Bex finit toujours par avoir le dernier mot

«On a la réussite du leader. Il faut savoir être honnête, on n’a pas été bons en première mi-temps. C’est la première chose j’ai dite aux joueurs à la pause, mais on a quand même regagné les vestiaires en menant au score. C’est la preuve que les choses tournent aussi en notre faveur.» Ainsi a parlé Mouloud Mekaoui, parfaitement conscient que, même si son FC Bex est en train de larguer tous ses concurrents, celui-ci ne possède pas une marge de manœuvre infinie sur le reste du groupe. La longueur d’avance que possèdent les Béllerins sur leurs poursuivants? Leur fierté et leur capacité à faire parler les émotions quand l’étau se ressert et lorsque le football, seul, ne suffit plus. Au premier coup de sifflet de l’arbitre, Bex n’est ni supérieur, ni inférieur à son adversaire. Dès que les débats se durcissent un peu, par contre, les Chablaisiens montrent leur vrai visage, celui capable de faire couler absolument n’importe qui à ce niveau en moins d’un quart d’heure. Une qualité précieuse si, d’aventure, le FCB venait à disputer les finales.

Pully, nouvelle victime de la furia béllerine

Les souvenirs du premier tour doivent être encore douloureux pour Crissier, qui avait cédé le point du match nul à la 88e, ou Saint-Légier, impuissant et contraint de regarder passer le score de 1-0 à 1-4 en tout juste une demie-heure. Tous deux peuvent se rassurer, car ils ne sont plus seuls à avoir assisté à la furia béllerine. Ce dimanche, le Pully Football les a rejoint, et on ne doute pas que la liste risque de s’allonger d’ici au terme de la saison. Ce qu’il s’est passé à la Rochettaz? Disons, très simplement, que les Pulliérans, menés au score, ont dû emballer le match, ce qu’ils ont très bien fait. Le passage était obligé si les hommes de Mario D’Alessandro entendaient retourner la partie et, accessoirement, complètement redistribuer les cartes au sommet du groupe 2. Cela a, cependant, également constitué leur plus grosse erreur.

Berat Husejinovic a raté son affaire, mais le cuir a tout de même fini dedans

Revenons, avant toutes choses, sur l’ouverture du score, intervenue, soyons clair, un peu contre le cours du jeu et qui a contribué au climat particulier de cette rencontre. Il restait une poignée de secondes avant que tout le monde file aux vestiaires et Berat Husejinovic, le défenseur central du FCB, a voulu prendre sa chance à quarante mètres. Si ça passait, son but faisait le tour du monde, dans le cas contraire, cela lui valait quelques moqueries de ses coéquipiers à la pause, grand maximum. Le Macédonien a donc pris son élan et envoyé une frappe qui n’a, finalement, pas décollé. Celle-ci est arrivée, un peu par hasard, dans les pieds de Besart Tafaj, qui est de justesse parvenu à la dévier en lui donnant la direction souhaitée. Le résultat? La défense locale était scotchée sur place, le cuir dans les pieds de Mickaël Mbo qui ne tremblait pas: 0-1 et un amer goût d’injustice pour Pully, qui avait passé la majeure partie de la mi-temps dans le camp adverse.

Au Pully Football, la réaction ne tarde jamais à venir

Avant la reprise, les pensionnaires de la Rochettaz accusaient six points de retard sur leur adversaire du jour, un sur la barre et Montreux. À 15h15 ce dimanche, les comptes en étaient à, respectivement, neuf et quatre. Au Pully Football, on ne se cache pas derrière des excuses et des faits de jeu: on se dit les choses telles qu’elles doivent être dites, et Mario D’Alessandro s’assure que cette étape soit toujours respectée. Place, donc, à la réaction! 54e, Hervé Rickli déborde, Hugo D’Aquino joue le coup à fond et obtient un penalty, Yannick Favre, en bon capitaine, transforme. 1-1, une juste récompense pour les Pulliérans.

Soufiane Rouimi et Mickaël Mbo, quel duo!

Et puis, s’est alors passé ce qu’il devait arriver. Les deux équipes ont durci le jeu, Pully a redoublé d’efforts pour faire la différence, celle-ci n’est jamais arrivée, la pression est montée d’un cran et les 22 joueurs se sont un peu crispés. Le terrain n’aurait pu être mieux planté pour les visiteurs: le show béllerin pouvait commencer, tel une tempête s’abattant sur la Rochettaz. Le duo Soufiane Rouimi–Mickaël Mbo, pas franchement en réussite jusque-là, s’est vu pousser des ailes dans le dos. Lorsque les deux hommes évoluent à ce niveau, on s’avance, sans crainte, à écrire qu’il s’agit de la paire d’attaquants la plus impressionnante de 2e ligue. Un pion supplémentaire, un assiste et un penalty obtenu au compteur du second nommé, deux réussites pour le premier: en 22 minutes, pas une de plus, Bex venait d’en passer quatre à l’un de ses plus sérieux concurrents pour une place en finale. 1-5, score final.

Douze matches pour inverser la tendance

Si Pully n’est pas au niveau des deux clubs qui le précèdent au classement? Ce n’est pas notre avis, désolé. Certes, Yannick Favre et ses coéquipiers ne sont pas capables d’enflammer une rencontre avec la même facilité que leur adversaire du jour et, clairement, cette défaite fait mal, puisqu’une victoire aurait complètement bousculé la hiérarchie du groupe. Il faudra cravacher, retourner à l’entraînement se faire mal et revenir sur le terrain pour prouver que ces septante minutes, pendant lesquels Pully a été la meilleure équipe sur le terrain face au leader, n’ont pas été vaines. Ce week-end, une tendance s’est dessinée. Les hommes de Mario D’Alessandro ont douze matches pour l’inverser, ce qui est tout à fait dans leurs cordes.

Même Mouloud Mekaoui commence à y penser

Bex, de son côté, aurait tord de ne pas profiter de ses succès. Tout réussit à la troupe de Mouloud Mekaoui, qui finit toujours par trouver une solution pour s’en sortir. Les bons résultats de l’automne n’y ont rien changé, les joueurs sont restés fidèles à leurs couleurs et si, aujourd’hui, le FCB compte une marge de neuf points sur la barre, il s’agit de tout sauf d’un hasard. Ce groupe vit bien, s’éclate sur le terrain et profite de l’instant présent. Il suffit de regarder les célébrations de but de ses attaquants pour s’en convaincre. «Le second tour reste encore très long, on ne va pas s’enflammer. Mais c’est vrai qu’on a quand même pris neuf longueurs d’avance sur la troisième place…». S’ils seraient presque anodins dans la bouche de n’importe lequel de ses homologues, les derniers mots du technicien français en disent long sur ce qu’il vient de se passer. Jamais encore, cette saison, Mouloud Mekaoui n’avait semblé prêter autant d’importance à la position de son équipe au classement.

Un compte-rendu rédigé par Florian Vaney

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