« Mon retour à Vevey est tout d’abord un choix du cœur »

Vito Preite revient en Copet pour retrouver son club de coeur. Il aura comme mission d’épauler ses coéquipiers pour viser le maintien avec la deuxième équipe du « VS ». Rencontre avec cet homme au mental d’acier qui revient pour Footvaud sur sa grave blessure, son retour au bercail et sur le derby qui s’annonce bouillant pour cette reprise du championnat en 2e ligue.

Peux-tu te présenter pour les lecteurs de Footvaud qui ne te connaissent pas ?

Vito Preite, j’ai 30 ans, Veveysan de base, mes expériences d’ailleurs aussi. Je suis employé d’administration à 50% dans un centre d’animation pour jeunes et j’ai mon activité de sport à côté. J’ai grandi à Vevey, j’ai fait mes écoles et j’ai démarré le football à Vevey. J’ai fait partie de toutes les sélections régionales, cantonales et participé aux sélections nationales. Je suis passé par Team Vaud et j’ai retrouvé à 17 ans le Vevey-Sport en 2ème ligue inter. J’ai dû patienter de réussir mon apprentissage avant d’aller jouer plus haut : Monthey, Azzurri LS en 1ère ligue puis Bavois en 1ère promo.

Vito Preite lors de son passage au FC Azzurri Lausanne.

Tu as eu une longue période de blessures peux-tu nous en dire un peu plus ?

Oui effectivement, cela a duré quasiment 5 ans dont 1 an de rééducation. J’ai eu des lésions au niveau du tendon d’Achille. Cette blessure n’a cessé de s’empirer et s’est transformée en déchirure partielle, ceci parce que je ne voulais pas admettre que je devais m’arrêter pour de bon et prendre soin de moi. La plus grosse blessure finalement n’a pas été physique, mais mentale. C’est elle qui ne me permettait pas de guérir. Je restais figé dans la blessure, dans l’injustice, dans le besoin de comprendre ce qui m’arrivait et pourquoi. J’ai toujours été un travailleur avec l’envie de progresser, d’être plus rapide, plus endurant, plus technique, plus de tout pour améliorer tous les aspects d’un footballeur. Je m’entrainais sans cesse, durant les trêves d’été, hivernales, avant les entrainements. Depuis que les temps changent et que je prends de l’âge, j’ai beaucoup de retour des petits qui maintenant deviennent grands qui venaient voir les matchs ou qui m’apercevaient m’entrainer seul. Ils me procurent de la joie en m’expliquant que pour eux j’étais comme un modèle à suivre. Cela me touche beaucoup et cela me rend quand même un peu mélancolique. Voyant que les choses n’allaient pas comme je les avais imaginées cela m’a fragilisé. J’ai essayé de nombreuses méthodes de guérisons en me déplaçant dans toute la suisse et en France notamment à Clairefontaine : de la physiothérapie, des ondes de chocs, des injections de prp (plasma riche en plaquette), des acuponctures, des injections d’eau salée et de vitamines, puis je me suis tourné vers un magnétiseur et l’ésotérisme. Mais tout ceci n’a pas fonctionné tant que je n’acceptais pas ma situation. Le temps m’a permis d’accepter. Finalement fin 2019 j’ai eu comme un élan d’espoir et j’ai entamé une rééducation physique en physiothérapie. En parallèle, je suivais une sorte de guide de vie inspirée du Bouddhisme que la vie m’a fait connaître. Elle m’a permis de m’élever spirituellement, de casser les blocages. J’avais tout ce qu’il fallait pour réussir et je me suis consacré à 100% sur cette rééducation, m’entrainant tous les jours. Mon objectif était clair, je voulais retrouver la 1ère ligue avec Vevey. Chose que j’ai faite.

En prenant du recul, je peux apercevoir le chemin qui a été fait pour retrouver mes capacités et j’en suis fier. Pendant 4 ans, je boitais en marchant et aujourd’hui je peux courir sans douleur. Le médecin disait qu’il était quasiment impossible de retrouver la 1ère ligue après autant de temps d’absence et finalement j’y suis parvenu. Pour moi, c’est important que l’entourage du sportif puisse lire ce genre de témoignage, car on ne peut imaginer la souffrance que cela peut engendrer. Cela peut aller très vite de se retrouver isolé, d’être mis à part du « monde du football » pour une simple absence de blessure et de tout remettre en question. Le football ce n’est pas seulement d’être sur un terrain et courir derrière un ballon. C’est tout d’abord un sport, c’est un moyen de défoulement, c’est un lieu où on s’y sent bien, c’est apprendre sur soi, sur son corps, sur ses émotions, c’est avoir un quotidien de vie saine, c’est une école de vie.

Après ta convalescence, tu décides de créer I-Moove, en quoi cela consiste ?

I-Moove est un centre de sport et de danse. Notre envie est celle de partager tout d’abord nos passions qui sont la danse, le sport et principalement le football. Nous souhaitons être accessibles au large public, enfants, jeunes et adultes, sportifs et non sportifs avec un éventail de prestations dans la remise en forme et la performance : Electrostimulation, entrainement football, Schwinn Cycling (spinning), Circuit Training, FreeBodyBoxe, Rock’n’roll et Breakdance (6-12 ans). Notre philosophie est celle de favoriser et améliorer le mouvement du corps dans son amplitude pour être tout d’abord bien dans sa peau au quotidien pour ensuite atteindre la performance. Nous souhaitons aussi suivre et être des conseillers pour nos clients pour les aider à améliorer leur quotidien de vie.

 Tu reviens à Vevey, mais cette fois-ci avec la deuxième équipe pourquoi ce choix ?

 J’avais décidé d’arrêter 6 mois car je venais de démarrer officiellement mon activité sur Châtel-St-Denis et parce qu’il y avait du changement dans ma vie privée. Il me fallait du temps pour mettre en place tout ceci. Mon retour à Vevey est tout d’abord un choix de cœur. Puis comme je suis un compétiteur, je voulais avoir un objectif et celui-ci me plaisait bien. Epauler et soutenir les jeunes joueurs de ce groupe et le sauvetage de l’équipe en 2ème ligue me plaisaient bien. C’était un choix aussi pour me permettre de revenir à mon état de forme et pourquoi pas réintégrer la 1ère équipe en cours de route. Je sais que j’ai déjà tapé dans l’œil des coachs.

Pour ton premier match, tu affronteras ce weekend le Montreux-Sports, il n’y a pas mieux pour commencer ce deuxième tour, n’est ce pas ?

C’est un derby et rien de mieux pour commencer ce 2ème tour. Cela nous permettra d’entrer directement dans le vif du sujet. Nous sommes prêts à affronter chaque équipe de ce groupe, derby ou pas derby.

Un dernier mot ?

Un peu philosophique mais accueillir les choses et les laisser se vivre. Ce dernier mot me permet aussi de remercier mes parents et mon frère parce qu’ils font partie intégrante de tout ce que j’ai pu vivre dans le football et sans eux je ne l’aurais pas vécu.

Rédacteur  : Suat Jashari

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