Le Stade jouera sa promotion à Dardania

« J’ai pris dix ans aujourd’hui! » Andrea Binotto est passé par toutes les émotions samedi, à Vidy. Stade-Lausanne, un point d’avance sur le FC Sierre, à deux journées de la fin, a toujours son destin en mains après la réception de Perly-Certoux et c’est bien le principal. Stade craignait en effet fortement la venue des Genevois, une équipe au potentiel certain, mais a fini par s’imposer grâce notamment à une première période très réussie. Le score final? 2-1. Mais la victoire de Sierre face à Servette M21, dans le même temps, a empêché les Lausannois de fêter une promotion qui aurait été extrêmement symbolique au lendemain du départ de Richard Dürr. Les Stadistes n’ont pas pu offrir ce cadeau à leur très estimé entraîneur et président, mais ce n’est pas vraiment de leur faute, plutôt de celle du FC Sierre qui n’a pas daigné égarer de points face aux jeunes Servettiens.

Dardania-SLO en match décisif !

La promotion est donc repoussée d’une semaine, sans garantie aucune de pouvoir la fêter facilement. Il faudra en effet aller la gagner à Chavannes-près-Renens, face à une équipe de Dardania qui est tout simplement… leader de ce deuxième tour a à égalité avec le FC Sierre! Les deux formations ont remporté 26 points ce printemps, là où Stade en est à 17 depuis aujourd’hui. Difficile donc de dire que ce match sera une formalité pour le SLO, d’autant qu’Andrea Binotto ne s’attend à aucune forme de « solidarité lausannoise »: « Je ne vois pas pourquoi ce serait le cas. Je m’attends à un match très compliqué face à une équipe qui a prouvé ce printemps être très difficile à jouer. Franchement, la solidarité comme vous dites… Ce ne sont pas des données que je vais utiliser pour préparer ce match cette semaine. Il va falloir qu’on soit costaud. On fera face à une équipe de qualité qui n’a aucune pression. Des fois, ces derniers matches peuvent être plus simples lorsqu’on joue contre une équipe qui s’est sauvée lors de la journée précédente et qui décompresse, mais ce n’est pas du tout le profil de Dardania » A l’aller, Stade s’était imposé 1-0 grâce à un but en toute fin de partie de Brice Ngindu, le 2 novembre 2013. La différence? Tous les titulaires du Stade lors de ce match sont au club aujourd’hui. A Dardania, il en reste… quatre (Lulzim Bajrami, Vladimir Vladimirov, Canan Ciftci et Saliou Sock). Le match n’aura donc rien à voir et, on l’a dit déjà plusieurs fois, le Dardania de ce deuxième tour a moins de talent individuel, mais beaucoup plus de force collective.

Sierre n’aura pas un match facile à UGS

La bonne nouvelle pour Stade? Le match à Dardania sera compliqué, c’est sûr, mais celui de Sierre à UGS ne sera pas non plus une partie de plaisir. Les Genevois ont deux points d’avance (et un moins bon indice fair-play) sur Chênois, qui sera à Malley. Ils devront donc gagner face à Sierre pour se sauver, d’autant qu’ils ne seront sûrement pas « meilleurs antépénultièmes » de tous les groupes de 2e ligue inter en cas de défaite. Bref, on arrête avec les conjectures, on revient au match de samedi.

Un 4-4-2 avec Rushenguziminega et Ngindu en pointe

Stade a démarré fort, on l’a dit, et s’est créé les meilleures occasions d’entrée. Quentin Rushenguziminega a vu un but être annulé pour hors-jeu (12e), avant de se créer une grosse occasion (17e). Le 1-0 ne viendra pourtant pas de ses pieds, mais bien de ceux de Brice Ngindu, souvent décisif dans les gros matches. L’ancien joueur du Stade Nyonnais ajustait parfaitement le gardien de Perly-Certoux pour le 1-0. Un face à face brillamment remporté, du pied droit, pour offrir un avantage mérité à Stade. Du bon travail, tout simplement. L’animation offensive du SLO était un peu différente qu’à l’habitude ce samedi, puisque les Stadistes évoluaient dans un peu commun 4-4-2. Andrea Binotto explique: « C’est vrai, la tactique était un peu différente. On a essayé de jouer avec deux attaquants et je constate qu’on a fait une bonne première période dans ce système. On était compacts au milieu, on a joué au ballon et on s’est créé des occasions. » Le 1-0 de Ngindu est venu récompenser cette domination, accentuée par le 2-0 de Nicolas Tebib. Deux buts d’avance à la pause et une tactique qui a donc porté ses fruits, avec deux milieux excentrés qu’étaient Nicolas Tebib, pas exactement un ailier de débordement, et Axel Danner, qui a lui déjà joué sur le côté en 4-3-3.

