Emblématique. C’est l’un des premiers mots qui nous vient à l’esprit lorsqu’on pense au rôle majeur qu’a occupé Fallah Ismaïl dans le passé récent du FC Orbe. Charismatique, caractériel parfois même, surtout lorsqu’on s’approche du rectangle vert, mais toujours droit dans ses crampons, l’Irakien d’origine a fait toutes ses classes (ou presque) au sein du club du Puisoir.
« Je joue à Orbe depuis 2007, ce club est un peu devenu comme ma deuxième maison au fil des ans» clame celui qui n’a quitté le navire Urbigène que lors de la saison 2016-2017, saison qui le verra tenter une aventure chez les frères ennemis du FC Champvent et de Chavornay successivement, avant de finalement revenir au bercail.
Il faisait donc déjà partie de l’équipage lorsque le FC Orbe connut la relégation en 2ème ligue à l’issue de la saison 2011-2012, après une montée historique en 2ème ligue intérregionale acquise au printemps 2010. Rebelote en 2016, où cette-fois ci les urbigènes sont retrogradés en 3ème ligue, après un exercice ponctué par 18 défaites en 24 rencontres. Une ligue qu’ils n’ont plus quittée depuis, malgré une participation aux finales à l’été 2018. « Personnellement, je n’ai jamais eu de problème avec le fait de mouiller le maillot et de trouver la motivation pour venir m’entraîner. C’est plus difficile en revanche pour d’autres joueurs, surtout que ca fait des années qu’on a l’ambition de monter, et les déceptions s’accumulent saison après saison » s’attriste le vif attaquant.
Des déceptions suffisantes pour le pousser à claquer la porte de « son » FC Orbe en plein milieu du championnat ? « On avait vraiment un effectif de grande qualité, j’en suis convaincu, mais on n’a pas su faire preuve de suffisamment de régularité sur le terrain. » reconnaît Fallah Ismail, avant de poursuivre : « Il y a eu des vrais problèmes de gestion à l’interne, autant sur le plan sportif que sur le plan humain, notamment avec l’arrivée du nouveau staff à la tête de la première équipe. Je me suis senti mis à l’écart et pas respecté à ma juste valeur. ». Un mot d’ordre dans son discours : ne pas alimenter des quelconques bruits de couloir. « Les joueurs qui ont été présents lors de ce premier tour savent très bien de quoi je parle. Mais je ne cherche pas à créer de polémique, par respect pour toutes les personnes qui font partie du club, mais avant tout pour Mary-Claude (ndlr : Chevalier, présidente du FCO), avec qui j’ai toujours eu de très bon contacts. »
Le fait de rejoindre la IB néo promue (qui, fait amusant, affiche paradoxalement un meilleur bilan comptable que la IA à mi-saison) n’étant pas une option viable, le joueur de tout juste 31 ans (il les a fêtés au début du mois de janvier) a donc décidé de faire ses valises, le cœur lourd, à la recherche d’un nouveau défi.
L’annonce de son départ, publiée sur les réseaux le 4 novembre 2023
L’annonce de son départ sur les réseaux sociaux a suscité étonnements, interrogations, mais aussi émois et surtout convoitises : « Je ne m’attendais pas à recevoir autant de messages à ce moment-là. Ca m’a fait plaisir de voir à quel point les gens ont suivi mon parcours. J’ai même eu des discussions avec des clubs d’échelons supérieurs, jusqu’à la 2ème ligue inter. » Malgré ces intérêts nombreux, c’est pourtant vers le néophyte Azzurri Yverdon que son regard s’est finalement tourné. Un choix qui a sonné presque comme une évidence selon lui : « Je ne voulais pas parcourir de trop grandes distances pour continuer à jouer au foot, pour ne pas trop chambouler ma vie de famille (lui qui a 3 enfants). Le discours du club m’a totalement convaincu et au regard du contingent et des résultats encourageants du 1er tour, je me suis dit qu’on avait de quoi faire de jolies choses ensemble. »
Azzurri Yverdon tient donc là un renfort de choix, qui vient étoffer un effectif déjà bien fourni qualitativement. De quoi aborder ce second tour et la mission maintien qui attend les yverdonnois l’esprit un peu plus léger. « J’espère pouvoir apporter ma rage de vaincre et mon expérience. Je suis plus motivé que jamais. » conclut Fallah Ismail. Une page se tourne donc, pour laisser place à un nouveau chapitre, et l’histoire a tout pour être belle.
Rédacteur : Lucas Panchaud
Photo couverture : FB Azzuri Yverdon
