdon Sport