Mickaël Castejon, le showman

Mais, inexplicablement, Stade s’est mis à cafouiller dès l’heure de jeu. « C’est un peu à l’image de notre saison… On n’est pas arrivés à tuer le match. On a une grosse occasion après la pause, mais on ne marque pas et le 2-1 nous complique la vie. » Plutôt, oui. Quentin Rushenguzeiminega aurait pu inscrire le 3-0, tout comme Nicolas Tebib, qui a ajusté le poteau (62e), sur un service parfait du même « QR19 ». Et une erreur défensive offrira le 2-1 sur un plateau à Perly, Mickaël Castejon ne pouvant rien sur la frappe croisée face à lui. Stade souffrira énormément dans les 20 dernières minutes, Mickaël Castejon devant même effectuer une parade réflexe importante, au sol, dans les arrêts de jeu. Il s’offrira même un plongeon inutile, pour le show, quelques secondes plus tard, alors que le ballon était largement sorti. C’est aussi pour cela que l’on aime l’ancien gardien de l’AJ Auxerre: son côté spectaculaire sans prise de tête, qui n’a rien à voir avec un quelconque irrespect de l’adversaire, mais qui rappelle à tout le monde que le football est aussi un sport de spectacle, même (et surtout?) quand on est gardien de but. Quand Stade marque, il vient célébrer devant le banc de son équipe en criant plus fort que tous ses coéquipiers réunis, buteur y compris. Quand il prend un coup et que son équipe mène, il donne l’impression d’avoir été frappé par la foudre. Un showman, un vrai, qui apporte de la vie à des matches qui peuvent, parfois, en manquer. Nous, on le dit: on aime. Mais on est conscient que cela peut énerver ses adversaires… Mais bon, ce que l’on demande à un gardien de but, c’est avant tout de rapporter des points et sur ce plan-là, Castejon n’a rien à prouver à personne.

Non, Stade-Lausanne n’a pas connu de nouvelle baisse de régime

Bref, 2-1, score final et victoire pour Stade Lausanne. Andrea Binotto: « On garde notre destin en mains. C’est sûr qu’on aurait aimé y être déjà, mais on devra aller à Chavannes avec un peu de pression… C’est comme ça! On avait fait le trou sur Sierre, mais ils sont revenus tout près à cause des matches de Servette M21 et d’UGS, lors desquels j’estime que nous n’avons pas démérité. Face à Servette, c’était un super match de foot que l’on aurait peut-être mérité de gagner, mais qui se termine sur un nul. Et à UGS, nous nous sommes fait agresser par une équipe à la limite des règles du football, avec un arbitrage complaisant. Nous avions de nombreux absents et UGS ne nous a pas permis de développer notre jeu. Ce sont des choses qu’un entraîneur sait, mais que tout le monde ne voit pas forcément en consultant les résultats sur internet… Pour moi, nous n’avons pas connu de baisse de régime lors de ces derniers matches. » A ses joueurs de le prouver samedi prochain face à Dardania.

Coup d’envoi à 18h et résultat des courses à 19h50 au plus tard. La semaine va être longue, très longue, et la délivrance n’en sera que plus belle. Si délivrance il y a… Stade-Lausanne l’a attendue tellement longtemps cette promotion que l’explosion de joie sera à la hauteur des mois, de ces années même, passées à l’espérer. Elle est là, à nonante minutes. Tout près. Il faut juste aller la chercher.

Les hommes du match

Luca Micheli a été très bon comme latéral gauche. Il avait de sacrés clients en face, mais il s’est en plus que bien sorti. Placement impeccable, rapidité, présence dans les duels: gros match de sa part. Zaku Fungilo était partout. Lorsque Stade attaquait, il était là, tout près de ses joueurs offensifs dans le 4-4-2 « nouvelle formule » d’Andrea Binotto. Et quand le SLO a souffert en deuxième période, il était au milieu de ses défenseurs pour déblayer les ballons brûlants. Un match de marathonien.

Les prochains rendez-vous

Samedi 7 juin, à 18h, Dardania accueillera Stade-Lausanne-Ouchy (51 points). UGS recevra Sierre (50 points). Tout est dit.

Le plan-fixe

FC Stade-Lausanne-Ouchy – Perly-Certoux 2-1 (2-0)
Buts: 21e Ngindu 1-0; 30e Tebib 2-0; 67e Randrianantenaina 2-1.
Arbitres: M. Chatagny, assisté de M. Fuchs et de M. Maire.

SLO: Castejon; Karac, Kaissi, Luyeye, Micheli; Tebib (75e Cando), Fungilo, Ruchat (83e Arena), Danner (74e Rochat); Ngindu, Rushenguziminega.
Entraîneur: Andrea Binotto.

Perly: Volpilhac; Pauchard, Salvador, Girod, Fisson; Camara, Brito, Fofana, Pereira (67e Herrera); Randrianantenaina, Mutombo.
Entraîneur: Mario Chedly.

Notes: Stade Juan-Antonio Samaranch.

Articles récents

Coupe vaudoise

Aigle se dirige tout droit en finale

Hier soir en demi-finale de BCV Cup, le SLO, ultime favori s’est pris les pieds dans le tapis dans le Chablais. Au bout du suspense,

3ème Ligue

Napoli Vevey fait tomber St-Légier

Sur le terrain de La Veyre, le duel s’annonce alléchant entre ces deux équipes de la Riviera. Et à juste titre. Le quart d’heure vaudois